Pollution : l'hypothèse allemande
Daniel Schneidermann - - 0 commentairesEt un autre coupable, un. Ni le diesel, ni les feux de cheminée, ni les feux de talus
, on avait oublié quelqu'un dans notre émission : le coupable du plateau de pollution aux particules fines (ne parlons plus de pics, désormais) serait...l'Allemagne. Et plus particulièrement, la réouverture des immondes mines de lignite à ciel ouvert, à laquelle l'Allemagne a dû procéder pour tenir son cap de la suppression totale du nucléaire (sur la transition énergétique allemande, lire notre enquête complète). Oui, l'Allemagne, dont nous parviennent des masses d'air pollué, poussées par un anticyclone hostile.
Selon l'observatoire de l'inforumeur d'@si, le thème de la responsabilité allemande est apparu timidement ces derniers jours dans certains forums, il est apparemment corroboré par certains spécialistes de la surveillance de la qualité de l'air, mais jusqu'à présent il n'a pas passé la barrière de corail des medias mainstream. Soit qu'ils s'en fichent, soit qu'ils n'osent pas ( l'Allemagne, ce sujet tabou), soit, rêvons un peu, qu'ils...prennent le temps de vérifier l'information. Tâche ardue, tant ces medias mainstream, à l'image du Monde, ont réduit la voilure de leurs rubriques écologie, rubriques d'emmerdeurs ringards, obstacles obtus et rétrogrades à l'horizon radieux de la croissance.
Dernière hypothèse expliquant, jusqu'à maintenant, ce silence : on ne peut pas se concentrer sur deux aspects à la fois du même sujet. Et le sujet du week-end, et du début de semaine, est évidemment la circulation alternée décrétée à Paris pour la journée de lundi, par un gouvernement tremblant de sa folle audace. L'impact de la mesure sur la longueur des embouteillages, les polémiques éventuelles qu'elle suscite (l'auriez-vous imaginé ? Copé est contre), les spéculations sur le résultat des municipales, les réactions sonores des grincheux de service : voilà des aspects autrement plus intéressants que de s'appesantir sur les origines de la pollution.