Elle rit avec Collard : France TV supprime la séquence
David Medioni - - 0 commentaires Voir la vidéoEst-il compromettant de se montrer en train de plaisanter avec un député FN ? Une journaliste gênée par une courte séquence diffusée lors de la manifestation des anti-mariage pour tous,
a demandé la suppression de cette séquence sur l'émission en replay. France 3 a donné son accord. La journaliste précise qu'elle était en train d'essayer d'obtenir une interview de Gilbert Collard.
"Une journaliste de France 3 qui couvrait le versant politique de la manifestation "anti-mariage pour tous" a été filmée et mise à l'antenne dans des conditions qui justifient la suppression de ces images", écrit Hervé Brusini, directeur des rédactions web de France Télévisions, sur France TV.Info. Il justifie, ainsi, dans un court texte intitulé "A nos lecteurs" la suppression temporaire de Pluzz, le service de rattrapage de France Télé, de deux JT. Celui de de 20h de France 2 du 13 janvier et le 12-13 de France 3 du 14 janvier.
France Télévisions a décidé de supprimer une séquence concernant l'une des ses journalistes en dépubliant les JT de Pluzz, avant de les republier, expurgés de la séquence. Mais quelles étaient donc ces images ? @si les a retrouvées. Il s'agissait en fait d'une très courte séquence diffusée dans le JT de France 2 le 13 janvier à 20h ainsi que d'une autre diffusée dans le 12-13 de France 3 le 14 janvier. Elle montrait, Gilbert Collard, député FN (Front national), en tête d'une délégation lors de la manifestation des anti-mariage pour tous, en train de rire avec une femme portant des lunettes. Seulement voilà, cette jeune femme est journaliste de France 3. La séquence - très brève - qui a posé problème à la journaliste de France 3 |
Emue de se voir ainsi filmée en train de rire avec Collard, la journaliste, Anne-Gaelle Matoksy a demandé à sa direction la suppression de la séquence. "Comme il n'y a pas de micro dans le champ, certaines personnes ont eu l'impression que j'étais là à titre personnel. Or, j'étais en train d'essayer de faire parler Gilbert Collard, qui m'avait répondu avec une certaine langue de bois. J'essayais de le dérider en lui demandant ce qu'il ferait s'il était à la place de Hollande. Il a rigolé, et mon JRI était en train de faire des plans au même moment qui n'avaient pas vocation à être diffusés". |
La journaliste aurait reçu des appels téléphoniques étonnés ou insultants. La direction de France 3 a décidé d'accéder à sa demande. "Nous avions un choix compliqué à faire, note un cadre de France Télévisions. Soit nous conservions la séquence et nous nous engagions dans un grand bras de fer interne. Soit nous étions, pendant quelques heures, questionnés de toute part et soupçonnés de censure. Nous avons choisi ce qui nous paraîssait le moins compliqué à gérer".
Retournant nos appels, Ann-Gaëlle Matosky a rappelé @si durant la soirée. Elle nous explique que ces images sont un "plan de coupe destiné à terminer un reportage et qu'elles n'illustrent en rien une proximité avec Gilbert Collard". Et elle nous donne des détails sur la scène : "J'ai juste demandé une interview à Gilbert Collard, il me l'a refusée avec une boutade pas très habile qui fait sourire. Point final". Et elle ajoute : "je suis sidérée par l'ampleur que prend cette affaire microscopique". Ce qui la dérangeait dans les images ? "Le fait que rien ne montre dans l'image que je suis journaliste, et qu'elles sont sorties de leur contexte", dit-elle. Au final, elle assure que si elle avait eu conscience du pataquès que cela engendrerait, elle se serait bien gardée de demander à sa direction la suppression de la très brève séquence incriminée. Résultat : en accord avec elle, et plusieurs internautes de droite ayant ironisé sur cette "censure", France Télévisions a finalement remis le journal en ligne dans sa version initiale.
Mise à jour, 20h: réaction de Anne-Gaelle Matosky