Harcèlement : plainte contre l'ex-directeur de la rédaction de France 2
La rédaction - - 0 commentaires#balancetonporc dans les médias. La journaliste Anne Saurat-Dubois a déposé plainte cette semaine pour harcèlement sexuel et harcèlement moral contre l'ancien directeur de la rédaction de France 2 Eric Monier, qui dirige aujourd'hui la rédaction de LCI.
La journaliste de BFMTV avait déjà évoqué ces faits dans un tweet #balancetonporc le 15 octobre. "Ca se voit que tu m'attires ?", décrivait-elle en citant les propos de son harceleur. "Comment ça tu dis non ? Si je m'accroche ta vie va devenir un enfer, réfléchis. Je suis ton N+4". A l'époque, elle n'avait cependant pas donné le nom de celui qu'elle désignait alors comme un "red chef".
Auprès de BuzzFeed News, elle détaille les circonstances de ces propos, qui lui auraient été tenus par Eric Monier lors d'un déjeuner de travail en 2012, alors qu'elle travaillait à France 2 en CDD. "La discussion a très vite dérapé sur sa vie sexuelle, raconte-t-elle. Il me parle de sa vie sexuelle avant, quand il était correspondant à l'étranger. À ce moment-là je suis extrêmement mal à l'aise. Et là il continue, me dit que son type c'est les blondes de 25 ans. Là, je me tasse sur ma chaise, je commence à trembler et puis il m'a fait une proposition ferme." Devant son refus, Monier aurait été menaçant. Par la suite, la jeune journaliste aurait subi des représailles, notamment en étant privée de passage en plateau, alors que tous les autres jeunes journalistes avaient cette opportunité. D'autres personnes ont témoigné auprès de BuzzFeed News de propos sexistes ou regards insistants de la part de Monier, qui a quitté France 2 depuis et est devenu directeur de la rédaction de LCI en 2015.
Contacté par BuzzFeed News, celui-ci n'a pas souhaité faire de commentaire. "Je connais la personne que vous évoquez, oui, en effet, mais je ne suis pas au courant de ce que vous me dites, du tout."
L'occasion de relire notre enquête : "Agression sexuelle dans une école de journalisme, une promotion débaptisée" et notre article sur la difficulté d'enquêter sur le harcèlement sexuel dans les médias.