Ministre et banquier enregistrés (presse polonaise)

Gilles Klein - 19 juin 2014 - 0 commentaires

Publications d'écoutes compromettantes pour le gouvernement polonais. Un magazine a publié samedi dernier une conversation au cours de laquelle le président de la Banque Nationale propose son aide au ministre de l'Intérieur, en échange du départ du ministre des Finances.

Le magazine Wprost a publié samedi dernier une conversation au cours de laquelle le président de la Banque nationale polonaise (Narodowy Bank PolskiNBP), Marek Belka, a proposé au ministre de l'Intérieur, Bartlomiej Sienkiewicz, d'aider le gouvernement à réduire son déficit en échange de la démission du ministre des Finances, Jacek Rostowski, le ministre ne partageant pas les vues de la NBP.

Une manière de changer la composition du Conseil chargé de la politique monétaire polonaise, constate Gazeta Wyborcza qui consacre sa Une sur cinq colonnes à l'affaire. Le journal s'interroge : qui a fait cet enregistrement, pourquoi seulement une partie de la conversation a-t-elle été diffusée, y en a-t-il d'autres ? En tout cas celui qui a diffusé cet extrait a provoqué un scandale qui déstabilise le gouvernement de manière durable, ajoute le quotidien.

Qu'il s'agissse de l'intervention d'une agence étrangère ou d'une manoeuvre interne à la Pologne, tout le monde y perd, selon Gazeta Wyborcza. L'Etat dont la probité se trouve mise en cause, et tous les citoyens qui doutent de la politique, quelle que soit leur couleur politique, conclut le quotidien.

Le quotidien de centre-gauche Népszabadság, cité par EuroTopics dénonce cette diffusion : "Ceux qui ont débusqué le scandale se sont servis de moyens typiques de la presse à sensation. … L'opinion émoussée réagit plus promptement à des conversations tenues sur un ton trivial et à des détails croustillants qu'à des analyses et à un examen scrupuleux des conséquences qui s'imposent. La presse de qualité et les émissions télévisées de bon niveau ont disparu de la sphère publique. … La grossièreté qui caractérise la presse à sensation a pris d'assaut la politique, tout comme la couverture de l'information."