Affaire DSK : qui veut bien appeler Aphatie (gentiment) ?
Sébastien Rochat - - 0 commentaires"Il y a une faille". Jean-Michel Aphatie l'a reconnu ce matin au micro de RTL lors de son "duel" avec Alain Duhamel. Quand la romancière Tristane Banon a raconté avoir été agressée par DSK dans l'émission d'Ardisson en 2007, les journalistes ne se sont pas penchés sur l'affaire. Et Aphatie en sait quelque chose: il avait assisté à l'émission d'Ardisson. Le déplore-t-il aujourd'hui ? Visiblement. Pourtant, quand nous l'avons appelé à ce sujet hier, il nous a (peu aimablement) rembarrés.
Aphatie est un témoin privilégié de l'affaire Tristane Banon. Il était présent sur le plateau de Thierry Ardisson en 2007, quand la romancière a décrit l'agression dont elle aurait été victime.
Sur RTL, il est revenu sur cet épisode en s'étonnant que la presse n'ait pas enquêté… et que des journalistes ne l'aient pas appelé à ce sujet |
Mieux vaut tard que jamais, une journaliste l’avait pourtant appelé la veille à propos de cedîner-télévisé. Mais visiblement, il n'était pas disposé à répondre comme il l'a raconté sur son blog : "Hier en fin d'après-midi, une femme se présentant comme journaliste d'un site Internet m'appelle sur mon téléphone portable. Je ne connais pas cette personne qui me dit être journaliste. A peine s'est-elle présentée, tellement vite que je n'ai pas retenu son nom, qu'elle me somme de m'expliquer sur ma présence à ce dîner, et surtout sur mon attitude par la suite. « Avez-vous enquêté », me demande-t-elle?
Son intrusion dans ma vie par l'intermédiaire de mon téléphone portable, son absence de courtoisie élémentaire, est-ce que je vous dérange?, aurait-elle pu me demander, son ton inquisitorial que même un juge du siège français, américain ou sri lankais, n'emploierai pas instinctivement, m'ont conduit à lui dire que je ne lui ferai aucun commentaire. J'ai cru comprendre que ma réponse l'empêchait d'avaler correctement sa salive. Son refus d'admettre que j'avais le droit de ne pas répondre à ces questions s'est transformé en insistance: mais enfin, pourquoi, comment... J'ai dû hausser un peu le ton pour lui faire comprendre que notre conversation allait s'arrêter là.
Pensez-vous, mademoiselle, que le journalisme vous dispense de la politesse? De la courtoisie? Voire même, ce n'est pas inutile dans ce travail, de la gentillesse? Il faut un certain savoir faire pour obtenir ce que l'on cherche. Il ne faut en rien se compromettre, mais enfourcher tout de suite le cheval de Torquemada n'est peut-être pas le meilleur moyen d'obtenir le récit d'une scène à laquelle une personne a assisté".
Selon nos informations exclusives et après une longue enquête de terrain, nous sommes en mesure de révéler que cette odieuse intruse s'appelle Laure Daussy, bien connue de ses collègues pour son manque de savoir-vivre.
Manifestement, Aphatie ne semblait pas disposé à raconter ailleurs que sur son blog l'épisode du dîner-télévisé (il a annoncé sur RTL qu'il le ferait la semaine prochaine). Le Nouvel Observateur a déjà un peu éventé le secret cette semaine : "Sur le plateau, Ardisson biche, tandis que ses invités se taisent, gênés. Seul le journaliste Jean-Michel Aphatie proteste (la scène sera coupée au montage) : "Mademoiselle, je ne mets pas votre parole en doute. Mais je n'ai pas les moyens de la vérifier. Nous sommes pris en otage", aurait déclaré Aphatie selon Le Nouvel Obs. D'après nos informations, Aphatie aurait demandé à l'époque à Ardisson de couper toute la scène (son intervention, et le témoignage de Banon) mais Ardisson aurait finalement décidé de ne couper que la protestation d'Aphatie et rajouté un bip sur le nom de DSK.
L'occasion de lire notre enquête : "Tristane Banon, dix ans entre scandale et silence"