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Julie Le Mest
Merci beaucoup pour cette émission passionnante, qui m'a fait lire le livre, une des lectures les plus vivifiantes de ces derniers temps !
Pour ceux qui critiquent le rapport à la violence : quelle est la violence que pratiquent les héroïnes du livre, dont parlent Lola et Judith ? Pas grand chose à vrai dire : écrire sur les murs, mettre le feu à des endroits symboliques pour s'attaquer à des symboles, faire des barricades dans les rues. De la violence contre les biens, pas contre les personnes.
Je pense que ce que Lola Lafon défend dans son rapport à la violence, c'est le droit de perturber, le droit de s'attaquer aux objets, aux symboles, face à l'opprobre absolue qui touche tout dérangement, toute contestation ne pouvant être immédiatement redigérée par le système. Cette crainte d'abîmer, de déranger, est parfaitement paralysante, puisqu'elle intervient avant même que quoi que ce soit aie été entrepris et vient freiner toute action, peu importe son absence d'importance, par des craintes de conséquences ou de répercussions souvent très exagérées.
Il s'agit avant tout d'exercer ses capacités de protestation sans faire de politesses. -
agrio
Judith, Vous êtes sérieuse, compétente, travailleuse…
Vous êtes formidable d’honnêteté, de perspicacité, d’ouverture, de sensibilité.
J’adore vous voir lancer le débat, écouter l’autre avec attention, relancer sans cesse la discussion.
C’est un plaisir sans fin.
Grâce à Vous et grâce à Lola Lafon qui répondait avec douceur et détermination, j’ai acheté, lu, conseillé ce beau livre.
Autre chose! Que répondre à ceux qui critiquent Lola Lafon d’écrire sans la faire, la révolution ? Je citerais J.J. Crèvecoeur qui estime que "Toutes les choses que nous vivons actuellement sont le symptôme de l’ancien monde qui s’effondre." Il propose "Et si nous laissions ce vieux monde s'effondrer tranquillement, en souhaitant même que les choses s'accélèrent ? Et si nous investissions réellement nos énergies à créer un autre Monde." Est-ce une piste valable ?
Très cordialement. -
Akv
Peut-être intéressant pour certains. J'ai arrêté au trois quart et je préfère consacrer ma petite heure disponible à regarder une émission sur l'économie ou les médias. -
Didier Marlier
J'ai voulu regarder c't' émission hier et ça s'arrêtait tout le temps au premier acte, aujourd'hui pareil! Heureusement le télé-déchargement marche. A la fin de la vision, je suis resté époustouflé: la simplicité et la justesse des mots hésitants, et pour finir la bombe! Encore un livre que je vais devoir lire! j' en ai cinq en route ... -
shantidas
Le message, qui devient récurrent chez les invités de Judith, c'est : "Aux armes !"
Oui, et alors ?
On nage dans la rêverie anarchiste primaire.
On se rejoue les brigade rouges ? Ou le groupe en fusion sartrien ?
Degré zéro de la philosophie politique.
Fantastique naïveté.
Car en-fin, au bout du compte, il y a toujours un ordre social garanti par une police et une justice.
Bon, vive Badiou, c'est çà le politiquement correct de @si ?
Retour à mai 68 : plus je fais l'amour, plus je fais la révolution, plus je fais la révolution, plus je fais l'amour. -
Varlin
Vous avez bien de la patience. Quand un dialogue occupe la moitié d'un forum, vous pensez pas qu'il serait préférable que vous échangiez par messages privés ? -
Guillaume Andrieu
La discipline qu'impose le classicisme a une raison très éloignée de la volonté d'écraser l'individu. Dans le domaine de la danse, la négation de la pesanteur est en soi la plus extrême des émancipations, puisqu'elle s'attaque à la composante la plus stricte des lois naturelles. Il faut donc bien distinguer entre l'intention première, et les moyens d'y aboutir. Le moyen est souvent une discipline stricte et un travail harassant. Mais ce n'est en rien une négation du corps, bien au contraire, c'est une projection du corps dans un espace qui lui est naturellement interdit. Que l'entraînement nécessaire à cet aboutissement soit extrêmement dur, et donc nécessite une rigueur et une discipline toutes particulières n'est pas rabaisser l'être. Penser ainsi, cela provient de l'idée (culturellement construite) que la souffrance en vue de l'excellence est autant à éviter que la souffrance issue d'une violence extérieure, ce qui est une composante culturelle récente. (Jadis Cléanthe s'émerveillait de ce qu'un jeune spartiate lui demandait si la souffrance n'était pas en fait un bien.)
