Présentations approximatives de témoins (Télérama)

Jusqu'à quel point présenter les "témoins" des émissions de télé ? Taclant le CSA, qui a tancé France 2 à propos d'une contradictrice de Alain Finkielkraut, le chroniqueur médias de Télérama, Samuel Gontier, multiplie les exemples non relevés par le CSA, d'invités présentés approximativement .

Le 21 janvier 2016, Alain Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit sont invités sur le plateau de l'ex-émission de France 2, Des paroles et des actes. Face au premier, Wiam Berhouma, présentée comme une jeune professeure d'anglais musulmane, lui avait reproché d'avoir "obscurci nos esprits avec tout un tas de théories vaseuses et approximatives" et "alimenté un climat délétère". "Pour le bien de la France, taisez-vous", avait conclu l'invitée, après la réponse de Finkielkraut.

Une séquence qui n'a pas été du goût du CSA qui, trois mois plus tard, a adressé un rappel à l'ordre, reprochant à David Pujadas de n'avoir pas précisé que cette intervenante, était liée à l'association Les Indigènes de la République, organisation créée par Houria Bouteldja (invitée récemment sur le plateau de Hors-Série) en 2005 et qui se définit comme anti-raciste, anti-sioniste en lutte contre les discriminations.

Une décision dont se réjouit ironiquement, aujourd'hui, Gontier dans sa chronique hebdomadaire sur Télérama. "J’applaudis. Le manque de « rigueur dans la présentation et le traitement de l’information », je le déplore à longueur de Ma vie au poste [nom de sa chronique]. Pour aider le CSA dans son juste combat, j’ai décidé de lui signaler les inexcusables omissions de la mention de la qualité des intervenants dans d’autres émissions."

Et le journaliste de donner une liste de cas similaires repérés dans son activité de blogueur, mais pas (encore) sanctionnés par le CSA. Il y eut, par exemple, ce 6 novembre 2014, où dans l'émission Face aux Français, sur TF1, Gilles Bouleau oublia de mentionner que Hasen Hammou, l'un des quatre Français choisis par TF1, avait été candidat du Parti radical de gauche sur une liste menée par Samia Ghali à Marseille. Ou cet épisode du 14 novembre 2014 et du 5 janvier 2016, où le 20 heures de France 2 donna à deux reprises la parole à Alexandre Morette-Bourny pour discuter du "rebond inattendu de la croissance française", sans préciser que l'homme était aussi président d'un syndicat patronal, le Centre des jeunes dirigants d'entreprise de l'Essonne.

"Cher président, chers conseillères et conseillers, j’ai conscience de ne fournir ici qu’un faible aperçu des nombreuses omissions préjudiciables à « la bonne compréhension des enjeux par le téléspectateur", conclut Gontier qui s'engage à signaler à l'avenir au CSA "tout manquement dans la présentation de ses intervenants. "En attendant, je suis persuadé que vous ne manquerez pas d’adresser des rappels à l’ordre aux chaînes et journalistes cités dans cette lettre avec le discernement dont vous avez fait preuve pour condamner l’odieuse duplicité de Wiam Berhouma et la coupable négligence de David Pujadas".