Fadettes : Courroye, déjà, en avril 2010 (Le Monde)

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Une nouvelle affaire de fadettes pour Philippe Courroye. Le procureur de Nanterre, déjà mis en examen pour avoir requis les factures téléphoniques détaillées de deux journalistes du Monde, a demandé en avril 2010 les fadettes d'un journaliste de Canal+.

. Le procureur de Nanterre, déjà mis en examen pour avoir requis les factures téléphoniques détaillées de deux journalistes du Monde, a demandé en avril 2010 les fadettes d'un journaliste de Canal+.

Hier, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris examinait la validité de la mise en examen de Philippe Courroye dans l'affaire des fadettes de journalistes du Monde. Aujourd'hui, le quotidien révèle que le procureur de la république de Nanterre est embarrassé par une autre affaire du même type, concernant cette fois un journaliste de Canal+.

Le 24 février, la même chambre de l'instruction a annulé une partie de la procédure qui avait été lancée par Courroye dans cette nouvelle affaire. Tout commence d'une enquête de Romain Bolzinger pour le magazine Spécial Investigation. Le journaliste avait enquêté sur "les méthodes choc des paparazzi".

Son reportage montrait un photographe envoyant le numéro de plaque d'immatriculation de Laurence Ferrari à un policier pour identification. Moyennant une rémunération de 200 euros, le fonctionnaire vérifiait dans le fichier de police et confirmait au photographe que la voiture appartenait bien à Laurence Ferrari.

Suite à la diffusion du reportage, la présentatrice de TF1 avait saisi le procureur de la République, Philippe Courroye, tandis que l'Inspection générale des services ouvrait un enquête interne, pour retrouver le policier fautif. Cette première investigation n'étant pas concluante, le 9 avril, Philippe Courroye avait demandé à l'opérateur téléphonique du journaliste de Canal+ ses factures téléphoniques détaillées, afin de repérer ses contacts au moment du tournage de l'émission. Ainsi, comme l'écrit Le Monde aujourd'hui, "en mars 2010, le procureur de Nanterre demandait déjà à l'IGS les fadettes de journalistes, six mois avant de réclamer celles du Monde dans l'affaire Bettencourt".

Dans cette affaire, la chambre de l'instruction a jugé, selon le journal, "que l'examen des fadettes avait «porté atteinte au secret des sources des journalistes»." Par ailleurs, il semble que les policiers "avaient d'autres moyens d'enquête, et les réquisitions des fadettes du journaliste n'étaient pas indispensables à la manifestation de la vérité." Une décision qui s'appuie sur la loi du 4 janvier 2010 relative au secret des sources, loi qui aura donc été violée 3 mois après son adoption. Cependant, la chambre de l'instruction estime que l'investigation était tout de même justifiée, "par la nécessité d'élucider des faits de corruption" d'un policier, qui constituait "un impératif prépondérant d'intérêt public."

(François Geffrier et Luc Nakache)

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