Sexisme aux Echos : "constat juste" (Morel, PDG)

David Medioni - - (In)visibilités - 0 commentaires

Dans les

Echos aujourd'hui, vous ne verrez aucune signature féminine. Ni sur le papier ni sur le web. C'est un type de grève inédit qui vise à protester contre "leur non représentation au sein de la hierarchie du quotidien". "Chaque jour, aux Echos, nous sommes aussi nombreuses que les hommes à faire ce journal. Mais il n'y a de femme ni à la rédaction en chef ni à la direction de la rédaction du quotidien", indiquent les journalistes des Echos dans leur communiqué relayé par Le Monde. Joint par @si, Francis Morel, le PDG du quotidien, dit prendre ce mouvement "très au sérieux". Mieux, il nous assure que "le constat fait par les femmes des Echos est objectivement juste". Et comme il prend les choses au sérieux, Morel confie qu'il recevra les représentantes du mouvement lundi, en compagnie de Nicolas Barré, directeur des rédactions. Il promet des "mesures concrètes" qu'il souhaite réserver aux intéressées. Toutefois, il affirme d'ores et déjà qu'il y aura une accélération du plan de rattrapage des disparités salariales entre hommes et femmes mis en place il y a deux ans.

Cette protestation est née il y a quelques semaines suite à des changements dans l'organigramme du journal. En effet, mi-avril, Nicolas Barré a remplacé Henri Gibier à la direction des rédactions. Barré a nommé deux directeurs délégués : François Vidal et Dominique Seux. Ces deux hommes étaient auparavant rédacteurs en chef et ont été remplacés par des...hommes. "Tout cela alors que des femmes étaient tout à fait légitimes pour devenir directrices ou rédactrices en chef", confie une journaliste à @si. Cet évènement a été "le déclencheur" mais, ajoute-t-elle, "c'est quelque chose qui couvait depuis longtemps." Sur 12 rédacteurs en chef, il n'y a que des hommes actuellement, dans l'organnigramme du journal.

Selon nos confrères (et consoeurs) des Nouvelles News, certaines journalistes se seraient plaint de ne pas avoir été sollicitées pour remplacer Dominique Seux, rédacteur en chef France, devenu directeur délégué. La direction aurait rétorqué que toutes les femmes envisagées avaient décliné l'offre. Selon les Nouvelles News qui citent des sources internes, aucune n'a été réellement approchée.

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