Italie : Grillo, le triomphe de "l'antipolitique"

Gilles Klein - - 0 commentaires

Succès électoral pour le comique Beppe Grillo, qui a présenté des listes "antipolitiques" dans une centaine de villes (sur près de 1 000 concernées par le vote) lors du premier tour des élections municipales partielles italiennes, qui ont eu lieu les 6 et 7 mai.

Le Parti des libertés de Silvio Berlusconi, et son allié la Ligue du Nord ont subi une lourde défaite, face aux listes de centre-gauche. Mais ce sont les listes Grillo qui ont créé la surprise. L'un d'elles s'est placée en troisième position à Gênes (dont Grillo est originaire) avec 14% des voix, une autre a même obtenu 20% à Palerme.


La presse italienne s'interroge.

"Les partis en crise" titre le Corriere Della Sera, qui cite le président de la République contestant que les listes Grillo aient un connu "un boom". "Tremblement de terre politique" indique le bandeau des pages d'Il Tempo consacrées à ces élections municipales (avec une photo de Grillo). Le président de la République "Napolitano répond aux partisans de Grillo : «Je ne vois aucun boom.»" Il conteste ainsi le succès électoral revendiqué par le comique.



Il Corriere Della Sera


Il Tempo

"Le cyclone de l'antipolitique", dit le bandeau des pages d'Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi. Mais insiste : "Napolitano ne voit pas le boom de Grillo."

Il Giornale montre le photomontage mis en ligne, hier, sur le blog de Grillo qui montre le président de la République tenant un drapeau du "Mouvement Cinq Etoiles" de Grillo.

On note que le billet de Grillo a attiré près de 1 800 commentaires, et qu'il a été cité dans 348 Tweets, tout obtenant plus de 11 000 "I like" (J'aime) sur Facebook.

"On pourrait croire que Berlusconi et Grillo sont aux antipodes l'un de l'autre, mais les ressemblances entre les deux sont beaucoup plus nombreuses que l'on ne pourrait le croire au premier abord.(...) Ils ont commencé tous les deux dans la communication, leur popularité s'est faite grace à la télévision", analyse le quotidien Libero dans le deuxième article de sa page 4 (ci-dessous, à gauche)

"20 ans ont passé depuis : Silvio a la nostalgie de l'ère du tube cathodique, tandis que Grillo perd la tête dans les nouveaux médias, sur le réseau, son blog est le plus lu d'Italie, et l'un des premiers en Europe. Mais le fond est identique : tous les deux ont établi un lien direct avec leurs électeurs, court-circuitant tout intermédiaire, qu'il s'agisse de la presse papier, ou de l'appareil d'un parti."

Dans une autre analyse page 7, sous la photo de Grillo porté par ses partisans dans un radeau de sauvetage gonflable, un commentateur écrit : "Plutôt que de vous suicider sous la pression des impôts, votez Grillo et offrez-vous le cirque au sein du pouvoir local. (...) L'Europe se moque déja de nous dans notre dos, vous ne changerez rien"

Le phénomène Grillo aussi remarqué par la presse internationale

"La véritable sensation des élections municipales italiennes, c'est un comique aux allures de télévangéliste", estime ABC (Espagne). "Le triomphe de l'antipolitique ?" se demande De Standaard (Belgique)

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