Immigration / M6 : clandestins payés par société de production ?
Gilles Klein - - 0 commentairesDes journalistes français ont-ils organisé le voyage de clandestins africains vers l'Europe ? Leur périple été filmé pour Zone Interdite (M6) qui doit le diffuser ce soir, mais les trois clandestins camerounais qui accusent la société de production de les avoir manipulés, ont pris un avocat, et ne souhaitent pas que le reportage soit diffusé, comme l'avait révélé le Nouvel Observateur.
Le voyage de trois candestins camerounais entre la Libye et la France, filmé par des journalistes de Tony Comiti Productions pour M6, se termine devant la justice, alors que deux versions s'affrontent. Les clandestins accusent les journalistes, rencontrés en Libye à Noël 2012, de tout avoir organisé, et de ne pas avoir tenu les promesses qu'ils leur ont faites. Les journalistes affirment n'avoir fait que leur travail, tout en reconnaissant (comme une voix off le dit dans le reportage) simplement avoir payé les billets de train des trois hommes entre l'Italie et la France. Selon Télérama, les journalistes auraient eux-même négocié la traversée (qui a eu lieu en juillet 2012) avec les passeurs. Après l'arrivée, la production aurait fait proposer de l'argent aux 3 hommes en échange de leur silence. | Image publiée par Télérama |
Olivier Azpitarte l'un des 2 journalistes auteurs du reportage | "Interrogé sur Europe 1, Tony Comiti a réfuté qu'un de ses proches ait conseillé aux trois clandestins de prendre chacun de 5 000 à 7 000 euros en échange de leur silence. « C'est de la diffamation pure ! ». C'est pourtant vrai. Nous maintenons d'autant plus ces affirmations que avons écouté l'enregistrement sonore de cette conversation" écrit Télérama qui persiste et signe dans cette accusation. Finalement, les trois immigrés se retrouvent coincés selon Télérama : "Pour les Africains, séparés, ballottés au gré d'hébergeurs qui se lassent, l'atterrissage est violent et le retour, inenvisageable. Ni en Libye, où la rumeur de leur collaboration avec les journalistes – notamment les caméras cachées – a énervé les passeurs. Ni au Cameroun, où ils n'envoient plus d'argent à leurs familles depuis leur départ du Sud libyen." |