Tapie-Lagarde : développements de l'enquête (Le Monde)

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Nouveau rebondissement dans l'affaire Tapie. Le Monderévèle que des perquisitions ont eu lieu au domicile de l'homme d'affaires et de Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre de l'économie. Objectif ? Vérifier s'il n'y a pas eu "usage abusif de pouvoirs", voire "détournement de fonds publics" dans la procédure d'arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie. En toile de fond: la question de l'influence qu'aurait pu avoir Nicolas Sarkozy dans cette procédure.



La justice accélère. En septembre 2012, une information judiciaire a été ouverte pour "usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit" au détriment du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme public chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais. Cette enquête, désormais étendue à des faits de "détournement de fonds publics" et de "faux", vise à déterminer les circonstances dans lesquelles une procédure d'arbitrage a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie dans son litige qui l'oppose au Crédit Lyonnais dans le cadre de la vente d'Adidas.

Les enquêteurs s'intéressent notamment au rôle de la ministre de l'économie de l'époque, Christine Lagarde, qui serait intervenue à plusieurs reprises pour enclencher une procédure d'arbitrage pourtant défavorable à l'Etat. Celle qui est désormais directrice générale du FMI pourrait être entendue prochainement par la Cour de justice de la République.

En attendant, l'enquête avance. D'après Le Monde, "le juge Jean-Michel Gentil, chargé à Bordeaux de l'affaire Bettencourt, dans laquelle l'ex-chef de l'Etat est témoin assisté, a récemment transmis aux magistrats de la Cour de justice une copie de certains agendas de M. Sarkozy susceptible d'éclairer leur enquête". Or, "il apparaît que sur la période-clé 2007-2008, M. Tapie a été reçu à de nombreuses reprises par M. Sarkozy, d'abord au ministère de l'intérieur, puis à l'Elysée, une fois ce dernier élu président de la République, en mai 2007". Une confirmation de ce qui était pressentie depuis longtemps, certains journalistes ayant aperçu Tapie à l'Elysée en 2008.

Autre élément troublant : "Les agendas transmis par M. Gentil attestent également de rencontres entre M. Sarkozy et Pierre Mazeaud, l'un des trois arbitres (avec Pierre Estoup et Jean-Denis Bredin) choisis pour trancher le litige", indique Le Monde. Interrogé par les enquêteurs, "Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, a assuré avoir cessé toute relation avec Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier annonça en janvier 2009 son projet de suppression des juges d'instruction".

Et ce n'est pas tout. Dans une lettre anonyme envoyée à François Bayrou dans une enveloppe à entête du ministère des finances, un mystérieux corbeau "assure que Mme Lagarde ne saurait être tenue responsable d'une procédure qui lui aurait été imposée par l'ex-avocat de M. Tapie, Jean-Louis Borloo (éphémère ministre des finances entre mai et juin 2007) et Nicolas Sarkozy".

Si vous avez raté un épisode de cette saga politico-judiciaire, lisez notre synthèse "Le mystère Tapie".

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