Le chalutage profond tombe sur un os : une BD

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Le chalutage profond a un adversaire de taille : la bande dessinée. Pénélope Bagieu, auteur de BD, a sur son blog sensibilisé les internautes aux dangers de ce type de pêche. Et les a invités à signer une pétition. Succès inespéré.

Sensibiliser à l'écologie grâce à la BD. C'est ce que vient de faire, avec succès, Pénélope Bagieu, auteure de BD. Elle s'est lancée cette semaine sur son blog, jusque là habitué à de courtes histoires humoristiques de trentenaire, dans la lutte contre le chalutage profond. Son billet, prenant la forme d'une bande dessinée verticale, détaille la technique du chalutage profond et prévient : "le moins que l'on puisse dire c'est que c'est pas JOLI-JOLI". Cette technique de pêche consiste à tracter sur une longue distance un chalut géant (le filet qui donne son nom au bateau) sur les fonds marins. Les défenseurs de l'environnement, ainsi que le Commission Européenne, demandent l'interdiction de cette pratique, jugée dévastatrice pour l'écosystème. En effet, des coraux et des poissons sont ramenés morts à la surface, mais les pêcheurs, ne recherchant que quelques espèces, en rejettent une grande partie. Selon l'association Bloom qui défend l'environnement à l'origine de la pétition, certains Etats membres de l'Union européenne -dont la France - sous la pression des lobbies bloqueraient cette décision.

Sur un ton humoristique et d'une manière ludique, la dessinatrice souligne également que les entreprises réalisant ce type de pêche touchent des subventions. La BD met ainsi en avant Intermarché, qui possède deux tiers des entreprises françaises utilisant cette technique.

Et Bagieu -qui a eu l'idée de ce sujet, après avoir assisté à la conférence de Claire Nouvian (fondatrice de Bloom)- de demander à ses lecteurs de "se secouer les fesses" en signant la pétition de l'association. Laquelle a été dépassée par le succès provoqué par le blog de Bagieu. Sa BD s'est en effet diffusée massivement sur les réseaux sociaux depuis lundi. Plus de 260 000 utilisateurs de Facebook ont cliqué sur "J'aime" à la fin du post et la pétition qui visait au départ 300 000 signatures en a déjà récolté 415 000. L'objectif a donc été revu à la hausse : ce sont désormais 600 000 signatures qui sont escomptées. L'association ne s'y attendait pas, comme l'explique Claire Nouvian, fondatrice de Bloom, à Rue89 : "Notre serveur est habitué à recevoir une centaine de connexions par jour. Il y en a eu des centaines de milliers depuis la publication de la BD. C’est le trafic d’un gros industriel.". Le serveur a ainsi connu un bug dans la journée de mardi 19 novembre.

Par Justin Delépine

Un mode opératoire d'action virale en ligne qui n'est pas sans rappeler les recettes de Change.org, la plateforme de pétitions, dont @si vous parlait ici.

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