BHL, Valls, et la mort du PS (Monde Diplomatique)

Justine Brabant - - 0 commentaires

Déjà, en 2007 ...

Alors que certains observateurs de la vie politique estiment que le parti socialiste vit un "été meurtrier", un article du Monde Diplomatique relève que les assauts médiatiques de Manuels Valls et de Bernard-Henri Lévy contre le PS ont des airs de déjà-vu.

Depuis la mi-juillet, les échanges d'amabilités entre membres, dirigeants et sympathisants du parti socialiste ne cessent pas. L'empoignade a commencé le 13 juillet, avec une lettre de la première secrétaire Martine Aubry adressée au député Manuel Valls, la première reprochant au second "de donner l'impression d'attendre, voire d'espérer la fin du Parti Socialiste". Réponse de Valls : "A la lecture de ta lettre, je ne te cache pas ma profonde inquiétude sur ta conception très datée du parti."

L'entourage des deux socialistes s'en mêle : Julien Dray, le 17 juillet, dénonce sur son blog "l'impuissance, l'amateurisme et surtout une étonnante incapacité" de Martine Aubry "à entendre ce qui se passe et dans son parti et dans la société".

Puis, le 19 juillet, Bernard-Henri Lévy, autre proche de Valls, estime dans une interview au Journal du Dimanche, que le PS "doit disparaître" : "[Le PS] est mort. Personne, ou presque, n'ose le dire. Mais tout le monde, ou presque, le sait. (...) La seule chose sûre c'est que ce Parti qui fut celui de Blum et de Jaurès est en train de perdre ce qui lui restait d'âme - et doit disparaître." Plus loin, BHL estime que sur la question du nom du parti, "Valls a raison: il faut, de toute urgence, [le] changer."

L'interview de BHL au JDD, parue le 19 juillet 2009 picto

Manuel Valls et Bernard-Henri Lévy faisant front - médiatique - commun pour en finir avec le PS : la configuration n'est pas nouvelle, relève le Monde Diplomatique dans un article paru hier. Le mensuel rappelle comment, en 2007, les deux hommes avaient fait cause commune : "En 2007, déjà, Bernard-Henri Lévy avait salué [la] démarche [de Manuel Valls] dans un livre matraqué à l’époque par toute l’oligarchie médiatique: «Même si nombre de socialistes continuent de s’accrocher à leur socialisme comme un vieil acteur à un rôle de répertoire, les plus lucides d’entre eux –je pense au jeune député de l’Essonne, Manuel Valls– savent qu’il n’y aura pas de salut pour la gauche sans un acte de rupture qui la fera trancher dans le vif de son histoire, donc de son nom.»"

Le rapprochement entre les deux hommes ne s'était pas arrêté là. Le Monde Diplomatique rappelle également comment Valls avait ensuite salué BHL (qui venait de lui rendre hommage) : "Sans tarder, ledit député rédigea alors dans Les Echos la critique du «plaidoyer brillant» de l’essayiste, en omettant toutefois de préciser que son compliment faisait «écho», justement, à celui que l’auteur lui avait adressé." Le mensuel conclut en grinçant : "Loué soit le creux de l’été qui permet aux mêmes idées d’être recyclées, avec les mêmes acteurs, et néanmoins présentées comme inédites…"

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