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Sogol
Merci pour cette émission.
J'ai eu l'occasion d'écouter Grégoire Chamayou en philosophie des sciences alors que je passais dans une année de philo à Nanterre. Je suis ravie de découvrir qu'il avait déjà la même rigueur et la même aisance à se faire comprendre que dans son travail personnel d'aujourd'hui, que je découvre ici, et que je trouve essentiel.
Parce que l'art de la guerre, en effet, mène la philosophie. Ma phrase est bancale et imprécise. Je vois cependant que Sun tzu a été cité une fois. Penser la guerre, qui est totale et globalisée, et la penser dans ses détails, me semble permettre de penser bien mieux les enjeux humains que le commentaire lancinant des remuements économico-industriels du temps, qu'on met d'habitude en premiere place. D'ailleurs tous deux le disent à la fin. -
Letti
Les émissions de Judith Bernard ne sont jamais aussi passionnantes que quand elle invite des philosophes. J'ai gardé un souvenir exalté du nouvellement déclaré philosophe Lordon. Donc merci et bravo pour cette formidable découverte d'un auteur et d'une réalité que je percevais mal.
Durant l'écoute, je me suis prise à penser moi aussi (et oui)... puis le vertige m'a prise.
- Une population terrorisée et traumatisée, soumise à une menace permanente pouvant la toucher en tout lieu, tout moment, et concernant l'entièreté de la population (enfants compris), cela ne vous rappelle rien ?
La froideur, la distance, l'utilitarisme, le terrifiant souci "humaniste" des théoriciens du drones m'ont immédiatement renvoyée à ma relecture récente d'Anna Arendt et de cette efficacité glaciale des nazis, où la préoccupation restait de tuer le plus grand nombre efficacement mais dans la moindre douleur aussi. Eichmann se défend sur ce point ardemment et son discours n'est pas individuel mais fut celui de son "administration", d'où l'usage des chambres à gaz dont on sait qu'elles furent d'une grande économie de moyens (économie de temps et de cartouches pour assassiner les gens) et, autre gain plus "symbolique" mais important pour les "bonnes âmes nazies", les victimes étant plus "dociles"qu'on les eut dites presque "d'accord" pour aller prendre leur douche. D'où le fallacieux argument avancé par les bourreaux, d'une "meilleure prise en charge" (ah le beau vocabulaire) de leur douleur.
Le nom de Guernica a été lancé dans un post ci-dessus. Combien de Guernica déjà en ce début de 21ème siècle ?
- La réalité d'un mur nécessaire, entre la "zone sécurisée" de la manipulation du drone, de la sauvegarde de "nos" vies humaines, et la zone de "réception" du tir, trouve une concrétisation violente dans l'érection de constructions en dur. Des murs, au Mexique, en Palestine.. où ailleurs ? À quand le mur de l'Europe contre "l'invasion" des populations du sud ?
Je me désespère de la pente de la dissolution fasciste (gros mot, je sais) dans laquelle sombre une partie des administrations occidentales, des élites "mal-pensantes" et de la population "des honnêtes gens qui en ont marre" (des barbus en babouches, des femmes en burqa, des roms pas polis, des banlieusards pas assez blancs - et pas polis eux non plus-, des voleurs de bijoutiers et autres parasites de la sécu... j'en passe et des bien pires).
Merci à Mr Chamayou d'ouvrir un coin de lumière à l'évocation des luttes politiques au Pakistan et aux USA. -
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Julot Iglésias
"Un livre aussi brillant qu’accessible", nous dit Politis dans un bref article. -
Rosalie
Emission passionnante.
Merci à Judith, merci à ASI. -
rmara
Lire aussi "les chasses à l'homme" du même auteur, parfait complément liminaire à sa théorie du drone ...
Quel plaisir de voir qu'il reste de vrais penseurs ...
