Syrie : l'impasse, meilleure stratégie pour les Etats-Unis

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Pour Edwark N. Luttwak, économiste et historien américain, spécialiste en stratégie et en géopolitique, les Etats-Unis ne doivent surtout pas intervenir en Syrie. Dans une tribune publiée le 24 août dans le New York Times, il explique que, mieux qu'une intervention militaire, l'impasse doit être privilégiée par l'administration Obama.

Intervenir ou ne pas intervenir ? La question ne s'est peut-être jamais autant posée depuis l'usage présumé d'armes chimiques par l'armée syrienne dans la banlieue de Damas, mercredi 21 août, qui aurait fait plus de 1300 victimes selon l'opposition. Alors que la flotte américaine s'est renforcée ces derniers jours au large de la Syrie et que des inspecteurs de l'ONU sont en ce moment-même sur le sol syrien pour enquêter sur l'attaque chimique de la semaine dernière, le New York Times publie une tribune détonante. Elle est signée Edward Luttwak, économiste et historien américain. Pour lui, les Etats-Unis n'ont pas le choix : s'ils veulent préserver leurs intérêts, ils ne doivent surtout pas intervenir dans le conflit Syrien.

"Actuellement, une impasse prolongée est la seule issue qui ne serait pas préjudiciable aux intérêts américains", écrit-il dans l'édition du 24 août.

L'administration Obama selon lui, ne peut favoriser la victoire de l'un ou de l'autre camp. Dans un cas comme dans l'autre, les Etats-Unis en sortiraient perdants. "Évidemment, cela serait désastreux si le régime du président Al-Assad l'emportait après s'être débarrassé de la rébellion et avoir réaffirmé son pouvoir sur l'intégralité du pays. Mais une victoire des rebelles serait également très dangereuse pour les États-Unis et pour beaucoup de ses alliées en Europe et dans le Moyen-Orient. Des groupes extrémistes, dont certains appartenant à Al Qaida, sont devenus la force de frappe la plus efficace en Syrie", note l'auteur de Strategy: The Logic of War and Peace.

Luttwak va même plus loin: "Le maintien d'une impasse devrait être l'objectif de l'Amérique. Il n'y a qu'une seule solution pour atteindre cet objectif : armer les rebelles quand il semble que les forces de Bashar Al-Assad reprennent le dessus et, au contraire, cesser de les approvisionner lorsqu'ils sont en train de gagner".

Une autre option existe bien. Elle conduirait l'armée à envahir la Syrie pour vaincre à la fois le régime présidentiel et l'opposition. Mais Luttwak semble penser que le peuple américain n'est pas prêt à s'engager dans une nouvelle et très coûteuse aventure militaire au Moyen-Orient après l'épisode irakien.

Par Robin Andraca

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