Vente de Mistral à la Russie : Sarkozy a parlé trop vite
La rédaction - - 0 commentaires Voir la vidéoNicolas Sarkozy s'est-il trop avancé en voulant apparaître comme le sauveur des chantiers de Saint-Nazaire ? C'était le 23 juillet dernier, le chef de l'Etat s'était déplacé pour annoncer la bonne nouvelle aux ouvriers : la commande de deux navires par la Russie devait assurer la survie du site pour plusieurs années. Le soir même, les JT avaient repris cette bonne nouvelle : pour TF1, pas de doute, il s'agit bien d'une "commande", mais France 2 se montrait plus prudente en parlant simplement "d'un accord de principe" et en utilisant le conditionnel.
Ce n'est pas souvent que Nicolas Sarkozy a l'occasion d'annoncer des bonnes nouvelles. Il s'était donc déplacé en personne sur les chantiers de Saint-Nazaire pour confirmer la commande de navires par la Russie... mais la "commande" (terme repris par TF1) n'était qu'un simple "accord de principe" (France 2) Sarkozy a parlé trop vite: les Russes viennent de faire savoir qu'ils lançaient un appel d'offres international pour deux navires. En clair, Moscou ne discute plus en exclusivité avec les Français pour se doter de navires Mistral et compte examiner les propositions des autres concurrents, notamment ceux du constructeur sud-coréen, Daewoo. |
Pour Lefigaro.fr, "l'affaire sent le roussi depuis plusieurs semaines. Russes et Français ont toutes les peines du monde à s'accorder sur le lieu de construction des bâtiments, chaque pays voulant tirer la couverture sur ses chantiers navals". Autre point de discorde : les Russes réclament que ce contrat s'accompagne d'un transfert de technologies de pointe, une condition que la France refuse, Sarkozy s'étant engagé à ne fournir aucun équipement militaire à la Russie. La France avait pris cet engagement suite au tollé que cette annonce avait suscité notamment dans les pays baltes et surtout en Géorgie, deux ans après l'envahissement d'une partie du pays par l'armée russe.
Aujourd'hui, si l'Elysée ne voit "aucune raison de s'inquiéter", l'appel d'offres de la Russie remet bien en cause une vente que Sarkozy présentait comme acquise fin juillet.