Canal+ : "le jour où Bolloré a viré un tiers des cadres" (Lesjours.fr)

La rédaction - - Médias traditionnels - 0 commentaires

Voir la vidéo

Au coeur du comité de management de Canal+.

Le site Lesjours.fr (fondé par des anciens de Libéqui étaient venus nous en parler, quelques mois avant le lancement du site) s'est procuré l'enregistrement sonore de ce comité, qui s'est réuni le 3 septembre 2015, et au cours duquel Vincent Bolloré a licencié un tiers des cadres de Canal+ présents dans l'assistance... sans le dire directement. La méthode Bolloré ? Commencer en douceur : "Avant l’été, je vous avais dit qu’on allait revoir la structure et l’organisation dès le retour de l’été. J’espère que vous avez quand même pu passer un bon été, que vous n’avez pas eu trop peur des purges possibles".

Pas le temps de souffler, que Bolloré annonce précisément la purge, mais de manière indirecte, en déclarant que les cadres de Vivendi vont occuper les mêmes fonctions dans le groupe Canal. "Ça veut dire que les équipes fonctionnelles de Canal vont être sous l’autorité des équipes également fonctionnelles de Vivendi (...) Les groupes Vivendi et Canal ne feront plus qu’un". Traduction : sans le dire, Bolloré vient de licencier une partie des cadres de Canal+ en train de l'écouter. Un peu plus tard, au cours du comité, il aura cette phrase pour eux : "Je suis désolé pour ceux qui ne font pas partie de mon équipe, voilà, je n’ai rien contre vous, je ne vous connais pas".

Enregistrement effectué avec un téléphone portable

Le tiers des présents licenciés, selon Lesjours.fr, place à la stratégie avec le principe d'"intégration verticale" au sein de Vivendi. En clair, un chanteur Universal devra faire sa promo sur Canal+, sur D8, les vidéos seront reprises sur Dailymotion et le Studio Canal devra produire des films avec en priorité des vedettes Vivendi. Dans cette perspective, la solidarité du groupe doit primer : "Il faut arrêter que les gens de Canal considèrent qu’Hanouna est un nul, qu’Hanouna dise que Canal+, c’est de la daube. Vous ne pouvez pas, à l’intérieur d’un groupe, continuer comme ça. Il faut que les patrons de ce groupe, qui sont assis pour l’essentiel au premier et au deuxième rangs, travaillent ensemble avec des chaînes cryptées, des chaînes gratuites, une grande plateforme puisque c’est le numéro 2 mondial, Dailymotion, une compagnie de cinéma", explique Bolloré. Plus de critique au sein du groupe ? On comprend mieux pourquoi Hanouna, qui considère Bolloré comme "son grande frère" (un grand frère qui lui a offert un contrat en or de 250 millions d'euros), a déclaré qu'il ne critiquerait plus le Grand Journal de Biraben.

L'occasion de revoir notre émission sur Bolloré, dans laquelle le rédacteur en chef de Spécial Investigation, Jean-Baptiste Rivoire, liste tous les sujets recalés par la direction.

Lire sur arretsurimages.net.