Star Wars : conditions des journalistes "inacceptables" (Le Monde)

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Dans un article signé de son service culture, Le Monde détaille les conditions fixées par les producteurs de Star Wars 7 aux journalistes choisis pour assister à l'avant-première française du film. Ces derniers doivent s'engager à ne pas parler des "éléments-clé de l'intrigue" dans leur critique... ni à leurs proches.

En apparence, ce n'est qu'une petite transgression. Mais en s'en rendant coupable (et en expliquant pourquoi), Le Monde se distingue de la plupart des rédactions françaises. Le quotidien a refusé de se rendre à l'avant-première du dernier Star Wars réservée à la presse, organisée en France ce mardi 15 décembre. Les journalistes du quotidien devront attendre, comme tous les Français, mercredi 16 pour visionner le blockbuster - et retarder d'autant la publication de leur critique du film.

La raison de cet esclandre ? Les conditions posées par les producteurs et distributeurs du film (Lucasfilm et Disney) aux journalistes, jugées "inacceptables" par le quotidien. Le Monde dénonce les consignes très précises concernant ce que les journaux auront le droit de dire ou non à propos de l'intrigue : "Le formulaire en ligne que doivent signer les journalistes désireux d’y assister leur demande, en effet, de «ne pas révéler d’éléments-clés de l’intrigue du film afin de laisser intact le plaisir des futurs spectateurs»." Plus surprenant encore, Disney interdit aux journalistes de parler de ce qu'ils auront vu... à leurs proches. C'est en tout cas ce qu'implique cette consigne, donnée à la presse : "Les critiques de cinéma y sont invités à reconnaître «que toute révélation de [leur] part concernant ce film à des personnes n’ayant pas assisté à la projection, constituerait un préjudice pour Disney/Lucasfilm donnant lieu à réparation»", raconte Le Monde.

Le service culture du Monde détaille au passage la "débauche de précautions qui confinent au grotesque" entourant l'avant-première réservée à la presse : "obtention d’un «QRcode d’accès personnel» subordonné à la signature d’un formulaire d’accord contraignant, lieu et horaire tenus secrets et communiqués la veille sur téléphone portable, présence annoncée d’agents de sécurité équipés de jumelles à vision nocturne, «embargo critique» jusqu’au mercredi 16 décembre, 9h01…"

En attendant les critiques garanties sans éléments-clés de l'intrigue écrites par des reporters sous surveillance de jumelles à vision nocturne, la production du film peut compter sur les tweets louangeurs des quelques spectateurs américains invités à l'avant-première mondiale à Los Angeles.

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