Le gouvernement turc accusé de censure par un média allemand

Juliette Gramaglia - - Silences & censures - 0 commentaires

La radio-télévision allemande internationale, la Deutsche Welle, proteste contre la confiscation par les autorités turques d'une interview filmée

d'une interview filmée. Pour l'émission politique Conflic Zone de la Deutsche Welle TV, le journaliste allemand Michel Friedman s'est entretenu lundi dernier avec le ministre turc de la Jeunesse et des Sports, Akif Kilic. Mais au terme de l'interview, raconte Friedman, des "conseillers du ministre" auraient demandé à ce que les journalistes ne diffusent pas cette interview. Après le refus de l'équipe de journalistes, on leur aurait tout simplement confisqué les enregistrements pour en empêcher la diffusion.

Article de la Deutsche Welle

Qu'est-ce qui a donc tant déplu au ministre turc dans cette interview ? Il n'aurait pas été satisfait par la direction prise par l'entretien. Friedeman dit avoir évoqué la liberté de la presse, le droit des femmes, mais aussi la tentative de putsch en juillet dernier et les emprisonnements massifs qui ont suivi.

Kilic s'est empressé de démentir la version de la Deutsche Welle selon laquelle des pression auraient été exercées. Il affirme, raconte le site d'information média Meedia, que l'on aurait simplement demandé à ce que l'interview ne soit pas diffusée : "L'interview n'a pas été autorisée. Les questions posées n'étaient pas celles qui avaient été présentées au préalable", a expliqué le ministre dans un communiqué. Or, raconte Friedman, si des thèmes ont bien été communiqués au ministre turc, il assure que "les questions n'avaient évidemment pas été transmises" par la rédaction au ministère avant l'entretien.

Peter Limbourg, le directeur général de la Deutsche Welle, dénonce l'attitude des autorités turques comme une "nouvelle atteinte éclatante à la liberté de la presse" et demande la restitution des enregistrements. De même, le syndicat de journalistes allemands DJV réclame que les enregistrements soient rendus, et dénonce "une grave atteinte à la liberté de la presse, comme on n'en voit que dans les dictatures". Le gouvernement allemand a également affirmé son soutien à la Deutsche Welle par la voix de son porte-parole Steffen Seibert. Il a aussi évoqué une discussion entre l'ambassadeur allemand et le gouvernement turc ce mercredi pour discuter de cette affaire.

L'occasion de relire notre article sur Jan Böhmermann, l'humoriste poursuivi après avoir chanté un poème injurieux adressé à Erdogan.

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