Sarkozy, les talibans, et le vernis à ongles
Daniel Schneidermann - - 0 commentaires
On fait mine de découvrir le "storytelling" en France, depuis que l'universitaire Christian Salmon a publié un livre sur le sujet.
La technique, ancienne mais développée à l'échelle industrielle par les communicants de Tony Blair dans les années 90, consiste à réduire toute communication politique à des "histoires", scénarisées comme des récits de fiction.
Salmon donne une illustration particulièrement brillante de cette technique de propagande, dans Le Monde de ce week-end.
Il rappelle que dans sa dernière émission, Sarkozy a justifié l'envoi de troupes en Afghanistan par l'impossibilité de dialoguer avec des gens qui ont amputé d'une main une femme parce qu'elle avait mis du vernis à ongles.
D'où vient cette accusation contre les Talibans, dont Salmon a aussi retrouvé la trace dans les argumentaires des gouvernements américain et britannique ?
Apparemment, d'un rapport d'Amnesty International de 1997, dans lequel elle figure...au conditionnel, révèle Salmon. Et encore les Talibans, dans ce récit au conditionnel, se seraient contentés de couper...l'extrémité du pouce de leur victime.
A lire sur le site du Monde, tant que c'est en accès libre...