Il faut réinviter cet auteur pour parler de tous ses livres précédents ! (les corps vils ...) -
AM
Merci beaucoup pour cette excellente émission. -
Joan38
Au delà des drones militaires (de la taille d'un avion) il existe déjà des drones civils beaucoup plus petits :
documents plus consensuels :
reportage "Avenue de l'Europe" http://www.france3.fr/emissions/avenue-de-l-europe/videos/manuel_avenuedeleurope_20130209_65_09022013185312_F3 à la minute 06'55"
communiqué de presse - création de la Fédération professionnelle du Drone civil http://k5o.r.mailjet.com/2it8.html?a=3UQokF&b=385e5413 -
abracadabra
Les frappes de drône dans l'actualité :
http://www.liberation.fr/monde/2013/07/03/des-frappes-de-drones-tuent-17-islamistes-au-pakistan_915562 -
Olivier
Il serait judicieux de rendre cette émission accessible hors abonnement car elle initie un débat public important. -
Joan38
Big Brother Awards 2013 - ép 6 !!second degré dans la mise en scène!! -
Toufkir
Bonjour ! Il existe une vidéo fameuse d'assassinat par un drone US, une bavure, mais je n’arrive plus à mettre la main dessus... Je crois qu’elle avait été mise en lien sur www.la-bas.org. Quelqu’un serait-il en mesure de me rafraîchir la mémoire ? Merci à tous ! -
Esteban
Je fais juste un petit détour pour transférer une excellente vidéo sur le sujet :
http://www.ted.com/talks/lang/fr/daniel_suarez_the_kill_decision_shouldn_t_belong_to_a_robot.html
Alexis -
KRISS
Pourtant les drones sont déjà utilisés par divers secteurs, par exemple pour dépister des feux de fôret, mais parfois pour des causes un peu moins nobles,je passe sur la police ou l'armée qui découvrent régulièrement de nouvelles applications.
Des essais sont en cours aux Etats-Unis pour la livraison de pizza d'un groupe agro-alimentaire sur autorisation du gouvernement. En creusant la question on trouverait bien d'autres exemples en cours dèsormais.
Qui aurait pensé aux débuts du téléphone portable qu'il deviendrait le prolongement de la main, le nouveau couteau suisse et le doudou d'une majorité de nos concitoyens?Regardonsjuste la rapidité de son évolution en importance et possibilités ces cinq dernières années.
Les soldats bio-modifiés existent depuis qu'on leur a servi de la gnôle avant un combat.
Personne ne peut ignorer que la technique s'est améliorée depuis et que l'industrie de l'armement a le chic pour inaugurer les techniques qui seront proposées demain au plus grand nombre bien qu'inaccessibles pour la majorité d'entre eux.Sauf si les décideurs y trouvent leur profit du moment.
Le transhumanisme parait effectivement ridicule sauf pour quelques illuminés qui malheureusement pour tous les autres ont les moyens financiers de s'y exercer et de le promouvoir.
Au fur et à mesure que toutes les tentatives de hiércharchiser la condition humaine en races, sexes, mérites ou religions, pourraient tomber si la misère n'était si répandue, et s'effondrent dès qu'on repère leurs contradictions, ce qui devient de plus en plus évident si on ouvre les yeux, il devient tentant d'en créer une nouvelle.
De fait récemment le culte des dents blanches semble être le nouveau palier en dessous duquel tout candidat sur le marche du travail ou de la médiatisation ne saurait tomber sous peine d'être relégué avec les êtres repoussants....
Avis aux amateurs de seins siliconés et autres fantaisies chirurgicales en cours.
Il vous a peut-être échappé que certains ont considéré qu'un champion de course amputé des deux jambes était favorisé par ses prothèses face aux autres concurrents qui n'avaient pas eu la chance de bénéficier des prouesses de la technique.
Ce n'est pas encore vivement conseillé mais ça commence à être montré en exemple, ce qui est mauvais signe.
Mais effectivement il y en a tellement d'autres qu'on peu encore en rire et commencer par ce qui est le plus urgent.... -
poulpitou
la guerre est légitime, morale, choupinou etc etc...
un militaire n'a pas apprécié un jour que je le qualifie de tueur professionnel (sans aucune arrière pensée de ma part, car je considère que c'est ce qu'il est avant tout, en dehors de tout jugement moral, pour le coup).
alors non, moi, je pense que la guerre n'a rien de morale, d'éthique etc etc... c'est juste une cascade d'actions et de réactions qui s'ajustent au milieu extrême dans lequel se débattent des individus pour leur survie.
donc aller parler d'une sorte de code d'honneur pour des psychopathes, des aliénés, des hyper traumatisés, c'est assez cocasse...
la guerre c'est la destruction du droit, de la démocratie, de l'humanité, c'est le chaos, le no men's land. c'est la barbarie, la sauvagerie, la soif du sang, le pathos ad nauseam. il n'y a pas de droit de quiconque, juste des forces en mouvement qui écrasent tout ce qui est devant soit et qui cherchent a occuper tout le terrain. et les guerriers, les stratèges, les carnassiers, ce sont ceux qui vont utiliser tout ce qui est en leur pouvoir pour gagner du terrain.
