Violences / école : augmentation ? Le Monde ne tranche pas

Gilles Klein - - 0 commentaires

La Une, l'éditorial plus deux pages du Monde, après le sondage de RTL ce matin (comme @si le signalait) : le thème de l'insécurité, de la violence à l'école s'installe dans les médias, à la veille des élections régionales. A l'exception de son billettiste Robert Solé, Le Monde se garde pourtant bien d'affirmer que le phénomène est en augmentation.



L'éditorial du Monde en page 2 commence par une litanie : "8 janvier : un élève de 18 ans meurt poignardé dans un couloir du lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre. 2 février : un élève de 14 ans est passé à tabac par sept personnes à l'intérieur du lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine. 11 février : un élève de 12 ans est roué de coups à la sortie de son collège de Stains et hospitalisé. 16 février : un élève du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais est agressé au cutter par six personnes, pendant un cours de gymnastique." Le texte signale cependant : "Ce feuilleton d'une violence ordinaire n'est pas nouveau."

Et un billet de Robert Solé, en page 25, s'intéresse aussi au phénomène en décrétant, sans sourcer cette affirmation, qu'il est en augmentation :"La violence à l'école se porte bien. Elle enregistre une croissance régulière, en quantité mais surtout en qualité."


Le Monde daté jeudi 18 février 2010picto

"Depuis le début de l'année, une série d'agressions a relancé le débat sur l'insécurité en milieu scolaire. Les enseignants réclament plus de moyens et d'écoute. Des experts rappellent que le phénomène est ancien et qu'aucune mesure n'a jamais réussi à le contrer" explique le chapeau de la double page (14 et 15).

"Y a-t-il une montée et une aggravation de la violence à l'école ?" demande Le Monde à deux sociologues

"E. D. : Personne ne peut le dire. Ce qu'on sait, c'est qu'elle a changé de nature : elle est plus collective. Les enquêtes montrent qu'on a le même pourcentage d'enfants qui se disaient rackettés en 2007 que dans les années 1990 : environ 6 % à 7 %. Mais on est passé de 4 % de racketteurs dans les années 1990 à 8 % -9 % en 2007 : les jeunes sont en bande et se mettent à 4 ou 5 sur la même victime"

"S. R. : On ne peut pas l'affirmer, mais on peut le supposer. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une montée constante des violences contre les personnes physiques depuis 1984. Or il faut être en bonne forme et donc jeune pour se bagarrer dans les rues. Si cette violence qui émane de jeunes est plus fréquente sur la voie publique, on peut supposer qu'elle l'est aussi dans l'école où sont les jeunes."

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