Cash Investigation : financement illégal des Verts ?
David Medioni - - 0 commentairesEELV a-t-il bénéficié d'un financement illégal issu de son organisme de formation des élus ? C'est la thèse de l'enquête diffusée mercredi soir sur France 2 dans Cash Investigation. L'organisme en question - le Cédis - se défend.
Comme souvent, Cash Investigation dérange. Au menu de l'émission de mercredi 2 octobre, une enquête sur la formation professionnelle et ses millions perdus. Parmi les sujets abordés, la question de la formation des élus politiques. L'émission s'est notamment attardée sur le financement d'EELV par un organisme régi par la loi de1901. C'est le Cédis, l'organisme de formation des élus qui travaille avec les écolos mais qui est officiellement distinct du parti politique. Fait important : les formations dispensées par l'organisme le sont grâce à de l'argent public issu des collectivités locales, il serait considéré comme illégal que ces sommes retournent finalement vers le parti. C'est justement sur les pratiques du Cédis que Cash avait décidé de s'arrêter. En effet, cet organisme était auparavant dirigé par Jean-Vincent Placé et il l'est actuellement par un secrétaire départemental d'EELV.
En grattant, Cash Investigation a par exemple montré "un élu qui avoue avoir été prié d'émarger pour une formation de trois jours et demi durant une université d'été des Verts, alors qu'il ne pourra être présent qu'une journée. On y voit aussi que Cécile Duflot, en 2011, a cédé à la même pratique. Bref que les élus payent pour des formations qu'ils ne suivent pas", rapporte Le Point dans cet article. De même, sont mises en lumière des sommes importantes versées pour l'achat du siège parisien des Verts. Il s'agit notamment d'un apport de 75 000 euros versé par le Cedis. Enfin, Cash Investigation revient aussi, dans un entretien tendu d'Elise Lucet avec le président Henri Arévalo sur des propos tenus lors d'un conseil d'administration selon lesquels "le Cédis doit participer au financement d'EELV". Séquence tendue |
Jeudi 3 octobre, lendemain de la diffusion, le Cédis a réagi par un communiqué publié sur son site. L'organisme de formation répond sur plusieurs points. “Le CEDIS aurait participé illégalement à l’achat du siège des Verts en 2004″. La réalité c’est que le CEDIS, plutôt que de payer très cher des locaux privés à Paris pour y tenir des formations avait envisagé d’utiliser les salles de réunion de l’immeuble qui devait aussi abriter le siège des Verts. Pour cela le CEDIS, de façon tout à fait légale et transparente, a en effet souscrit en 2004 des parts de la SCI propriétaire de l’immeuble. Il s’est avéré très vite que l’utilisation de ces salles de réunion n’était pas une solution fonctionnelle. Le CEDIS a donc, conformément à la loi, revendu ses parts l’année suivante et a finalement fait en 2008 l’acquisition de locaux à Montreuil" se justifie ainsi l'organisme. De même, on peut aussi lire une réplique à l'accusation selon laquelle les sommes versées aux Verts pour des formations seraient trop élevées. |
“Le CEDIS aurait payé aux Verts en 2004 une somme trop élevée pour la location de locaux utilisés pour son université de formation”. En réalité, en 2004, cette facture comprenait les frais de location des locaux, mais aussi la mise à disposition de matériel audiovisuel, et de toutes les prestations techniques nécessaires à l’organisation de 4 jours de formation. A l’époque, le CEDIS ne présentait pas l’ancienneté et la notoriété suffisantes pour traiter directement avec l’université et les prestataires. A partir de 2005, le CEDIS a directement traité avec les prestataires et gestionnaires de locaux sans passer par les Verts", détaille ainsi l'organisme. Enfin, le communiqué livre l'argument imparable : les comptes du Cédis sont certifiés par un commissaire aux comptes et, nous dit-on, "la semaine dernière encore, un contrôle de routine du CEDIS par l’URSSAF a permis de confirmer que “les comptes sont bien tenus”.
Dommage que le Cédis n'ait pas donné ces réponses directement à Cash Investigation et ait attendu le lendemain pour publier le communiqué.