Loi Travail : Denis Robert oute des twittos "nauséabonds"

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"Bluffé par la violence des détracteurs de la grève", le journaliste d'investigation Denis Robert a choisi de livrer les noms et CV détaillés de deux d'entre eux, particulièrement actifs sur Twitter. L'un, cadre chez Danone, a depuis fermé son compte.

Denis Robert contre les "chantres 'anonymes' de la loi El Khomri". Le journaliste l'admet lui-même : il n'est pas "un grand pratiquant de Twitter". C'est sur conseil "d'une amie" qu'il a entrepris de se plonger dans les échanges autour de la loi travail postés sur le réseau social. Là, il est "bluffé par la violence des détracteurs de la grève. Cette amie a constaté qu’un certain nombre de comptes très virulents jouent de leur anonymat pour propager des idées nauséabondes en terme d'ultra-libéralisme, anti-syndicalisme, et pour certains racisme et sexisme. Financièrement très aisés, ils se pensent à l’abri de toute poursuite puisque non identifiables. Sauf que sur internet, difficile de ne pas laisser de traces..."

Le post de Denis Robert, partagé près de 2000 fois en 24h

Des traces, les amis de Denis Robert en ont rassemblé jusqu'à identifier deux de ces commentateurs "virulents". L'un, François-Xavier Lacroix, est vice-président financier de la branche "eaux" de Danone, l'autre, Ali Zebodaghi, trader basé à Londres. Ce que leur reproche Robert ? De relayer des "idées nauséabondes en terme d'ultra-libéralisme, anti-syndicalisme, et pour certains racisme et sexisme". Le journaliste produit plusieurs captures d'écran attestant effectivement de propos sexistes qui pourraient être condamnables pénalement, concernant le cadre de Danone :

"La Cruz", cadre supérieur chez Danone

Bis

Concernant le trader "Ze Bodag", Robert ne cite qu'un tweet - on peut imaginer que c'est celui qui est qualifié de raciste par le journaliste :

"Ze Bodag", trader à Londres

Comment les sources de Robert ont-elles pu remonter jusqu'à eux ? A dire vrai, ces twittos "anonymes" ne l'étaient pas tant que ça. Photos, mentions de leur prénom, utilisation de pseudos transparents, références à leur vie professionnelle, personnelle ou familiale : s'ils postent sur les réseaux sociaux sous pseudo, ils ne semblent pas avoir cherché sérieusement à cacher leur identité. Un internaute curieux était en mesure de retrouver leur nom et leur CV en quelques clics, a pu constater @si.

Après la publication du post du journaliste, "La Cruz", le cadre chez Danone, a changé à plusieurs reprise de pseudo Twitter, avant de fermer son compte. Le trader a opté pour la stratégie inverse : lui qui signait "Ze Bodag" (cf capture ci-dessus) a choisi de signer ses messages de son nom, Ali Bodaghi.

Denis Robert ne semble pas vouloir s'en tenir là. Après avoir déroulé le CV de ses deux adversaires du jour, le journaliste conclut son post ainsi : "Du coup, on s’interroge : combien sont-ils, ainsi, de grands argentiers à jouer au Zorro ultra-libéral sur Twitter ? Sur Facebook ? À suivre les amis et à compléter..."

Mise à jour, 10 juin, 17h : dans une première version de cet article, nous écrivions que le cadre de chez Danone était basé en Amérique du sud. En réalité, ce dernier serait revenu en France après avoir été basé en Amérique du Sud il y a quelques années. Nos excuses pour cette confusion.

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