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abracadabra
Mars 2009 Régis Debray sur le plateau d'ASI:
Parce qu'au fond qu'est-ce que j'aimerais?
J'aimerais que tout le monde puisse lire ce livre, et dise "allez on se réunit à la Bastille, à la fin avril, puisque c'est une fête de la fraternité, c'est en 1848 je me rappelle plus, le 24 avril, allez on se réunit à 10.000 place de la Bastille et on va vibrer ensemble, chanter ensemble" et je sais pas faire ça. C'est pas ce livre qui peut le faire.
18 mars 2012, place de la Bastille, le Front de Gauche réunit 120.000 personnes et leur fait chanter l'Internationale et la Marseillaise.
Debray en a rêvé, Mélenchon l'a fait ! -
Sandy
Je n'adhère pas à la vision de la fraternité de l'invité.
Pour moi la fraternité est un sentiment à la fois de solidarité et d'amitié, et il fait peu cas de la solidarité. Il confond la prise de conscience issue du sentiment de solidarité que nos destins sont liés les uns aux autres, que nous n'existons pas qu'en tant qu'individus mais aussi en tant que corps social, avec un sentiment d'appartenance mystique à un groupe, proche du communautarisme ou du nationalisme.
La même erreur est faite à mon avis par les commentaires plus haut qui parlent de fraternités ou de sororités. Pour moi le mot "fraternité" est ici usurpé vu qu'il n'est absolument aucunement question de solidarité, uniquement d'amitié et encore, ce genre de groupes sont fondés bien plus souvent sur la seule appatenance à un groupe, voir sur une soummission à un groupe, plus qu'à de l'amitié. -
Hélène
Je suis époustouflée par le degré d'intelligence atteint par cette émission. Chez certains, les connexions neuronales vont bon train, ça laisse rêveur. Merci. -
Serge ULESKI
Aujourd'hui, nous sommes sûrs d'une chose : il n'y aura pas de fraternité.
Il y aura des gens regroupés autour d’intérêts bien compris mais il n’y aura pas de fraternité. Il y aura des lobbies, des castes, des clans mais il n’y aura pas de fraternité des uns envers les autres. Il y aura des gens regroupés autour d’identités ethniques ou religieuses mais là non plus, il n’y aura pas de fraternité entre... eux tous. -
luc de Belgique
il y a chez RD une 'fatigue d'etre soi'
et un désir d'une 'transcendance séculière' (dixit)
la solution serait le 'Bruderlichkeit'
(quand un allemand entend ce mot il commence à chanter/quand un esprit latin l'entend il analyse)
pourquoi dois-je penser à Heidegger?
RD aurait-il une ame germanique? -
luc de Belgique
SHAME ON YOU REGIS
que resterait-il de Proust s'il reniait son style?
que resterait-il de Braque s'il reniait son cubisme?(sous prétexte que le figuratif n'est pas accessible au commun des mortels)
pourquoi reniez votre style alors que c'est le style qui crée l'oeuvre et pas l'inverse (en tant que médiologue vous devriez le savoir)
pourquoi reniez 'loués soient nos seigneurs' alors que sa force réside dans le style?
SHAME ON YOU -
luc de Belgique
est-ce que le mot FRATERNITE recouvre sa traduction allemande?BRUDERLICHKEIT?
un allemand face au mot pense d'office à Beethoven ( Alle mensche werden Bruder de la 9 symphonie)
a quoi pense un esprit latin quand il entend fraternité?
Debray aurait-il une AME GERMANIQUE? -
Elorias
Merci pour cette émission.
Je découvre Régis Debray dont j'avais entendu parler. Et au final, je ne colle pas du tout au personnage.
Cette façon de faire de la mystique républicaine, comme si c'était une religion, à laquelle je n'ai pas envie d'adhérer, bien que Français. Pour moi la République est laïque, c'est un mode de gouvernance et ce n'est pas une religion qui s'impose ... voire qui a peur des autres religions. Cette façon de dénigrer les droits de l'être humain ... qui sont universels, même chez les Chinois ou Indiens emprisonnés et torturés dans des départements de sécurité (vous demanderez à un étudiant tunisien torturé s'il ne croit pas aux droits de l'être humain).