Sur Barthes, la citation est issue de son discours inaugural au Collège de France, et je le soupçonne très fortement d'avoir voulu faire le malin devant un parterre de conservateurs. Car l'idée qu'il développe n'a aucun sens. Pour rappel :
[quote=Roland Barthes]La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire.
Permièrement je m'interroge très fortement sur une chose telle que "la langue" dont il parle. La performance de tout langage est nécessairement contextuelle, et chacun a sa propre langue, renouvelée presque à chaque conversation. On use et on abuse constamment du langage, on fait des jeux de mots, on crée des néologismes évocateurs, on associe des idées. Il n'y a donc de langue fasciste que chez ceux qui s'accordent à restreindre leur expression dans un cadre social et culturel borné. Ceci n'a rien à voir avec la langue en elle-même, mais avec la disposition sociale et culturelle de ceux qui se plient à cet usage. Bref, l'impact que peut avoir cette citation tient plus dans son contexte d'énonciation (dans le Collège de France, durant une leçon inaugurale) que dans ce qu'elle prétend vouloir dire (c'est à dire -- rien). -
charlotte
Le sujet en lui-mm et le parcours rapide du fil de discussion donne envie de regarder l'émission et d'acheter le livre...
ça fait juste un peu peur que mtt on doive marcher sur des oeufs selon que l'on soit femme ou homme, chaque mot écrit ici ou ailleurs est analysé et décortiqué et cloué au pilori selon que l'on ait un pseudo féminin ou masculin, il y a juste eu un petit moment de fraicheur dans l'echange sans complexe entre Judith et Pat sur les tenues vestimentaires de cette dernière, mais pour le reste, et oh zen! :)
Enfin c'est un com avant visionnage, j'aurai peut-être un autre regard après l'emission - avoir lu le bouquin?
ps : ai lu sur Yahoo qu'un couple d'etats-uniens refusait de dévoiler le sexe de leur bébé de 4 mois, pour ne pas l'influencer justement et influencer les autres sur cette guerre des sexes... -
Cultive ton jardin
Un femme violée est-elle marquée au fer rouge et à vie? Bizarrement, c'est le point de jonction entre les anciens salopards qui la considéraient comme socialement détruite, et ceux (celles) qui aujourd'hui pensent (en réaction à une odieuse banalisation il est vrai) que c'est une sorte de mort.
Comme le dit, sarcastique, l'héroïne de "Le nom des gens" abusée dans sa petite enfance, après avoir lu toute la littérature sur le sujet: "J'avais le choix entre pute et pédophile, j'ai préféré pute!" -
GracchusBab
Comme j'ai beaucoup aimé l’émission (j'ai acheté le livre), je viens de la revisionner... Me vient une interrogation très sérieuse : @si pratique-t-il l'image subliminale afin d'attirer le chaland ??? C'est ici...
Est ce un hasard? où suis-je totalement très "sex"?
J'attends une réponse du producteur...
Pour le reste, ne changez rien Judith à votre manière de faire, vous donner envie de lire... ou de ne pas lire... (Mais peut-être que tout dépend de l'arrière plan... ;-))
C'est ce que j'attends d'une vraie émission littéraire.... euh le contenu pas l'arrière plan... -
Nicolas Roméas
Remarquable Judith et remarquable Lola. Un bonheur. -
Pat de Saint-Rémy
Alors là Judith, encore une fois “chapeau bas”, quelle fille cette Lola Lafon et quelle émission !
Tiens ! Comme d’habitude je vais commencer par un – petit – reproche : “fille” c’est pas mal, on n'est pas obligé(e) de dire “nana” toutes les deux phrases… D’autant que c’est vaguement démodé, presque autant que “gonzesses” ! Les d’jeuns disent plutôt “meufs” (mais c’est un verlan horriblement laid, il est vrai...)
Autrement (je me garde un autre vague reproche pour un peu plus loin…) c’est une émission merveilleuse, sur des sujets passionnants. Une heure et quart à rester fasciné ce n’est pas rien, et surtout pas si fréquent !
Une fois encore, au-delà du sujet (magnifiquement choisi) je pensais que tout passe par la passion et par la voix…
Pour ma part, compte tenu des récents événements, ma religion est faite : je dis “HALTE AU SEXE !”
Je l’ai d’ailleurs largement exprimé, et expliqué ici sur le forum qui suit l’émission de la semaine sur “Les Ferry”, parce que trop, c’est trop !
Allons ! Trêve de billevesées, j’ai adoré la citation de Barthes sur la langue, que je ne connaissais pas malgré mon agrégation en Barthologie… J’ai beaucoup aimé la “légende” des échappées impossibles (pour le mot entre guillemets, bien entendu !)
