Barroso chez Goldman Sachs : "scandaleux" (Harlem Désir)

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A l'Assemblée nationale, Harlem Désir, secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, a appelé l'ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à renoncer à son poste de conseiller chez Goldman Sachs.

Europe 1, 13/07/2016

Mercredi 13 juillet, la France a demandé à Barroso de renoncer à rejoindre la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, par l'intermédiaire de Harlem Désir. Lors des questions d'actualité à l'Assemblée, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes a estimé que cette embauche, officialisée par Goldman Sachs le 15 juillet, était "particulièrement scandaleuse, compte tenu notamment du rôle joué par cette banque dans la crise financière de 2008 mais aussi du trucage des comptes publics de la Grèce." "Moralement, politiquement, déontologiquement, c'est une faute de la part de M. Barroso. C'est le pire service qu'un ancien président d'une institution européenne pouvait rendre au projet européen, à un moment de l'Histoire où il a au contraire besoin d'être soutenu, porté et renforcé" a-t-il ajouté, estimant que Barosso faisait avec cette affaire "le lit des anti-Européens." Avant de conclure son intervention ainsi : "Je l'appelle donc solennellement à renoncer."

Goldman Sachs a annoncé le 8 juillet le recrutement de Barroso comme conseiller et président non exécutif de ses activités internationales. "Cette embauche intervient alors que la banque doit se préparer aux conséquences de la sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne. José Manuel Barroso a présidé l'exécutif européen de 2004 à 2014 après avoir été Premier ministre du Portugal en 2002-2004. Goldman Sachs International a son siège à Londres, où sont basés moins d'un millier de ses 6.000 salariés. Comme d'autres banques d'investissement américaines, elle est considérée comme particulièrement vulnérable aux conséquences du Brexit", rappelle Europe 1.

"pourquoi M. Juncker ne nous aide-t-il pas ?"

La commission européenne doit-elle aussi condamner le départ de Barroso chez Goldman Sachs ? Oui selon la journaliste du Monde à Bruxelles, Cécile Ducourtieux : "On l’aime bien, ce concept de Commission « politique », capable de dire leurs quatre vérités aux Etats membres quand ils refusent de prendre leurs responsabilités, capable d’incarner l’Europe, de lui donner une voix, des dents à l’occasion, capable d’en finir avec la technocratie au pouvoir à Bruxelles. On veut bien la défendre, cette expérience inaugurée par Jean-Claude Juncker il y a dix-huit mois quand il a pris la tête de l’exécutif bruxellois", écrit-elle dans une tribune publiée par le quotidien le 13 juillet. "Mais pourquoi M. Juncker ne nous aide-t-il pas ? Pourquoi cette Commission « politique » déjà fragilisée par la succession des crises (Ukraine, Grèce, terrorisme, migrants et maintenant Brexit) ne condamne-t-elle pas le navrant « pantouflage » de son ex-président pendant dix ans, José Manuel Barroso ?".

"La Commission Juncker gagnerait bien des cœurs à dénoncer ce transfert. Au lieu de quoi elle a laissé jusqu’à présent le champ libre à la vindicte populaire. Comment donner tort aux twittos qui s’en donnent à cœur joie désormais sur le mode « tous pourris » ?", conclut-elle.

L'occasion de relire la chronique de notre matinaute : "Barroso : un silence assourdissant"

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