Je crois dans la fraternité, mais la fraternité ouverte ... pas cette espèce de fraternité sclérosée, parfois limite nationaliste, que nous vente Debray.
Bravo à Judith pour cette partie difficile avec peut être un homme habitué à la "fraternité masculine" qui doit forcément se trouver un ennemi ...
Belle intervention aussi de la comparaison entre la fraternité à la Debray avec l'entreprise.
Enfin, j'ai trouvé les intervenants un peu macho sur les bords.
S'il soulève des thématiques intéressantes qui méritent d'être discutées, j'ai au final trouvé Debray ringard par rapport à son temps dans les idées qu'il propose.
Le "moi je" ne pourra être transcendant non pas par cette notion de fraternité qui se replie sur elle même pour se battre contre une autre fraternité, mais par une notion de responsabilité de communion dans les enjeux que l'humanité devra affronté dans le futur.
Bon courage pour la suite -
Ghyslaine LAURENT
J'ai senti Judith assez stressée lors de cette émission voire carrément énervée de ne pouvoir "en placer une". Et pourtant qu'elle se rassure : même si elle n'a pas eu le temps de poser toutes les questions correspondant à ces nombreux post-it, son émission était un véritable régal ! L'important c'est le résultat et donc le plaisir que l'émission nous procure et alors là, pas de souci, c'est une réussite puissance 1000 ! -
Bruno Généré
Bonjour,
Je viens de visionner cette semaine les deux premières émissions. Une des qualités de l'émission me semble être de parvenir à saisir la personnalité de l'auteur qui se cache derrière le texte. Et je dois dire que j'ai nettement préféré Vinaver à Debray pour les raisons suivantes :
L'un parle de paysage, de touches impressionnistes l'autre de photographie au sens "portrait objectif" alors qu'il s'agit d'un lieu commun éculé. La photographie est une capture subjective et fugitive qui donne à voir et donc à imaginer.
Autre point fort de ces deux débats, Vinaver nous a parlé de l'esprit de famille dans une société capitaliste, du cocon de l'entreprise, Debray parle de fraternité au sens de la cohésion entre des hommes qui ne sont pas destinés à vivre ensemble. Quel dommage que Judith se soit fait violemment rembarrer alors qu'elle avait parfaitement analysé la situation : les deux concepts sont liés : l'homme a besoin d'une dimension imaginaire pour vivre en société. Une société humaine ne peut vivre sans un imaginaire commun (que l'on appelle cela Religion, Fraternité, Valeurs). Dissocier Culte de l'entreprise et Fraternité me semble réducteur et simpliste (surtout dans le sens donné a Fraternité par Mr Debray).
Merci Judith pour ces deux débats qui ne pouvaient mieux tomber alors que je suis en train de découvrir les travaux de Cornélius Castoriadis (philosophe, économiste et psychanalyste, triple handicap en France) qui a fort justement analysé les ressorts de cette crise dans laquelle nous sommes et que ces deux auteurs dépeignent. -
Lilalilou
Je ne suis pas du tout une intellectuelle, je lis peu, mais je franchis le pas pour donner mon avis les doigts un peu tremblants sur le clavier, la littérature et la philosophie me font peur.
J'ai écouté attentivement l'émission, en plusieurs fois mais sans en perdre une seconde, j'ai été presque hypnotisée par cette ambiance surtout au début quand je l'ai regardée en tant qu'être asexué, je n'ai pas été choquée par l'évocation de la fraternité dans la guerre ni par celle des moines, je comprenais ce sentiment et cette communion comme si je les avais vécus, puis, vers la fin, le mot femme a été évoqué et j'ai reçu un poignard dans le coeur, je me suis sentie d'un coup rejetée alors que je suivais tranquillement la discussion, j'ai vu Judith bouillir mais j'aurais aimé qu'elle réagisse plus vivement.
Quand on parle de fraternité, la mixité peut être incluse, la langue française étant machiste, il suffit d'un seul homme dans "le lot fraternel" pour que ce soit une fraternité et non pas une sororité même si les femmes sont en plus grand nombre... dommage!