Et j’ai adoré : “La guerre est là !” C’est vrai naturellement mais pour l’instant seul le gouvernement la mène contre les citoyens, en France comme dans trop de pays… Il nous reste donc à riposter et c’est très difficile puisque nous avons laissé nos dirigeants prendre tous les pouvoirs et se doter de moyens humains et technologiques strictement monstrueux.
Il nous reste trois atouts : le nombre et (j’espère) le courage et le fait que nous soyons de plus en plus excédés par l’incroyable déséquilibre de ce qui fut notre pacte républicain et qui est chaque jour davantage mis à mal par une classe de parasites totalement dépourvus de la moindre notion de justice, de décence et de sens de la mesure.
J’ai aimé l’idée des “Lois hallucinantes”… Ne le sont-elles pas toute ? Sans parler de leur nombre… Je vous offre un accès, allez voir le 1er juin, et ne me remerciez pas, 231 pages de pdf palpitant, il ne faut pas rater ça … S’il vous faut trois semaines pour le lire (il faut TOUT ouvrir) ce n’est pas de ma faute, et si vous devenez fous non plus !
Puis-je rappeler ici que l’expression toute faite (on se demande bien par qui et pourquoi) “forces de l’ordre” continue d’écorcher mes oreilles ?
Tout comme “Éducation Gratuite” slogan vaguement indigent - et fort injuste - au regard de ce que je paie comme impôts et charges…
Mais alors j’ai ADORÉ la comparaison entre Ceausescu et Sarkozy qui m’était déjà venue à l’esprit, ces hommes de l’Est, quelle horreur ! Surtout en précisant que c’était mieux sous Ceaucescu que sous (très en dessous en fait) Sarko : logement et travail, ce n’est pas rien…
Quand on se souvient Comment ça a fini, et même si on est contre la peine de mort… On se prend à… (je ne l’ai pas dit !)
Pour en venir à la – petite – critique annoncée au début et gardée pour la bonne bouche, la voici : il se trouve que j’ai dirigé pendant quelques années le prêt à porter d’une de nos maisons de Haute Couture. Ce qui me rend attentif aux allures, et en particulier à la tienne, chère Judith, d’autant que tu as une plastique exceptionnelle…
Quelle idée de tenter de marier une simple et jolie robe noire, un peu décolletée et donc charmante sans être un pousse au viol, deux bijoux parfaits, idéalement assortis en style et couleur, nullement bling-bling (laissons cela aux machos roumains ou hongrois) et tout ça avec des bottes de soudard ukrainien !
Pourquoi faire ? La guerre ? Pour faire “style” comme disent les gamins qui veulent avoir l’air malins. Puisque les talons aiguille, chers à Almodovar, ne sont pas ton genre (et que je n’aime pas ça, d’autant que tu es bien assez grande) des ballerines toutes simples, noires ou, pourquoi pas, rouge, eussent été parfaites de charme et de goût…
Enfin je dis ça, je dis rien, c’est très futile à l’évidence. D’un autre côté si tu tiens aux bottes, un battle-dress c’est parfait pour les accompagner !
Merci pour cette très extraordinaire émission, quoi qu’il en soit ! -
Olivier Deleauvive B.
Suivant le bon mot de Chantal Brunel
"Après tout, remettons-les (les émigrés provenant de Tunisie via Lampedusa) dans les bateaux!"
je propose :
"Après tout, remettons les féministes derrière les fourneaux!"
Il ne me vient rien de plus profond pour le moment.
Ah, si : Que les thèmes guerriers ne devrait pas être employé à la légère, y compris en littérature.
Pour ma part, je préfère employer d'autres méthodes que le militantisme pyromane pour exprimer mon désaccord, notamment en passant par une forme de sédition plus feutrée. -
Damien
Merci. -
Philijp
Décidément, j'adôôôre cette émission dédié au Texte où toujours flotte derrière chaque invité(e) le mot Sex dans la toile du décor ;-) Rien que pour ça, les apparitions de Judith sur @si sont vouées au cultissime, même quand hélas le site aura sombré. J'y vois de plus sans trop savoir pourquoi un discret hommage à feue Ouvrez les guillemets , sur la 1re chaîne sous le pompidolisme agonisant… Continuez comme ça!… -
herbe folle
j'ai apprécié de découvrir cet auteur que je vais m'empresser de lire ;
j'ai été souvent d'accord avec elle sauf en ce qui concerne sa conception des révoltes sociales et notamment son appréciation concernant les indignatos. Moi je suis enthousiasmée par ce mouvement car je me dis que la non violence est la meilleure des armes à opposer à ce système et d'ailleurs le XX siècle est jalonné de mouvements non violents qui ont quand même abouti à de bons résultats ; je pense à l'indépendance de l'Inde, coup d'envoi d'un mouvement de décolonisation et au combat pour les droits civiques aux Etats Unis.
