Trump/Décret anti-musulmans : effet immédiat dans les aéroports (et dans les médias)

Robin Andraca - - 0 commentaires

Donald Trump a a signé vendredi 27 janvier, dans la soirée, un décret interdisant l’accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans. Avec effet immédiat : dès le lendemain, des passagers étaient bloqués à l’aéroport, comme n’a pas non plus tardéà le relater le New York Times.

Le Monde, 28 janvier 2017

Chose promise… Pendant la campagne, le candidat Trump avait fait polémique en proposant d'interdire les musulmans d’entrer aux Etats-Unis. D’après le décret signé de sa main vendredi, les autorités américaines vont interdire pendant trois mois l’arrivée de ressortissants de sept pays musulmans : Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. "Washington va arrêter aussi pendant quatre mois le programme fédéral d’admission et de réinstallation de réfugiés de pays en guerre, toutes nationalités confondues. Un programme humanitaire ambitieux créé en1980 et qui n’a été suspendu qu’une seule fois: durant trois mois après le 11-Septembre", complète Le Monde. Enfin, les réfugiés syriens seront définitivement interdits d’entrée aux Etats-Unis, et ce jusqu’à nouvel ordre.

Les effets de ce décret, signé lors d’une cérémonie en grande pompe au Pentagone, n’ont pas tardé à se faire ressentir. L'agence de presse Reuters affirme que "cinq Irakiens et un Yéménite n'ont pas été autorisés à monter à bord d'un avion en partance pour New York, samedi à l'aéroport du Caire (…) Les six voyageurs, qui faisaient escale dans la capitale égyptienne, ont été réorientés vers des vols à destination de leur pays, bien que leurs visas soient en règle".

Ce n’est pas tout : comme le relate le New York Times, dans un article publié ce 28 janvier, des réfugiés qui étaient dans l’avion au moment de la signature du décret ont été placés en détention à leur arrivée sur le sol américain. C’est le cas de deux Irakiens, retenus à l’aéroport Kennedy, à New York.

New York Times, 28 janvier 2017

Le premier s’appelle Hamed Khalid Darweesh, a travaillé comme interprète au sein de l’armée américaine à Bagdad après l’invasion de l’Irak en 2003, et disposait d’un VISA valable obtenu le 20 janvier, jour de l’investiture de Trump. Sa femme et ses trois enfants ont pu passer les douanes. Lui a été arrêté et placé en détention. Le second s’appelle Abdulkhaleq Alshawi, venait aux Etats-Unis pour rejoindre sa femme qui vit au Texas. Le couple a un enfant de sept ans.

"Il a donné son passeport à un officier des douanes, ils ne lui ont pas parlé et l’ont placé dans une cellule", raconte la femme de ce dernier au Times. "Il m’a dit qu’ils le forçaient à rentrer en Irak. Il a demandé un avocat et veut faire une demande d’asile. Ils lui ont dit qu’il ne pouvait pas faire ça, et qu’il fallait qu’il rentre dans son pays. Ils lui ont dit que c’était une décision du président".

L'occasion de relire notre article : "Trump et l'interdiction d'entrée des musulmans : derrière la proposition polémique, un think-tank conspirationniste"

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