Pour répondre à Frédéric Ferney, oui les femmes ont besoin de fraternité ou "de sororité", de ce sentiment d'appartenance à une vague commune, de cette communion des coeurs, de cette dilution spirituelle dans un liquide sacré et pas que dans le sens religieux...tout comme les autres humains avec un appendice entre les jambes!
Sinon, petite parenthèse ou plutôt remarque; je ne pense pas que la fraternité soit née récemment, elle est incrustée dans nos gènes et fait partie de l'évolution de l'espèce humaine, quand on observe les primates, les bonobos en sont les meilleurs exemples, on remarque que leurs comportements sociaux bien que hiérarchisés, sont très paisibles; ils partagent leurs nourritures entre eux, élèvent leurs progénitures ensembles, et règlent tous leurs conflits par des rapports sexuels, une sorte de comportement fraternel bien que le mot dans ce cas ne soit incestueux... j'ai oublié de préciser, la société des bonobos est matriarcale "sic"
Voilà, j'espère que je ne suis pas passée à côté du sujet comme à chaque fois que je faisais une disert' de philo et enfin Bravo Judith cette émission va m'ouvrir l'esprit et peut être même m'inciter à lire plus régulièrement! -
clemence
merci pour cette émission qui ouvre beaucoup de portes...
bien qu'elle reste quelquefois dans les canons sociaux (les femmes et l'amour, quelle blague !!)
cela aurait pu être intéressant si le parallèle amour (qu'entend-on par cela?)/ fraternité avait été développé -
dominique lambert
pour celles ou ceux qui souhaitent compléter cet excellent livre de R Debray, on peut signaler:
- le colloque pluridisciplinaire "logiques d'agir" intitulé "la fraternité" qui se déroulait les 24 et 24 mars 2006 (christine.greneaud@univ-fcomte.fr) étonnant de diversité..d'analyse et d'approche
- la cinquième édition des nouveaux entretiens de Bayonne du 24, 25, 26 avril 2008, sur le thème de la fraternité (sur le net on trouve...)
- enfin, l'ouvrage capital de Marcel David : fraternités et révolution française, Editions Aubier.
- et un article subtil du même Marcel David, sur le même thème dans la revue de la CNAF.. -
Cyril Francioli
Merci pour cette émission!
Début excellent, je ne connaissais pas Regis Debray, la sacralisation ,etc.. bcp de reflexions intéressantes! Mais la fin ... Ce type a quand même des idées bizarre: allez qu'on refasse la guerre aux allemands, on redeviendra un peuple et en plus on réapprendra à chanter! ça nous apportera une jouissance telle! (à par pour les pauvres types qu'on va envoyé se battre). La fraternité est tout autant possible dans la paix, comme il dit très justement à un moment : "Je suis frère d'un tel car il pense comme moi..." On peut penser tout les deux paix amour et respect. Evidement que pour définir un groupe il faut un anti groupe, mais ces deux n'ont pas forcément besoin de confrontation violente, elle peut être d'un tout autre ordre: sportive (quoique là, la violence peut ressurgir en toile de fond), artistique dans diverses mouvements qui se contredisent, musicale, intelectuelle, etc,etc...
Une autre chose m'a choquer, c'est quand il dit que l'individu pense par nature d'abord a lui, que la nature humaine est égoïste. Quel Mensonge!! L'homme est par nature empathique et altruiste, c'est un animal social, c'est la culture qui (peut) nous rend égoïste, la culture du capital, de la propriété, etc... Il suffit de regarder les cultures "primitives" au sens "premières", celle des peuples de chasseurs ceuilleurs, et l'on se rend compte que l'homme est par nature altruiste, et par culture égoïste.
Me réjouis de la suivante! -
Patrice Guyot
Fabuleuse émission Judith, bravo !
Régis Debray est un type exceptionnel, et son écriture (magnifique) se déploie dans la parole,
Qui n'est jamais que le premier stade de l'écriture...
À se demander combien de prétendus "écrivains" travaillent eux-mêmes !
Ce qui serait un sujet très passionnant pour une prochaine émision...
