Cadeaux de Takieddine à Copé ? Match contredit le JDD
La rédaction - - 0 commentairesAprès les démentis de Copé, celui du principal témoin. Dimanche 20 novembre, Le JDD révélait que Jean-François Copé était visé par une enquête de Renaud Van Ruymbeke, en marge de l'affaire Karachi, à propos d'argent liquide versé par Takieddine et de l'utilisation d'un compte en Suisse. Interrogé par l'hebdomadaire, Copé avait démenti toutes ces accusations. Deux jours plus tard, c'est au tour du principal témoin de contester les informations du JDD en accusant, dans Paris Match, les policiers d'avoir déformé ses propos. Etrange guerre de révélations, entre deux publications du groupe Lagardère.
Une Rolex, de l'argent liquide et un compte en banque en Suisse au nom de sa sœur. "Van Ruymbeke enquête sur Jean-François Copé"titrait Le JDD dimanche 20 novembre. Au cœur de cette affaire dans l'affaire Karachi, les relations de Copé et Takieddine. L'ancien ministre du budget aurait reçu en cadeau une Rolex de la part de Takieddine ? Copé confirme. En revanche, il conteste les autres informations publiées par Le JDD sur la base d'un procès verbal.
Le 18 octobre 2011, les policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF) ont entendu un témoin "qui a souhaité ne pas apparaître sur procès-verbal", précise le JDD. Un "procès-verbal de renseignement" reprenant les déclarations de ce fameux témoin, dont on ne connaît pas le nom et qui est présenté par Le JDD comme ayant des activités de consultant, a donc été établi. Que dit-il ? "Le témoin raconte "avoir été contacté" par des proches de l’élu de Meaux qui "souhaitaient avoir des renseignements sur l’ouverture d’un compte suisse […] Ils lui ont précisé que ce compte était en fait pour Jean-François Copé qui lui servirait de compte de passage", écrivent les policiers. Ce compte en Suisse, ouvert au nom de la sœur de l'ancien ministre du budget Isabelle Copé-Bessis, aurait servi à faire transiter de l'argent pour Copé. Contacté par Le JDD, celui-ci a d'abord déclaré ne pas être au courant de l'existence de ce compte avant d'expliquer, après avoir contacté sa sœur, que ce "compte a été ouvert en 2005 dans le but de placer un peu d’épargne de précaution, de l’ordre de 15 000 euros. Mais il a été fermé deux ans plus tard". |
Autre accusation figurant dans le PV : l'achat d'un appartement rue Raynouard à Paris en 2004. Copé aurait reçu de l'argent liquide de la part de Takieddine : "Pour acheter ce bien, M. Copé aurait fait un prêt bancaire sur vingt ans. Par contre, M. Takieddine aurait remis de l’argent liquide à M. Copé pour l’achat et la rénovation", notent les policiers dans leur procès-verbal de renseignement cité par Le JDD. Des accusations que Copé a également démenties.
un témoin conteste dans Match et accuse les policiers
Deux jours après ces révélations du JDD, le fameux témoin qui ne voulait pas figurer dans la procédure est sorti de l'ombre. Il s'agit de Jean-Charles Brisard, consultant international. Dans une interview à Paris-Match, publication appartenant également au groupe Lagardère, ce dernier affirme que ses propos ont été déformés par les policiers.
Le compte bancaire suisse de la sœur de Copé ? Il a bien existé mais jamais, a-t-il affirmé à Paris-Match, "il n’a évoqué l’hypothèse que ce compte ait pu servir de « compte de passage pour Jean-François Copé ». « Ils m’ont posé la question et je leur ai répondu que je n’en savais rien »", précise-t-il. Et l'argent liquide donné par Takieddine pour les travaux de rénovation de l'appartement de Copé ? "Manipulation grossière ! assure Brisard. Je n’étais même pas au courant que Copé avait acheté un appartement rue Raynouard. Ils m’ont posé une ribambelle de questions auxquelles j’étais incapable de répondre". D'où peuvent alors provenir ces informations ? Paris-Match assure que seul le nom de Brisard figure dans le PV qu'ils ont pu consulter. |
Le policier en charge de l'autidion a-t-il transformé les propos du témoin ? Match a tenté de le joindre, en vain.