Dijonscope.com renonce à la pub
La rédaction - - 0 commentairesDire adieu à la pub pour un "pure player" local, un pari envisageable ? C'est en tout cas ce que vient d'annoncer Sabine Torres, la patronne de Dijonscope.com,
dans un éditorial publié lundi sur son site. Pour ne plus subir"la pression croissante de certains de [ses] annonceurs", le site se lance dans un autre modèle, qui reposera uniquement sur l'abonnement.
Un "pure player" local peut-il se passer des revenus des annonceurs ? Dijonscope fait le pari, et en explique les motifs sur son site en ces termes : "Refusant la subordination de notre information au profit d’intérêts commerciaux et politiques extérieurs, nous choisissons aujourd’hui de renoncer à la publicité. Notre nouveau modèle économique reposera sur votre soutien actif, chers lecteurs, à qui nous demandons aujourd’hui une contribution de 5€ par mois". Pari risqué pour un site qui allait bientôt atteindre l'équilibre financier, notamment grâce aux annonceurs, qui "chaque mois, rapportaient entre 10 000 et 15 000€ de chiffre d'affaires au site", souligne le consultant Erwann Gaucher, sur son site. Mais à l'argument financier, Sabine Torres oppose la "cohérence" : "Nous avons de plus en plus de pression d'annonceurs qui prennent mal certains articles, notamment du côté des institutionnels." |
Choix osé, dans la mesure où Dijonscope est le premier à opter pour le tout-abonnement dans la catégorie pure player local. La patronne se dit d'ailleurs consciente du risque engagé mais assure : "Dans six mois, je ferai peut-être un autre métier, mais il faut le faire, le boulot des journalistes n'est pas de courir après la pub pour espérer survivre." Erwann Gaucher semble penser que le risque n'est pas insensé, puisqu'il rappelle des chiffres plutôt encourageants : "Dijonscope s'est déjà construit une confortable audience avec 85 000 visiteurs uniques, 125 000 visites pas mois et 7 000 abonnés à sa newsletter." Le site, pour survivre, aurait tout de même besoin, selon Torres, de 3500 à 5 000 abonnés payants... Une décision "quitte ou double", donc, mais qui selon la rédaction de Dijonscope, est "le prix de la liberté".
Sabine Torres était l'invitée d'@si, dans une émission consacrée aux rapports de trois sites d'info locale avec les pouvoirs politiques et les annonceurs locaux. C'est ici.
(Noëmie Le Goff)