"Là-bas si j'y suis" : mobilisations d'auditeurs
La rédaction - - 0 commentairesPétition, page Facebook, manifestation devant la Maison de la Radio : les auditeurs de Là-bas si j'y suis, l'émission présentée depuis vingt-cinq ans par Daniel Mermet, se mobilisent contre l'arrêt du programme de France inter.
Samedi 5 juillet, environ 250 auditeurs, selon les décomptes de l'AFP, ont manifesté devant la Maison de la Radio pour demander le maintien de l'émission de Daniel Mermet sur France inter. "On est tous venus pour sauver cette émission mais on pensait qu'une délégation allait être reçue par la direction, ce qui n'est pas le cas", a déclaré à l'AFP, Philippe Verdebout, un auditeur de 57 ans. "C'est un objet radiophonique qui détonne dans l'univers médiatique et représente l'idée même du pluralisme en offrant un véritable espace démocratique d'expression. Elle faisait hommage au service public. Son éviction est une décision politique qui prouve la docilité des dirigeants de cette radio", a renchéri un autre auditeur, Alain Peuplier, militant du parti de gauche. |
De nombreux manifestants assuraient vouloir boycotter France inter : "C'est bien de se rassembler, mais il faut créer un réel rapport de force avec les 300 000 auditeurs de l'émission et rester mobilisés!", a lancé un syndicaliste devant la Maison de la Radio.
Depuis l'annonce de l'arrêt de l'émission, officiellement en raison d'une baisse d'audience (ce que conteste Daniel Mermet), les auditeurs se mobilisent : un groupe Facebook, baptisé "Sauvons Là-bas si j'y suis", a été créé, une pétition a déjà recueilli... plus de 66 000 signatures De nombreuses personnalités de gauche ont également apporté leur soutien : c'est "un rude coup porté au pluralisme sur le service public audiovisuel", a déclaré par exemple Jean-Luc-Mélenchon. |
De son côté, l'association Attac estime que l'émission est l'une des rares du service public qui "permet à un large public de se familiariser avec des enjeux de société pas ou peu traités ailleurs dans les médias : depuis les luttes des ouvrières de Latelec au Maroc aux résistances des zapatistes au Mexique".
Interrogé par Les Inrocks, Frédéric Lordon, bien connu des @sinautes, voit dans cette suppression tout un symbole : "Je n’exclus pas l’hypothèse de l’erreur managériale pure, additionnée d’une hypothèse auxiliaire, qui est celle de l’intolérance croissante et radicale de l’oligopole propagandiste. Il y a une espèce de radicalisation néolibérale extrêmement impressionnante et perceptible aussi bien dans le domaine des politiques publiques que dans le domaine du débat public. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que les deux aillent de pair".
L'occasion de lire notre article : "vers un "après Mermet", mais lequel ?"