Enregistrements Buisson : le Canard Enchaîné condamné

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C'est une condamnation dont le Canard s'enorgueillit.

Le journal avait publié en mars derniers des extraits des enregistrements de Patrick Buisson, ancien conseiller d'extrême-droite de Nicolas Sarkozy, qui enregistrait l'ancien président à son insu. (nous l'évoquions dans cette émission). Le journal a été condamné en appel en juillet dernier, pour atteinte à la vie privée et a dû publier en Une une publication judiciaire (qu'il publie ce mercredi) : La Cour d'appel de Paris a confirmé les dispositions d'un jugement rendu le 11 mars 2014 par les juges des référés du Tribunal de Grande instance de Paris, disant que l'enregistrement par Patrick Buisson des propos que lui a tenu Jean-Michel Goudard à l'insu et sans l'accord de ce dernier, constitue une atteinte à sa vie privée et que la publication par Le Canard enchaîné dans son édition du 5 mars 2014 d'une partie de ses propos, sans intérêt légitime, caractérise un trouble manifestement illicite qu'il convient de faire cesser."

Jean-Michel Goudard est un communiquant retraité, consulté régulièrement par Sarkozy. Le Canard avait publié quelques-un des extraits où celui-ci s'épanchait sur "le peu d'estime qu'ilsaccordait à certains ministres" . Mais pour les magistrats, ce passage n'avait aucun intérêt : "Le peu de considération de M.Goudard à l'égard de certains (ministres), loin d'alimenter un quelconque débat d'intérêt général, n'avait pour seul objet que de satisfaire la curiosité d'un certains public pour les commérages". Le Canard souligne à l'inverse que, "sans ces révélations, un certain Patrick Buisson continuerait peut-être au nouveau siège de campagne de l'UMP d'enregistrer compulsivement tout en dispensant ses précieux conseils". "Cette sanction, qui se voudrait infamante se porterait plutôt à la boutonnière", se targue le journal.

Le Canard doit verser pour le préjudice subi 10 000 euros à Goudard. Il lui a été infligé une "douleur morale", selon le tribunal, se moque Le Canard. Et d'ajouter : "A titre de comparaison, il y a moins d'un mois, un tribunal a alloué 1200 euros pour "atteinte à la vie privée" à une femme dont les ébats avaient été mis en ligne sur internet par un amant délaissé".

"Nous verrons si la Cour de cass et, éventuellement la Cour européenne jugent notre travail condamnable" ajoute Le Canard. Les enregistrements avaient également été publiés par Atlantico, qui les avait ensuite supprimés sur décision de justice.

Retrouvez notre émission sur le sujet.

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