Luc Besson contre les "complices" des pirates

Gilles Klein - - 0 commentaires

Dans une tribune publiée dans Le Monde de ce week-end, le réalisateur Luc Besson se félicite du prochain vote de la loi sur les droits d'auteur, avant de s'en prendre aux sociétés qui profitent du téléchargement illégal des films.

Besson donne le nom de deux grands acteurs de l'Internet en France, le fournisseur d'accès et hébergeur Free, plus la plateforme de vente en ligne PriceMinister, qui ont bien sûr réagi.





"Ces sites ne pourraient exister sans la complicité objective de bon nombre d'acteurs économiques français qui ont un intérêt financier à faire perdurer le système. (...) Pour que les sites de téléchargement et de streaming soient accessibles aux internautes, il faut tout d'abord trouver un hébergeur. Il arrive que ces hébergeurs soient de nationalité française. Cette prestation, pour un site de streaming tel que BeeMotion.fr, de nationalité canadienne, est assurée par une grande entreprise française de télécommunication, Iliad, par l'intermédiaire de sa marque Free."

Le Monde daté dimanche 15 décembrepicto

"Pour gagner de l'argent, ces sites de téléchargement signent des contrats avec des régies publicitaires qui se chargent de commercialiser leurs espaces auprès de grands annonceurs. Dans l'exemple de BeeMotion, ce sont Google et Allotraffic.fr qui touchent des commissions de régie de la part de marques françaises. (...) La marque PriceMinister, un des leaders français de l'e-commerce, est omniprésente sur le site de BeeMotion, sous forme de bannières promotionnelles et de " pop-up" (fenêtre intruse) s'ouvrant chaque fois qu'un internaute clique pour déclencher le visionnage d'un film."

Premier résultat, Free a "immédiatement réagi en nous sommant de stopper notre activité rapidement. C’est donc avec grand regret que nous nous voyons obligés d’arrêter beeMotion streaming (temporairement je l’espère) et nous en sommes sincèrement désolés ! Vous pouvez remercier Luc Besson pour ça !" annonce le site beeMotion.

La régie publicitaire Allotraffic.com, et PriceMinister considèrent qu'ils ne peuvent pas, faute de moyens suffisants, vérifier la légalité des sites qui diffusent leurs publicités parce qu'ils sont trop nombreux.

Allotrafic.com souligne LeMonde.fr explique "l'impossibilité de contrôler les cinq mille sites qui affichent des annonces, avec seulement trois salariés.«Mais dès qu'un internaute nous signale un site illégal qui affiche nos annonces, on les désactive», explique son gérant Thierry Mossé. Du côté de Priceminister, site de vente en ligne, accusé par le réalisateur d'avoir publié des annonces sur Beemotion, via ses services de publicité en ligne, on qualifie les propos de Luc Besson de "grotesques".«Il n'a rien compris !», s'énerve Pierre Kosciusko-Morizet, PDG très remonté que son entreprise soit ainsi citée.«On a plus de vingt mille sites affiliés qui affichent de la publicité pour notre site, si Luc Besson veut nous prêter quelques centaines de salariés de son entreprise pour vérifier chacun d'entre eux, pas de problème.»"

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