la guerre n'est pas légitime, ceux qui prennent les armes, qui tuent, pour quelque raison que ce soit, s'engagent à assassiner des pères, des mères, des filles et des fils.
la guerre est l'antithèse de la loi. l'opposé de la justice. et c'est une blague d'aller parler de droit des prisonniers à des gens qui se font laminer par les forces gouvernementales comme en syrie et à qui on demande de stocker des prisonniers, de les nourrirs, loger, habiller alors qu'ils n'ont mm pas de quoi se nourrir et se défendre eux-mêmes... sans compter qu'un prisonnier est un danger en puissance si jamais il parvient à s'échapper.
comment expliquer aux gens des pays en guerre civile le fait que puisque votre voisin est capable de vous assassiner (car de confession différente et proche du pouvoir legal) vous ne puissiez prendre des armes pour vous protéger - quand bien même celles ci seraient des voitures piégées ? et pourquoi finalement, un dictateur, se sachant perdu, n'aurait il pas l'envie et la "légitimité" d'employer tous les moyens en sa possession pour rester au pouvoir - puisque personne ne vient l'aider (cf terroriste-résitant)?
alors on file des kalashinkovs aux insurgés et des missiles aux suzerains mais on leur interdit le gaz sarin ? quelle blague ! quel cynisme. vous ne mourrez pas asphyxié pendant votre sommeil mais eparpillés par une charge explosive ou décapité par une balle de sniper...
le drone est TOTALEMENT logique en tant qu'aboutissement de cette panoplie guerrière que souhaite la civilisation occidentale et c'est l'extension même des souhaits du peuple qui veut pouvoir faire la guerre sans verser une goutte de son sang - et les droitsdel'hommiste sont en première ligne puisqu'ils militent pour la suppression du service militaire sans même réfléchir aux conséquences d'une telle demande (notamment qu'est ce que l'identité citoyenne - bref).
le drone MILITAIRE est efficace, rapide, silencieux, infatiguable, sa perte est sans conséquence majeure pour la population. il est la transformation robotique de la guerre et le prolongement industriel de cette institution. et cette robotisation va peut a peut transformer totalement le visage des armées et la façon dont les nations combattront.
d'ici quelques temps, les compagnies seront certainement composées d'un pilote et un essaim de drone plus ou moins autonomes, des assassinats ciblés plutôt que du combat de masse et les guerres entre nations sont certainement plus ou moins révolues et reservees aux états non technologiques.
les civils seront de moins en moins touchés par les combats inter armées officiels et auront surtout à craindre la non intervention pour des raisons "légales" ou les erreurs de tir mais cela sera mille fois moins meurtrier que dans les anciennes guerres de masse.
enfin il est bon de rappeller que c'est le plus souvent l'absence d'intervention legale et officielle des nations dites "civilisées" -onu and cie- dans les conflits civils qui fait le plus de morts que l'usage ou non de gadgets technologiques. le fait de financer des parties belligérantes en secret est une vraie débilité.
si les droits de l'hommistes avaient bien voulu se bouger le cul d'envoyer d'envoyer des forces militaires avec force de frappe et droit d'usage pour séparer les bélligérants en syrie (mais avant au darfour, en somalie, en tchecoslovaquie etc) on aurait eu infiniment moins de morts qu'actuellement avec notamment cette logique imbécile qui dit que les peuples doivent se débrouiller par eux-même... (ce qu'ils font, soit dit en passant, mais pas forcément avec le même registre de valeurs que ce qu'on espérait). -
Yanne
Il y a quelques jours, j'avais commencé ce commentaire, mais il avait été effacé au milieu de sa rédaction, ce qui arrive parfois, et je me décide seulement aujourd'hui à le recommencer.
Avec le recul, je mesure quel point ça me fait réfléchir.
Mais je vais écrire maintenant ce que je n'aurais pas écrit auparavant, parce que je balançais, mais si le drone déshumanise encore plus la guerre, alors quel est le statut de la bombe d'Hiroshima ? Le mec qui passe en avion à plusieurs km d'altitude et largue une bombe qui va faire 100 000 morts d'un coup, et au moins autant dans les années suivantes ? Et là, c'est une cible civile par excellence. Hiroshima n'a pas été choisie en tant qu'objectif militaire, c'est un signal de terreur pour contraindre le Japon à capituler. Et ainsi éviter de nombreuses morts... de soldats américains.
Alors, cette notion de la guerre risquée pour les deux adversaires, ça me laisse un peu perplexe. Ce sont de toutes façons des guerres asymétriques. La tragédie que fut le Vietnam, .
