Refinancement de Libé : 4 millions via le Luxembourg
La rédaction - - 0 commentairesD'où proviennent les 4 millions d'euros que l'actionnaire de référence, Bruno Ledoux, vient de verser à Libération comme promis ? Dans un article signé de la rédaction, le journal s'interroge sur l'origine de ces fonds passés par le Luxembourg.
Tout était pourtant clair : le protocole d'accord validé par le tribunal de commerce de Paris prévoit une recapitalisation de Libération à hauteur de 18 millions d'euros. C'est Bruno Ledoux, actionnaire de référence, qui s'est engagé à les trouver en cherchant un nouvel actionnaire. En attendant, il a prêté 4 millions d'euros au journal pour renflouer sa trésorerie. Des fonds détenus par Ledoux ? C'est ce que pensaient les salariés du journal.
En réalité, ce n'est pas le cas : "Les salariés ont appris que ce n’était finalement pas Bruno Ledoux qui leur avait prêté 4 millions d’euros, et que l’argent avait suivi un parcours particulier, écrit Libé. Le contrat de prêt entre Bruno Ledoux et le journal précise (...) que pour ce qui concerne les 4 millions prêtés en attendant les 18, la société BLHM de Bruno Ledoux «a elle-même reçu un prêt de l’investisseur extérieur précité, qui n’a pas souhaité intervenir directement avant l’augmentation de capital»". Les salariés ne connaissent pas l'identité de cet investisseur mystère. En revanche, le journal précise que "les 4 millions du mystérieux investisseur ont transité par le Luxembourg et une filiale de Bruno Ledoux, la LUPB, société anonyme de droit luxembourgeois". |
Des fonds inconnus, via un paradis fiscal ? Pas de quoi rassurer les salariés : "François Moulias, [directeur du directoire de Libé] n’a pas voulu expliquer aux salariés pourquoi l’argent avait besoin de transiter par ce paradis fiscal. (...) On doit savoir qui la contrôle, qui investit dans son capital. S’il s’agit bien de Bruno Ledoux, pourquoi ne pas le dire ? S’il s’agit d’un investisseur caché, quand souhaitera-t-il se démasquer ?". Prévu fin mai, la recapitalisation du journal devrait être repoussée à la mi-juin.
Un nouvel élément pour notre dossier "Libé, épicentre de la crise de la presse"