les films iraniens ou égyptiens qui penchent
Alain Korkos - - 0 commentaires
En juin 2011 sortait Une Séparation, de l'iranien Ashgar Farhadi :
On observera l'affiche penchée, découpée en trois morceaux montrant des gros plans de visages, et agrémentée d'une police de caractères sans empattements, grasse et étroitisée, en deux couleurs (ici noir et rouge).
Devant le succès remporté par cette bobine, les distributeurs ressortirent le mois suivant les anciens films de Farhadi. Avec, bien sûr, des affiches fondues dans le même moule ; La Fête du feu qui date de 2007, et À propos d'Elly… qui date de 2009 :
En mai 2012 sortait Les Femmes du bus 678 de l'égyptien Mohamed Diab. Les distributeurs de cette estimable bobine pompèrent sans vergogne le concept visuel de leurs collègues et concurrents avec une affiche qui penche découpée en trois morceaux montrant des gros plans de visages et agrémentée d'une police de caractères sans empattements grasse et étroitisée en deux couleurs comme sur l'affiche de Séparation sauf que là c'est mauve et bleu (ça va, vous suivez ?) :
On appelle ça l'effet Canada Dry.
En juillet 2012, l'iranien Ashgar Farhadi sortait une nouvelle bobine, Les Enfants de Belle Ville. Logiquement, son affiche ressemble un peu à celles de ses trois films précédents. On y retrouve la même police de caractères en deux couleurs comme sur l'affiche de Séparation (vous suivez toujours ?) mais l'image n'est plus coupée en trois parties et surtout, elle ne penche plus :
Et voilà que sort cette semaine Après la bataille de l'Egyptien Yousry Nasrallah. L'affiche de ce film penche (bizarre ? vous avez dit bizarre ?) et elle est découpée en trois morceaux montrant deux gros plans de visages. La police de caractères, elle, est une police à empattements complétée par une police de caractères grasse, en arabe. C'est pas tout à fait pareil, non, mais là encore on est dans l'effet Canada Dry qui est un peu raté ce coup-ci, voilà ce qui arrive quand on veut copier sans trop montrer qu'on copie :
Tu es iranien, égyptien, irakien, syrien, libanais, jordanien, palestinien, libyen, tunisien, algérien ou marocain et tu veux faire du cinéma ? Penche ta tête vers la gauche !
L'occasion de lire ma chronique intitulée Autopsie d'une valse, à propos de Valse avec Bachir de l'israélien Ari Folman.