Radio et temps de parole politique (France Info)
Gilles Klein - - 0 commentaires
France Info évoquait vendredi matin la nouvelle règle qui mesure, en 2009, le temps d'antenne donné aux personnalités politiques, même en dehors de toute campagne électorale. La Société des Journalistes de Radio France considère que cela va compliquer le travail de la rédaction.
"Depuis le 1er janvier, les radios sont tenues de respecter strictement la règle dite des «trois tiers», c’est-à-dire un tiers de temps d’antenne pour le gouvernement, un tiers pour la majorité, un tiers pour l’opposition. Une règle à laquelle s’ajoute l’obligation de transmettre un décompte tous les trois mois au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) Cette règle des «trois tiers» n’est pas nouvelle, loin de là. Elle date en effet d’une directive de 1969 prise à l’époque par l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française)." explique France Info qui souligne la nouveauté de la situation crée par ce nouveau réglement : "Mais hors période électorale, les radios publiques et privées, même si elles respectaient tout de même un équilibre entre les formations politiques, n’avaient jusqu’ici pas de compte à rendre."
Jean Leymarie, vice-président de la Société des Journalistes de Radio France réagit au micro de France Info : "Ce qui nous guide c'est l'actualité. A certains moments l'actualité est plus à gauche, alors, pendant quelque temps on va plus entendre de personnalités de gauche (...) Ce n'est pas une histoire de compte, pas une histoire de quota. C'est notre métier."
Leymarie explique qu'avec cette règle "Cela sera beaucoup plus difficille. Imaginez que l'on soit en retard, sur le temps de parole de la gauche ou la droite. On sera obligé de prendre en compte ce critère-là." En clair, il faudra donner la parole à l'opposition ou à la majorité, même si l'actualité ne le justifie pas.
Par contre, Leymarie critique le fait que le temps de parole du président de la République ne soit toujours pas incorporé dans ces calculs, en dépit des demandes réïtérées de l'opposition : "Cela nous pose un vrai problème. A l'époque où Jacques Chirac ou François Miitterand étaient à l'Elysée, le président s'exprimait très peu. (...) L'époque a changé. Sarkozy assume et revedique un autre type de presidence. (...) Sa parole doit donc être prise en compte."