Le Monde/Mediapart : Sarkozy, "pas tiré d'affaire"
La rédaction - - 0 commentairesDure journée pour la Sarkozie : le même jour, Le Monde affirme que l'implication de Sarkozy dans le volet financier de l'affaire Karachi n'est pas encore exclue (contrairement à ce que le quotidien affirmait en février) et Mediapart dévoile toute la comptabilité de Bygmalion.
"M. Sarkozy n’est donc pas encore, contrairement à ce qu’il espérait, totalement mis hors de cause dans cette affaire." Le Mondea pu consulter l'ordonnance de renvoi des juges Van Ruymbeke et Le Loire dans le volet financier de l'affaire de Karachi. Ce qu'ils en retiennent ? Que le cas de Nicolas Sarkozy "reste en suspens".
En février dernier,Gérard Davet, l'un des deux journalistes en charge de l'enquête au quotidien, interrogé par @si, estimait pourtant que les juges n'avaient "pas assez d'éléments contre Nicolas Sarkozy pour le renvoyer [devant la CJR]". Pour Le Monde, les juges Van Ryumbeke et Le Loire "[dédouanaient] de fait Nicolas Sarkozy". Une analyse que contestait à l'époque vivement Mediapart, estimant que "l'audition de Nicolas Sarkozy comme témoin assisté [était] inévitable" (@si vous en parlait ici et là). Plus récemment, le 12 juin, Le Monde en remettait de son côté une couche : "aucun délit ne peut êtrereproché [à Sarkozy] selon les juges". Alors qu'est-ce qui a changé ? Ziad Takieddine et Thierry Gaubert sont eux renvoyés en correctionnelle pour abus de biens sociaux (Capture Le Monde.fr) |
La CJR pourrait lui signifier une mise en examen
L'ordonnance de renvoi que les journalistes ont pu lire explique en fait que l'audition de Sarkozy par Van Ruymbeke et Le Loire, "n'a pu être réalisée, celui-ci relevant du statut de témoin assisté et donc de la compétence de la Cour de justice (CJR)". Sarkozy étant ministre du budget à l'époque des faits qui lui sont reprochés ("avoir donné son feu vert à la conclusion de contrats controversés"), le statut de témoin assisté, qui s'apparente à un acte de poursuite, donne en effet compétence pour l'entendre à la CJR. Désormais, celle-ci "pourrait même, si elle le souhaite, lui signifier une mise en examen", souligne aujourd'hui le quotidien, qui rappelle toutefois que "s’il existe à l’encontre de l’ex-président de la République des «indices» qu'il aurait commis un délit", ils ne sont ni "graves" ni "concordants" aux yeux des deux juges.
Hasard du calendrier, autre mauvaise pour Sarkozy aujourd'hui : Mediapart a publié dans l'après-midi l'ensemble de la (double) comptabilité de Bygmalion, dans le cadre du "scandale du financement de la campagne Sarkozy". Selon Mediapart, le candidat Sarkozy aurait ainsi dissimulé entre 15 et 17 millions d'euros de frais de campagne. Pour arriver à ce chiffre, Mediapart compare, dans un tableau, le coût des prestations déclarées à la Commission des comptes de campagne par Event & Cie (filiale évenementielle de Bygmalion) et le prix réel de ces prestations, pour les 44 meetings électoraux de Sarkozy en 2012. Le constat est sans appel : "aucune des factures officielles ne correspond à la réalité".
(Capture Mediapart)