*** -
Eo
Bonjour à tous,
Ce post ne concerne pas spécialement cette émission mais je n'ai pas trouvé où parler de ça.
J'aime beaucoup l'émission d'Arrêt sur Image parce je regarde beaucoup la télé (trop sûrement). Donc, le décryptage des images, ça me parle.
En revanche, je lis très peu et encore moins ce qu'on appelle (avec une certaine prétention) de la littérature. Donc, ce n'est pas très étonnant que je n'accroche pas à cette nouvelle émission.
Je pense qu'elle est dédiée aux passionnés, mais j'ai quand même regardé les 2 premières émissions en entier !!! (je suis plutôt fière de moi :o))
En fait, pour quelqu'un comme moi, c'est difficile à suivre et du coup, ça ne donne pas davantage envie de lire, bien au contraire.
Les explications des invités sont trop longues (je décroche), il n'y a pas de rythme : il faudrait plus d'échanges.
J'ai la sensation que toutes les personnes présentes auraient plein de choses à dire mais qu'elles n'y parviennent pas. C'est frustrant, mais je me trompe peut être.
Je croyais que c'était à vous (Judith Bernard, Frédéric Ferney et Eric Naulleau) de nous faire entrer dans le texte, non?
Il semblerait que ça fonctionne bien, mais malheureusement que sur une catégorie de personnes qui est déjà à fond dedans.
Je ne pense pas que vous parviendrez à faire entrer dans le texte des personnes qui viennent de l'extérieur de cette façon, je vois plutôt cette émission comme une explication du texte par son auteur où l'animatrice et les intervenants seraient là pour donner des pistes de réflexion à l'auteur.
Pour revenir au titre du sujet, je suis déçue parce que je ne comprends pas pourquoi il n'existe pas une seule émission, pas forcément littéraire, mais qui parlerait de BDs, de mangas, de thrillers, des livres de SF, d'héroïque fantasy.
J'ai la sensation que ce serait honteux d'aimer ce genre de littérature (qui n'est pas de la littérature pour les littéraires, donc on ne sait même pas comment l'appeler), alors que ces livres sont populaires. Je ne pense pas que ce genre de livres ait forcément quelque chose à faire dans cette émission, mais j'aimerais bien qu'ils aient une place quelque part...
un long P.S. :
J'ai lu le "long texte"...
Alors, l'émission précédente, Judith parlait trop, on lui a reproché qu'elle ne laissait pas parler Frédéric Ferney et Eric Naulleau.
Pour celle-ci, elle intervient moins et laisse plus de place aux autres, on reproche aux hommes d'être tous des machos. C'est quand même pas croyable !
Je n'arrive pas à savoir ce qui me fait le plus mal au cœur, si c'est de finir par croire qu'il y a une partie de vérité dans ce que dit le "Long texte"
ou si c'est le fait que tout ce que l'on fait et que l'on ne fait pas soit systématiquement attribué au fait que l'on soit un homme ou une femme.
Vous ne trouvez pas qu'il y a une espèce de tension malsaine limite paranoïaque qui monte de plus en plus entre les hommes et les femmes aujourd'hui ?
D'un côté Judith que l'on fait passer pour une victime parce qu'elle a choisit de ne pas s'imposer face aux autres (alors qu'elle en a tout à fait les compétences), et tous les autres qui se font traiter de machos (ça peut aussi être perçu comme une insulte) parce qu'ils monopolisent une conversation (enfin surtout l'auteur). Comme si ça n'arrivaient jamais à des gonzesses.
Je suis personnellement vexée à chaque fois que l'on fait une allusion sur le genre d'une personne en le plaçant dans des généralités, je trouve que c'est absurde et que c'est du mépris pour la personne en tant qu'individu.