Ce qui me choque bien davantage, c'est le fait de pratiquer ce genre de guerre à l'autre bout du monde, et pour de véritables raisons qui ne sont jamais vraiment explicitées. Pour moi, cette guerre en Afghanistan avec son extension au Pakistan, c'est une variante de la Guerre de basse intensité qui a été pratiquée en Amérique Latine à l'époque des guérillas marxistes. Ou au Vietnam, quand on balance du désherbant ou du napalm sur la jungle pour désespérer les populations.
Sauf qu'à chaque fois, ce genre de renchérissement de l'horreur a toujours été inutile, parce que l'Amérique a perdu. De la même façon qu'elle perd en Afghanistan, en Irak, elle va être obligée de lâcher l'affaire au Pakistan. Et on peut imaginer que sous la pression des Musulmans eux-mêmes, cet ennemi-là, le talibanisme, c'est-à-dire l'extension de la doctrine politique wahabite dans le monde boostée par les pétro-dollars, va exploser en vol comme l'a fait le communisme. Trop déshumanisé. trop peu adapté à l'avenir, y compris les hydrocarbures qui vont manquer, et avec, la rente qui finance les salafistes et les guerres dans les zones musulmanes.
Le rêve des autorités américaines, c'est de maintenir leur puissance sur le monde extérieur, mais aussi sur leur propre population, pour contrôler les ressources et permettre à leurs classes possédantes de s'enrichir sans limites. Cela suppose l'usage absolu de la violence à l'extérieur, mais que leur régime politique intérieur ne soit jamais déstabilisé en interne, comme il l'a été lors de la guerre du Vietnam.
Et c'est ainsi que déclinent les USA, et nous aussi, pauvre vieille Europe, préoccupés d'équilibres illusoires qui datent d'un autre âge. -
KRISS
Merci pour ce choix passionnant d'un sujet crucial dans tous ses développements à peine esquissés, faute de temps mais suffisants pour amorcer réflexion et tentatives de réponses apropriées...
La parabole du pasteur chasseur et/ou pasteur soigneur n'est hélas pas nouvelle mais de mieux en mieux présentée sous un jour riant, trait caractéristique de notre époque : un jeu vidéo passionnant mais sans risque, humanitaire et ... écologique? Je suppose que cet argument doit être peaufiné dans la séquence actuelle de green washing des grandes entreprises multinationales qui gouvernent de plus en plus ouvertement dans nos "démocraties".
Entre parenthèses, il ne doit pas nous échapper que les convulsions incessantes, dans beaucoup de pays du monde, aux lendemains incertains, revendiquent, unanimes, l'absence de chef ou de représentant, la non-affiliation à un parti ou un syndicat, soumis à la hiérarchie...
L'image du pasteur serait-elle en train de vaciller à grande échelle?
L'un des fleurons de nos multinationales reste la branche armement et les industries qui s'y rattachent, dans certains pays réputés les plus puissants, dont les dirigeants ont tout intérêt à changer de stratégie au vu des échecs répétés de toutes leurs guerres plus ou moins conventionnelles depuis la seconde guerre mondiale.
Et au risque récurrent de voir la population s'y opposer en masse. Ce qui effrait toujours la poignée de décideurs qui tente depuis la nuit des temps (parait-il) de conquérir le pouvoir en transférant les "dommages colatéraux" de leur compétition effrénée sur le bon peuple, le plus souvent quand même en essayant de recueillir son approbation à l'aide d'artifices variés.
Une nouvelle nouvelle forme de ce que les historiens nomment impérialisme est déployée depuis quelques décennies : financemement, voire aide directe par services secrets (ou leurs mercenaires) de groupes d'opposants de pays ciblés, transformables en "terroristes" selon l'intérêt géostratégique du moment, alliié à une main-mise économique sur des états impuissants, accompagnés d'une "pédagogie" déclinée entre experts, penseurs et industrie culturelle.
Depuis déjà quelques guerres, dans ce que les politiques appellent le "camp occidental",on ne déclare plus de guerre d'Etat à Etat, on monte des expéditions punitives sur des groupes plus ou moins déterminés dans un ou plusieurs pays choisis, justifiées soit par des attentats terroristes, soit par un "monstre assoiffé de sang" qui massacre son peuple, soit pour voler au secours d'un pays attaqué par des "rebelles", pour résumer grossièrement,
Parfois les discours sont plus subtils, les FMI ou autres BCE ou mieux, les ONG humanitaires prennent le relais, curieusement toujours dans des pays importants de part leurs ressources en matières premières ou de leur position stratégique. Mais classés dans les pays "en voie de développement".
