Nucléaire : pas de baisse de la production (Le Monde)

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Réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici à 2025. C'était la promesse de François Hollande pendant la campagne électorale. Si l'objectif n'est pas officiellement enterré, Le Mondeassure que l'Elysée n'a pas vraiment l'intention de diminuer la production du parc nucléaire, les veilles centrales étant remplacées par les nouveaux réacteurs EPR sur les mêmes sites. Alors comment maintenir l'objectif des 50% ? Le Monde révèle l'équation tordue.

"On s'achemine vers un scénario aussi désastreux que celui de la loi sur la famille". C'est en ces termes qu'un député PS a qualifié au Monde, la loi sur la transition énergétique. A l'origine, l'objectif de la loi est diversifier le "mix énergétique". En clair, développer les énergies renouvelables et faire en sorte que la part du nucléaire dans la production d'électricité diminue. Faut-il comprendre que la France va diminuer sa production nucléaire au profit des énergies renouvelables ? Non. A la suite de la catastrophe de Fukushima, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a imposé la mise aux normes de près d'une quarantaine de centrale vieillissante. Mais plutôt que de faire des travaux dont le coût est jugé par EDF, trop élevé, le gouvernement s'apprête à les fermer... pour les remplacer "sur les mêmes sites (ce qui permet de bénéficier du réseau des lignes à haute tension déjà en place), par des EPR de troisième ou quatrième génération, afin de maintenir une puissance du parc constante", indique Le Monde.

Mais alors comment réduire la part du nucléaire avec une production constante ? C'est Henri Proglio, le PDG d'EDF, qui aurait soufflé l'astuce à l'Elysée : "la part relative du nucléaire diminuera mécaniquement en raison de la hausse de la consommation d'électricité liée aux nouvelles technologies et à une population forte de 6 millions d'habitants supplémentaires". En clair, l'Elysée mise sur une hausse de la consommation d'électricité, produite par des énergies alternatives. Mais pas question de diminuer, en valeur absolue, la production d'énergie nucléaire. On est donc loin d'un plan écolo misant sur des économies d'énergie.

Le projet de loi, en préparation, devrait être discuté au parlement à l'automne. D'ores et déjà, l'ancienne ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, remerciée du gouvernement pour avoir critiqué la baisse de budget de son ministère, a vivement réagi en qualifiant Henri Proglio de "ministre fantôme" : "J'ai l'impression qu'il y a un nouveau type de ministre, le ministre fantôme : quelqu'un qui n'est pas dans les organigrammes, n'a pas été nommé, ne siège pas au conseil des ministres, mais qui décide de la politique énergétique de la France", a-t-elle déclaré au Monde.fr. Du côté de l'Elysée, pas de commentaire à ce stade des discussions du projet.

L'occasion de relire notre enquête : "Le grand flop médiatique du "Grenelle" de Hollande sur l'énergie".

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