Ménard fan du FN, bientôt viré de RTL ?

Robert Ménard a franchi un nouveau cap dans sa lutte contre la "bien-pensance". Après ses déclarations sur l'homosexualité ou la peine de mort, il a reconnu approuver le FN "sur certains points", sur l'antenne de RTL le 21 mars. Sa collaboration avec la radio pourrait être compromise, affirme aujourd'hui le Point.fr. Et les polémiques ne devraient pas s'arrêter : l'ancien président de Reporters sans Frontières publiera le 5 mai un pamphlet qui s'intitule "Vive Le Pen !".

C'est une sortie pour le moins polémique, une de plus, pour Ménard. Lors de l’émission On refait le monde, diffusée sur RTL le 21 mars dernier, Robert Ménard a affirmé approuver le vote FN sur "certains points". Ces propos ont suscité "une certaine émotion", selon Le Point.fr. "Jacques Esnous, le directeur de l'information, l'a reçu pour le lui signifier. Christopher Baldelli, le directeur de RTL, réfléchit aux suites à donner", fait savoir RTL au site.

D'autant qu'il y a le précédent Zemmour, condamné pour provocation à la discrimination, et qui officie aussi sur RTL. "La station du groupe allemand Bertelsmann n'a pas forcément envie de charger la barque", glissele site. Qu'a dit précisément Ménard ? Interrogé par Christophe Hondelatte, il a expliqué qu'il n'avait pas lui-même voté Le Pen, mais qu'il comprenait "sur un certains nombre de points" les électeurs du FN. "Je trouve scandaleux qu'il n'y ait pas un élu du Front national dans un conseil général. Je trouve ça monstrueusement scandaleux pour les 15 % de gens qui votent Front national", a-t-il ajouté.

Outre cette déclaration, Ménard publie bientôt - le 5 mai - un pamphlet, intitulé "Vive Le Pen !" Dans son édito paru dans l'édition du 31 mars, le directeur du Nouvel Observateur Laurent Joffrin lâche : "J'ai connu Robert Ménard il y a longtemps, aux débuts de "Reporters sans frontières", quand il défendait les journalistes en difficulté à l'étranger. Ménard n'était pas intellectuel. Fallait-il l'être ? Il agissait avant de réfléchir mais il était utile, chaleureux, opiniâtre. Comme disait à peu près Audiard, un con qui marche va toujours plus loin que deux intellectuels assis". Manière plus ou moins subtile de traiter Ménard de con ?

Etrangement, si l'on en croit cette dépêche AFP, seul le Nouvel Obs a obtenu les bonnes feuilles. Manière d'être certain de garantir une bonne polémique avec Joffrin ? Le Nouvel Observateur consacre également un long portrait à Ménard, et estime que le petit ouvrage de Ménard, co-écrit avec sa femme Emmanuelle Duverger, rédactrice en chef de sa revue trimestrielle Médias, "risque d'enchanter les frontistes".

Ménard affirme à l'AFP vouloir dénoncer "la censure des médias bien pensants" et le "procès en sorcellerie" attaché au Front national. "Les diatribes contre mon livre, alors que personne ne l'a encore lu, c'est exactement ce que je dénonce", souligne-t-il. "Si vous pensez que certaines idées du FN peuvent être défendues, vous êtes tout de suite considéré comme un facho". "Ce pamphlet, ce n'est pas une défense du Front national, père ou fille, mais la mise en évidence de la difficulté de lui accorder la même place dans les médias que celle donnée aux autres partis politiques", ajoute-t-il. "Emmanuelle et moi, nous ne virons pas extrême-droite", assure l'ex-patron de RSF, estimant cependant que "Marine Le Pen, comme Jean-Luc Mélenchon, disent nombre de choses marquées au coin du bon sens. Et nier les changements au FN aujourd'hui, avec Marine Le Pen, c'est nier l'évidence".

De quoi compléter notre enquête : Robert Ménard, nouveau ou ancien réac ?