Mystère : Giesbert a-t-il lu son livre ?
Laure Daussy - - 0 commentairesSéquence étonnante hier soir, au Grand journal. Franz-Olivier Giesbert était invité pour un livre consacré à Sarkozy. "Un portrait cinglant et sans pitié", lance Ali Baddou - qui présentait l'émission en l'absence de Michel Denisot. Mais, tout au long de l'interview, FOG n'a eu de cesse d'adoucir les extraits tirés de son livre. Jusqu'à avouer : "je suis un journaliste connivent".
FOG a-t-il vraiment lu le livre qu'il est censé avoir écrit sur Sarkozy ? A écouter son interview au Grand journal, on pourrait se poser la question. A chacun des exemples ou des citations tirées de son livre, il s'efforce de donner une autre image plus positive de son sujet. "J'ai honte de certains mots" |
Comme ce coup de fil de Sarkozy que reçoit FOG, en janvier 2008, au cours duquel le chef de l'Etat le menace de lui "casser la gueule". Et Giesbert de raconter : "C'est vrai que comme je suis une vraie saloperie de journaliste, je m'assois et je prends tout en note. Parce que c'était trop drôle, parce qu'il me menaçait de me casser la gueule". Baddou : "c'est quoi un président, qui menace de casser la gueule d'un patron de presse ?". FOG : "Il ne faut pas exagérer, si on prend un peu de recul. Comment il parlait Chirac, hein ?.
Lorsque Baddou lui cite un extrait dans lequel FOG affirme que Sarkozy ne serait même pas capable de diriger une PME, Giesbert acquiesce puis s'empresse de rajouter : "oui mais c'est en train de changer...". Et quand on lui cite le fait qu'il présente Sarkozy comme étant "un enfant" : il bafouille : "Oui, oui, (...), mais pas toujours !". Quant à l'info selon laquelle Sarkozy aurait essayé de le virer de la tête de la rédaction du Point, il fait mine de ne pas être sûr de l'information : "oui, c'est ce que j'ai lu dans le Canard enchaîné"...
"On a le sentiment que vous voulez adoucir le portrait très dur que vous brossez de Sarkozy" lui lance Baddou, perspicace. "Assumez ce que vous avez écrit!", lui lance Rachida Dati, invitée également de l'émission.
"Je ne veux rien adoucir", assure FOG. Avant de bafouiller : "je n'ai pas peur de ce que j'ai écrit. (...) Et d'ailleurs, il y a des phrases épouvantables, quand je le relis, j'ai honte, parce que voilà, pour le plaisir de faire un mot, ou de raconter une histoire, vous voyez ce que je veux dire ...."
A une question d'Ariane Massenet, "vous le connaissez très bien? ", il n'hésite pas à répondre : "oui, je suis un journaliste connivent, comme je dis, moi je n'ai pas de gêne là-dessus". Avant d'ajouter - si on en doutait - " mais je garde mon indépendance".