Municipales : quand Fillon pensait qu'il n'y avait qu'un tour

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Que comprendre des déclarations successives de Fillon sur le FN ?

Au fil des jours, celles-ci semblent contradictoires, comme le soulignent le Lab d'Europe 1 ou encore Francetvinfo. Le 8 septembre, l'ancien premier ministre déclare lors du Grand Rendez-vous Europe 1/le Monde/ITélé qu'en en cas de second tour FN/PS lors des municipales, il conseille de voter pour "le moins sectaire". A un journaliste qui lui demande de préciser sa pensée, "Un PS peut-il être plus sectaire qu’un FN ?", il répond "ça peut arriver". Il assume même ses propos dans un entretien au Figarole lundi suivant:"Je revendique ma liberté. Je ne veux plus de cette règle stupide du 'ni-ni'."

En meeting à Nice le 13 septembre, Fillon persiste, mais précise "qu'aucune alliance" n'est possible avec le FN. Il souligne toutefois que le dialogue est "nécessaire avec ses électeurs". Avant d'ajouter : "Aux élections municipales, plus que dans toute autre élection, j’affirme que les électeurs sont bien placés pour juger (...) et repousser par eux-mêmes et en conscience ceux qui sont sectaires, incapables d’agir pour leur ville ou leur village avec tolérance et pour le bien public. J’ai cru comprendre que le Front National se sentait visé. On ne peut rien lui cacher ! Mais j’ai aussi entendu certains dans la majorité se sentir concernés … Eh bien oui, le combat contre le sectarisme passe aussi par le Parti socialiste qui, notamment, doit s’interroger sur ses relations avec l’extrême gauche avant de donner des leçons aux autres."

Mais à l'issue d'un comité politique du parti réuni ce 17 septembre, Fillon semble revenir sur ces propos : "J'ai expliqué à mes amis que j'avais combattu le Front national toute ma vie et que je n'avais pas l'intention de changer de position. J'ai toujours combattu les alliances avec le Front national et je les combattrai toujours". "A titre personnel, jamais je ne voterai pour un candidat du Front national". Voilà pour le revirement. Mais Fillon embraye directement sur le sectarisme : "j'ai appelé à lutter contre tous les sectarismes, parce que c'est l'ennemi du redressement national", rapporte l'AFP. Ce mardi, François Fillon semble donc se tourner vers les électeurs frontistes, davantage que de donner son aval aux électeurs UMP pour voter FN. "A quoi donc a servi tout ce tohu-bohu !!!", s'interroge Alain Juppé.

Les élections municipales ne réussissent pour le moment pas à l'ex-premier ministre. Il n'en est en effet pas à son premier cafouillage autour de ces élections. Il faut avouer que le premier avait fait moins de bruit. Dans Des paroles et des actes le 6 juin dernier, Fillon était persuadé que les municipales étaient une élection... à un tour !

picto "J'ai toujours été élu eu premier tour!" tente de se rattraper Fillon.

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