Manifs Québec : étudiants et police en direct sur Twitter
Gilles Klein - - 0 commentairesDimanche soir, 27e manifestation de nuit des étudiants québecois contre la hausse des frais d'inscription à l'université, et arrestations massives, dues à l'entrée en vigueur d'une "loi spéciale" limitant de droit de manifester. Les affrontements entre policiers et étudiants qui se déroulent dans la rue sont relayés sur internet, et notamment sur Twitter, où informations et démentis se multiplient autour du mot-clé (hashtag) #manifencours.
Les étudiants manifestent depuis plusieurs semaines contre la hausse des droits de scolarité, décidée pour la rentrée prochaine. Et malgré les concessions faites par le Premier ministre québecois Jean Charest et sa ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, la colère étudiante n'a pas diminué. Charest a annoncé"l'étalement de la hausse des droits de scolarité sur sept ans plutôt que cinq, l'ajout de 39 millions de dollars en bourses, qui compenserait la hausse pour de nombreux étudiants, et l'instauration du remboursement du prêt proportionnel au revenu."
Pour répondre aux manifestations qui continuent, Charest a aussi annoncé le dépôt d'une loi spéciale. La loi 78, largement dénoncée comme inique par les manifestants et leurs soutiens, suspend les cours dans les facultés en grève des 11 universités québecoises, et prévoit de fortes amendes pour tout obstruction de l'accès d'une université par une personne ou un syndicat étudiant, etc.. Par ailleurs, la mairie de Montréal a voté plusieurs mesures restrictives concernant les manifestations à la veille du week-end, avec, notamment, l'interdiction du port du masque.
Mais les mesures votées n'ont pas découragé les manifestants, loin de là : "Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a effectué près de 180 arrestations, à Montréal, dimanche soir, à l'occasion de la 27e manifestation nocturne à se tenir dans les rues du centre-ville", écrit le site d'information Canoë. "L’adoption et l’immédiate mise en vigueur de la loi spéciale 78, qui tente notamment de contrôler les manifestations, n’ont pas empêché des milliers de manifestants de marcher dans les rues du centre-ville de Montréal, hier. Moins de 60 minutes après le début de la manifestation, la situation est devenu chaotique. Le Service de police de la Ville de Montréal a déclaré la manifestation illégale peu avant 22h. Sur son compte Twitter, il a affirmé avoir tenté de «procéder à des arrestations ciblées» et affirmé avoir donné quatre avis de dispersion à la foule. Mais cela n’a pas empêché la manifestation de se poursuivre", remarquait l'agence La Presse Canadienne
Manifestants et forces de l'ordre utilisent le même mot-clé (hashtag) #manifencours sur Twitter. Exemple de l'utilisation de Twitter par les protagonistes avec ce message de Murphy Cooper : "Une voiture de police ROULE sur le corps d'un manifestant et s'enfuit." Réponse une demi-heure plus tard, sur le compte officiel de la police de Montréal, qui est très actif : "Vérifications faites : personne n'a été écrasée par un véh et aucune ambulance requise sur les lieux (Info Urgences-Santé)."
Dimanche soir, un autre compte Twitter évoquait un "blessé grave", et publiait une photo frappante. La police de Montréal reconnaît les faits, sans préciser : "Un homme dans la quarantaine blessé au front. Sa vie n'est pas en danger". |
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