PS : D. Cohen, économiste en conflit d'intérêt ? (Mediapart)

Sébastien Rochat - - 0 commentaires

Après l'enquête du Point sur les économistes "vendus et incohérents", place à l'économiste de gauche en situation de conflit d'intérêts.

Mediapart s'est intéressé à la galaxie des économistes qui conseillent les candidats à la primaire socialiste. Parmi les têtes d'affiche, il y a notamment Philippe Aghion (soutien de François Hollande), Daniel Cohen (dans l'équipe de Martine Aubry) ou encore Emmanuel Todd (soutien d'Arnaud Montebourg). D'autres, selon Mediapart, ont été mis sur la touche, comme l'économiste Liêm Hoang Ngoc (que nous avions reçu dans notre émission consacrée à la taxation des riches).

Mediapart n'a trouvé aucune tête d'affiche dans les équipes de Ségolène Royal et de Manuel Valls. Est-ce un atout ou une faiblesse ? Tout dépend. Car, après Le Point, Mediapart rappelle que l'un des soutiens d'Aubry, Daniel Cohen, est en situation de conflit d'intérêts.

A l'origine, Cohen se préparait à faire campagne pour DSK. Ce professeur d'économie à l'École normale supérieure, spécialiste de l'endettement des pays du Sud et des dettes souveraines, a finalement rejoint Aubry. Ralliement que l'équipe Hollande n'a pas hésité à dénoncer "car Daniel Cohen n'est pas seulement un économiste reconnu, explique Mediapart. Il travaille, comme «senior advisor», pour la banque Lazard. A ce titre, il conseille le gouvernement grec, en lien avec son ami Matthieu Pigasse, vice-président de Lazard pour l'Europe". L'un des soutiens d'Hollande, Jean-Pierre Jouyet, n'a pas hésité à l'accuser sur France Info de servir les intérêts grecs.

picto La galaxie des économistes de gauche

Interrogé par Mediapart, Cohen nie en bloc : "C'est un faux procès. Mes travaux universitaires portent depuis très longtemps sur l'endettement des Etats. J'ai toujours combiné en ce domaine études théoriques et travaux pratiques, en ayant travaillé par exemple pour la Banque mondiale au plan de désendettement des pays pauvres. Quand Matthieu Pigasse m'a proposé de travailler sur ces sujets pour la banque Lazard, j'ai jugé que c'était une opportunité extraordinaire de conseiller directement les Etats en difficulté.

J'ai par exemple travaillé avec le président de l'Equateur, Rafael Correa, après sa décision (en 2009 - ndlr) d'annuler de manière unilatérale la dette de l'Equateur. C'est un travail passionnant, complémentaire à mes activités universitaires. J'en suis très fier. Evidemment, si Martine Aubry était en responsabilité aujourd'hui, la situation serait différente". Tout est donc transparent, sauf... le pourcentage des rémunérations de Cohen issues de ses activités bancaires, qu'il s'est refusé à indiquer à Mediapart.

L'occasion de lire la chronique d'Anne-Sophie, qui avait rencontré l'un des économistes "tricards" du PS : Thomas Piketty.

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