Jeux video : Pourquoi Bolloré est entré au capital d'Ubisoft

Robin Andraca - - 0 commentaires

C'est fait. Mercredi 14 octobre, Bolloré s'est invité au capital d'Ubisoft, numéro 1 français du jeu vidéo. Un changement important de stratégie pour le groupe français qui, en 2012, avait cédé presque toutes ses parts dans le numéro 1 mondial du jeu vidéo, Activision Blizzard.

Vincent Bolloré dans le costume du personnage principal d'Assassin's Creed (montage Libe.fr)

Surprise ! Vivendi détient désormais 6,6% d'Ubisoft et 6,2% de la plateforme de jeux vidéo sur mobile Gameloft. Le groupe l'a annoncé hier dans un (bref) communiqué. Ces deux sociétés indépendantes sont intimement liées puisqu'elles appartiennent aux frères Guillemot : Yves préside Ubisoft tandis que Michel est PDG de Gameloft. Ubisoft/Gameloft, même combat ? Non. Si la première est aujourd'hui le troisième éditeur indépendant au niveau mondial, Gameloft n'est que le 20e éditeur de jeux vidéo sur smartphones en termes de revenus sur l'année 2014, comme le rappelle Le Monde. Les deux sociétés ont pourtant réagi à la nouvelle en publiant le même communiqué, laconique : "Nous prenons note de cette action non sollicitée et rappellons notre attachement à l'indépendance de notre groupe, fondé il y a 30 ans". Ambiance.

"Les frères Guillemot qui détiennent moins de 10% d’Ubisoft ont peut-être du souci à se faire", résume Libération qui rappelle que Bolloré avait pris le contrôle de Vivendi en deux ans seulement (après avoir racheté 2,5% de la société en 2012) et que le capital d'Ubisoft est "très éclatéavec la présence de plusieurs fonds d’investissement anglo-saxons qui pourraient être tentés de revendre leur participation au plus offrant".

"On peut très bien imaginer un abonnement à Canal+ qui donne accès à une offre de jeux vidéo"

Le choix d'entrer dans le capital d'Ubisoft a au moins le mérite de préciser le projet de Bolloré avec Vivendi. En 2013, avant que l'homme d'affaires ne s'impose en patron, le groupe français de médias et de télécommunications avait en effet cédé la majorité de sa participation dans le capital d'Activision Blizzard, alors premier éditeur mondial de jeux vidéo, grâce aux succès de ses produits phares,Call of Duty ou Warcraft. A l'époque, le directeur financier de Vivendi Philippe Capron avait justifié cette décision ainsi : "Il n'y a pas assez de synergies potentielles avec le reste du groupe".

Les synergies pourraient être plus évidentes, deux ans plus tard, entre Ubisoft et Vivendi. "On peut très bien imaginer un abonnement à Canal+ qui donne accès à une offre de jeux vidéo", estime un analyste, interrogé par Challenges.fr. Le site rappelle aussi qu'Ubisoft a créé, en 2011, Ubisoft Motion Pictures, une structure dédiée à l'adaptation de ses marques dans l'univers de la télévision et du cinéma. Les Lapins crétins ont déjà été adaptés en série sur France 3 et le film Assassin's Creed est prévu pour décembre 2016, avec l'acteur américain Michael Fassbender dans le rôle titre. A moins que Bolloré n'enfile lui-même le costume ?

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