Modiano : Pellerin erre dans "les méandres du souvenir"
Robin Andraca - - 0 commentairesComme un communiqué de presse peut parfois être cruel !
Interrogée ce week-end sur Canal + sur l'oeuvre de Patrick Modiano, Fleur Pellerin s'est montrée incapable de citer un seul de ses ouvrages. Dans un message publié deux semaines plus tôt, pour féliciter l'écrivain pour son prix Nobel de littérature, la ministre de la culture semblait pourtant connaître son Modiano sur le bout des doigts.
"Euuuuuuuuuuuuuuuuuuh"
Quand Fleur Pellerin sèche, au moins elle ne fait pas semblant. Interrogée par Maïtena Biraben, présentatrice du Supplément sur Canal +, sur son livre préféré de Modiano, sacré prix de Nobel de littérature, la ministre de la culture assume : "J'avoue, sans aucun problème, que je n'ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans". Au moins, c'est clair.
Sauf que... la ministre de la culture s'était pourtant montrée beaucoup plus pointue sur le sujet dans un communiqué de presse publié, en son nom, le 9 octobre dernier. "C’est un jour heureux pour la littérature française, une très grande émotion et une immense fierté pour la France et pour l’ensemble de nos concitoyens", peut-on lire dans ce communiqué pour qui "le Jury du prix Nobel a décidé de distinguer cette année un auteur français dont les romans, traduits en 36 langues, ont bouleversé et passionné des générations de lecteurs à travers le monde". Classique.
Et la ministre en a évidemment profité pour glisser quelques mots sur l'oeuvre de l'auteur français, fraîchement nobélisé. Une oeuvre qu'elle connaît visiblement... sur le bout des doigts : "De La Place de l’Étoile à son dernier roman Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, son œuvre empreinte d’une douce mélancolie s’aventure avec une infinie poésie dans les replis de la mémoire et les méandres du souvenir". Et comme si l'infinie poésie dans les réplis de la mémoire ne suffisait pas, le communiqué en rajoute une dernière couche : "Ecrivain d’un Paris occupé, des visages oubliés et des enfances retrouvées, il s’empare des destins individuels pour redonner vie à toute une époque". Apparemment, les "méandres du souvenir" sont inextricables...