Je refuse d'entrer dans cette case "Ah t'es bien une femme", je préfère encore être dans celle des crétins ! -
dominique lambert
Debray (ne pas confondre avec les Debrés bien connus...) est un auteur passionnant. Impossible de le faire taire, suis certain, qu'il continue l'émission, tout seul chez lui...Sur ce livre, il me pose un problème: ne se définissant pas comme philosophe (il le dit) , il laisse de côté quelques écrits..antérieurs d'autres auteurs .On se demande d'où il parle quand il travaille sur les "moments" de fraternité ( coupe du monde...côtoyant d'autres "moments" plus créatifs et politiques) .(d'où il parle je veux dire, comme anthropologue? comme sociologue?), ce qui fait que dans le livre, il navigue fort, mais doit continuellement contourner des récifs qu'il s'est lui-même posés, et a d'énormes difficultés à fonder le concept de fraternité. Ce livre en demande un deuxième, n'excluant pas les notions de solidarités etc...En ce qui concerne son style (qui doit faire un tabac dans les monastères...) il est précieux, d'un lyrisme toujours retenu, mouvant, étonnant (l'un des meilleurs stylistes actuels)
L'émission est très équilibrée. Une bonne émission de littérature c'est quoi? une émission, de qualité, à la fin, on se dit: ah ce livre là, je dois le lire. C'est le cas. Frère Régis, vite un tome 2. -
Sedinam Fianyo
Chère Judith,
Emission très intéressante, il est étonnant que le discours de M. Debray nourrisse ma réflexion théologique du « aime ton prochain comme toi-même ». Je partage son analyse de l’homme et de la sacralité, son analyse du besoin de fraternité (devrais je dire fraternités ?) et même je reconnais la faillite de la chrétienneté à travers l’histoire (génocide des indiens , inquisition, colonialisme, esclavage, oppression des pauvres, apartheid, génocide rwandais, …) malheureusement la liste est trop longue et illustre la faillite des différentes églises, y compris du courant dans lequel je me reconnais le protestantisme.
Comment se fait il que cette réflexion athée confirme et valide ma foi, comment se fait il que cette émission me mette beaucoup moins en danger que l’émission précédente avec Vinaver? Mystère que la lecture du livre va peut être m’aider à comprendre. J’ai trouvé cet échange intellectuellement exigeant, j’espère pouvoir comprendre ce texte, que je pressens excitant, instructif et j’espère porteur d’idées avec lesquelles, je suis en complet désaccord.
Cordialement
Sedinam -
galanga
IL est minuit passé, je viens de regarder cette émission presque d'une traite, ayant commencé en me disant que je regarderais qu'un bout, car fatigué après avoir monté ma table IKEA. Émission passionnante, que je vais sans doute regarder de nouveau, et peut-être encore et encore.
Il y a beaucoup de choses, plusieurs fois je me suis dis "mais oui ! c'est ça !", et j'ai été heureux. Rarement j'ai autant jubilé, et souri de plaisir, en voyant une émission.
Et surtout, ce soir, je viens de comprendre pourquoi je viens de déménager pour travailler en Belgique (à défaut, crise oblige, d'avoir trouvé un travail dans un pays plus exotique), pourquoi j'avais tant envie de quitter la France, pourquoi je suis passionné par la Chine et plus généralement par l'Asie ; parce qu'en France, je suis Français, et donc je ne suis rien, et parce que dans ce pays, "mon" pays", je me sens trop souvent seul, en tant que "Je" parmi d'autres "Je". Pas de fraternité, pas de partage volontaire, pas de groupe dans lequel je me sens bien, où j'aurais la possibilité d'agir pas que pour moi ou ma famille.
Les Chinois n'ont pas les droits de l'homme, mais ils ont une indubitable forme de fraternité. Bien sûr, vu d'ici on a peur que cette fraternité n'empire en un nationalisme belliqueux, mais je n'y crois pas, et force m'est de constater que je les envie, énormément. -
Rosalie
Belle émission.
Mais en écoutant Debray, je me suis posé cette question :
Pourquoi la fraternité suppose-t-elle un "dedans" et un "dehors", ceux qui sont mes frères et les autres ?
Pour moi, la fraternité au fronton de nos écoles est universelle : tous les hommes sont mes frères, et dans mon activité sociale et politique ce qui arrive à un africain ou un chinois me concerne, au nom de cette fraternité.
Et ce n'est pas que délire moralisant : immigration, délocalisations, sont les échos chez nous de ce qui arrive aux hommes ailleurs