J'ai le sentiment que le système est piégé face aux combats non violents car il ne peut pas les réprimer sans se discréditer. Alors que accéder à la violence est, me semble-t-il contre productif, même si elle peut être tout à fait légitime et les exemples de violence d'état aujourd'hui ne manquent pas. -
Julot Iglésias
[quote=Joanny]Pour ma part, parfois je n'ai pas compris de quoi on parle, parfois j'ai eu l'impression d'écouter une conversation de personnes trop savantes ou une conversation absurde entre personnes noyées dans leur imaginaire. En résumé, j'ai trouvé la conversation décousue, les sujets de conversation défilent en restant confus ou désordonnés et je n'ai pas compris le sujet du roman.
[...]
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre.
Quelque chose me dit que vous n'êtes pas le seul @sinaute dans ce cas, même si j'ai noté que certains ont trouvé l'émission trop courte.
Ceux qui "décrochent" en cours de visionnage ne cherchent sans doute pas à analyser pourquoi. En tous cas, la plupart ne viennent pas le dire ici.
Votre témoignage honnête me parait intéressant.
J'ai toujours pensé que cette émission (D@ns le texte) était un gageure. Intéresser des spectateurs en commentant un livre qu'ils n'ont pas lu est un sacré pari. D'autant que ce qui constitue une des qualité de Judith Bernard (son empathie avec l'auteur) peut également constituer un défaut (le spectateur peut se sentir exclu de la relation). Et je n'ai aucune suggestion à faire pour rendre l'émission plus attractive. Peut-être son récent passage chez Raphaël Enthoven lui aura-t-il appris quelque truc, quelque astuce...)
Disons tout de même que cette émission-ci est un peu spéciale par le fait que l'invitée semble peser le moindre de ses mots et cultiver le mystère.
Et Judith ne cherche jamais à faire dire à Lola Lafon plus que ce qu'elle veut dire, aussi bien pour ce qui concerne son engagement politique que pour ce qui concerne sa vie personnelle. Par exemple, quand l'un des personnages du roman décrit le bébé qu'elle porte comme un parasite, un "ténia", nous avons tous envie de savoir si Lola Lafon s'est déjà trouvée elle-même dans cette situation; et Judith est trop respectueuse de sa vie privée pour lui poser la question (même si le rappel de sa propre maternité peut être considéré comme une invitation à la confidence...) -
Joan38
Pour ma part, parfois je n'ai pas compris de quoi on parle, parfois j'ai eu l'impression d'écouter une conversation de personnes trop savantes ou une conversation absurde entre personnes noyées dans leur imaginaire. En résumé, j'ai trouvé la conversation décousue, les sujets de conversation défilent en restant confus ou désordonnés et je n'ai pas compris le sujet du roman.
Ce que j'ai cru comprendre : c'est l'histoire de 3 femmes (dont une anonyme) dans la souffrance. Elles vivent dans une atmosphère pesante. Elles ont un besoin de révolution ou de suicide pour pouvoir se libérer.
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre. -
galanga
"Le risque de se détruire, c'est quand on choisit pas. Pour moi c'est la conclusion : le risque de se détruire, c'est quand on commence à allumer une flamme et puis que, et puis qu'on a peur, et qu'on garde un pied en dehors, là pour moi c'est le risque de se détruire."
Cette phrase est à 37 minutes et prononcée par Lola Lafon, et franchement c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase qui se remplissait dans ma tête depuis le début de l'émission, et qui me fait mettre un pied dehors en arrêtant de regarder l'émission (j'avais déjà "quitté" 10 minutes avant, mais je me suis dis en lisant le forum, quand même tu dois continuer ; finalement je craque définitivement).
Je n'ai quasiment rien compris. Je ne comprends pas les références incessantes au livre, je ne l'ai pas lu. De manière générale, je ne comprends pas ce qu'elle dit. Ca n'a ni queue ni tête pour moi, la majorité des phrases commencent comme si c'était par hasard, et très peu se finissent. Elle a sans doute des choses intéressantes dans sa tête, mais je n'ai pas le décodeur pour remettre ce qu'elle dit en ordre.
Je me sens frustré, très déçu, et triste, ayant vu l'excellente préparation (comme d'habitude) de Judith Bernard, avec ses fiches magiques.