BP interdit l'accès des plages aux journalistes (presse US)

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Un blog du Monde.fr signale que BP interdirait l'accès des plages souillées par la marée noire en Louisiane aux journalistes. Cette information s'appuie sur le témoignage d'un ancien cadre de BP, tout juste licencié et dont la mission consistait justement à éloigner les journalistes.

Ce témoignage est recueilli par la chaîne de télévision de Louisiane WDSU et repris par le magazine Mother Jones. Adam Dillon, licencié de BP "quelques heures après avoir été pris en photo" sur place, raconte alors l'objet de son travail et déclare qu'"il y a tout un tas de choses qu'ils veulent cacher aux médias". Les sous-traitants en charge du nettoyage des plages ont, selon lui, interdit à leurs salariés de parler aux journalistes, en menaçant de les licencier : "Il y a des gens sur ces plages qui donneraient beaucoup pour parler aux reporters, ne serait-ce que parce qu'ils ont des problèmes de salaire (...). A huis clos on leur fait comprendre que s'ils parlent aux médias ils seront renvoyés".

Un témoignage à voir ici (en anglais)picto


Cette déclaration est gênante pour BP, qui venait d'autoriser les journalistes à accéder aux plages, "sauf pour des raisons de sécurité". Et c'est bien pour ces raisons que les plages le plus susceptibles d'être touchées par la marée noire ont été interdites d'accès, ce qui empêche les journalistes de rendre compte de la situation. Ainsi, l'AP, dans une de ses dépêches, estime que la capacité des journalistes à couvrir l'événement était bridée si l'accès à moins de 20 mètres du coeur de l'événement était proscrit. De plus, deux témoignages de journalistes confirment que BP interdit délibérément aux journalistes l'accès aux plages souillées. Mac McClelland, de Mother Jones, confirme que l'accès à une réserve naturelle lui a été interdit car la route qui y mène serait en mauvais état : "la raison pour nous interdire d'y accéder ? Sécurité", précise-t-il. Enfin, la journaliste du Huffington Post Alison Kilkenny confirme, sur son blog que certains intérimaires, scandalisés par la situation des plages, se voient interdire de prendre en photo ce qu'ils voient, ou même de le raconter.

Enfin, un dernier élément confirme l'instrumentalisation de l'information par la société pétrolière. Toujours d'après le Huffington Post, BP a engagé des professionnels de la communication, se faisant passer pour des journalistes, afin de couvrir l'événement. Ironiquement, le reporter du journal américain précise que "les travaux pionniers de ces reporters esptampillés BP vont être rassemblés dans un magazine en ligne intitulé «Planète BP»", qu'un journaliste de Wall Street Journal compare à la "célèbre chanson des Monty Python, «Always Look On The Bright Side of Life» [Toujours regarder la vie du bon côté, ndlr]".

(Par Valentin Fluteau)

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