La "mal science" médiatique nourrit le climatoscepticisme (John Oliver)
Robin Andraca - - Déontologie - Pédagogie & éducation - 0 commentairesLa science pour les nuls, façon John Oliver. Dans son émission hebdomadaire Last Week Tonight, diffusée sur la chaîne câblée HBO, l'animateur revient sur la façon dont les médias américains détournent les études scientifiques pour faire le buzz. Dangereux pour Oliver, qui estime que cela mène le public à ne plus croire au réchauffement climatique.
"Caresser votre chien n'est pas bon pour votre chien", "Boire un verre de vin rouge est aussi bon pour la santé qu'une heure passée dans une salle de gym" : cette semaine, dans le Last Week Tonight, Oliver, le journaliste qui rend la neutralité du net passionnante, s'attaque aux médias américains qui n'hésitent pas à trafiquer les études scientifiques pour faire de l'audience.
Un exemple ? Un article du Time publié en 2014 et titré : "Des scientifiques affirment que renifler des pets peut prévenir du cancer". Problème : comme le relève Oliver, l'étude sur laquelle se basait le célèbre magazine américain affirmait simplement que... "certains composés de sulfure sont des outils pharmacologiques pour étudier les dysfonctionnements mitchondriales". Loin, très loin de la titraille du Time donc, qui corrigera par la suite son article.
Prêter aux scientifiques des propos qu'ils n'ont jamais tenus ? Dangereux pour Oliver. "En sciences, vous ne pouvez pas seulement sélectionner la partie qui vous va bien (...) C'est dangereux. C'est vraiment dangereux. Si on commence à penser que la science est « à la carte », et que si vous n'aimez pas une étude, ne vous inquiétez pas, une autre sera bientôt disponible, c'est précisément ce qui mène les gens à penser que le réchauffement climatique n'est pas réel, ou qu'un vaccin peut rendre autiste", estime l'animateur. "La science est, par nature, imparfaite mais elle est extrêmement importante et mérite mieux que d'être tordue dans de telles proportions, avant d'être transformée en potins dans des émissions matinales."
L'occasion de relire notre portrait de John Oliver : "Le journaliste qui rend la neutralité du net passionnante"
(avec François Rose pour la vidéo)