Comme c'est désormais le statut de la Grèce, récemment déclassée par l'OCDE,certes ruinée mais sous tutelle et porte d'entrée dans l'Europe, très poreuse et si accessible depuis la Turquie, entre autres fournisseurs de "terroristes potentiels "qui chacun sait fourmillent aux alentours.
Par ailleurs formidable laboratoire in vivo de la capacité à endurer d'un peuple en période de paix officielle.
Les plus curieux d'entre nous ont observé avec intérêt voire incrédulité les diverses "expériences" auxquelles sont soumis tour à tour les pays européens ces dernières années. Alertes terroristes, alertes épidémiques, alertes immigrationnistes, alerte économique permanente, alertes écologiques exponentielles, alertes civilisationnelles de toutes nature....
N'est-ce pas le prolongement de ce qui s'est passé ailleurs depuis la décolonisation mondiale, à peu de choses près?
Mais on parlait alors de pays lointains, présentés comme pauvres et arriérés à qui on apportait la promesse du développement... Au vue des moyens d'information, cela restait plausible....
Dans la première zone économique mondiale (puisqu'il n'y a plus que ça qui compte dans la guerre économique ouverte qu'on nous impose), il est probable que tôt ou tard, les masses s'en offusquent.. Il existe des précédents que l'on s'efforce d'ailleurs de faire oublier en prenant prétexte que la situation est inédite, exceptionnelle, sans alternative,etc...
Les moyens d'information et de communication ont décuplé en même temps que se déploie une gouvernance par la peur grâce toutes ces alertes et crises qui se succèdent sans fin, ce qui laisse quand même encore l'avenir ouvert., pour peu de temps peut-être, au vu de la permanence des chocs infligés à une population présentée comme résignée dans son ensemble, à moins peut-être de provoquer un chaos civil tel qu'il se déploie en Grèce, qui n'augure rien de bon dans un avenir proche, dans le contexte européen répressif.
Citées et analysées par Mr Chamayou, les expériences menées au Pakistan qui permettent de terroriser la population sous de faux prétextes sont aisément transposables dans des pays qui ont créé leurs propres ennemis intérieurs . Modulables selon les besoins mais aisément repérables, aisément diabolisés par une exposition médiatique.
Chaque ennemi intérieur potentiel doit intégrer peu à peu qu'il peut être atteint partout à chaque instant. De multiples oeuvres de science-fiction et d'anticipation l'ont formalisé...
Inutile, je pense de lister les différents moyens de surveillance et de traque mis en lumière volontairement ou non. Ni les interdictions de toutes sortes au nom du bien et de la santé qui criminalisent de fait peu à peu les comportements déviant de la norme établie.
De même que la fausse certitude du pilote de drone de son immunité physique et psychique.(car il devrait être le premier à savoir qu'il a interêt à se tenir à carreau s'il veut rester en vie), les citoyens que nous devrions être sont pour l'instant incités à se sentir protégés collectivement mais individuellement poussés à se surpasser mais à ne pas dépasser les limites autorisées sous peine de devenir un jour l'ennemi à abattre.
Ou qu'on peut abattre s'il est menaçant.
Comment devient-on menaçant pour la collectivité?
Il est temps que chacun se pose la question en effet.
Les Etats-Unis ont inventé le patriot act dont les révélations récentes de SNOWDEN ont rappelé les conséquences pour tout un chacun.
Est-ce un hasard si après ses prédecesseurs, les premiers mis au secret indéfiniment, un Assange réfugié depuis plus d'un an dans une ambassade équatorienne, ce nouveau "traitre aux Etats-Unis", après s'être répandu en vidéo sur les motifs de ses actes, a disparu volontairement de la circulation?
Les drones tueurs ne sont peut-être pas encore aptes à détruire sur un petit périmètre mais cela ne saurait tarder, une erreur sur la personne ne porterait d'ailleurs pas à conséquence, nous avons les moyens de construire une réputation,
En attendant, entre les tueurs fous, les accidents dans des zones insalubres et les terroristes, on pourrait bien arriver à expliquer une destruction sur une zone de 15m2, avec toute l'émotion requise par une fable tire-larmes ou révoltante. Les anti-complotistes intégristes n'ont qu'à compulser les archives déclassifiées du siècle précédent. pour réfléchir avant d'aboyer.
Lors "d'émeutes de banlieue", l'Etat d'urgence a été proclamé en 2005 chez nous, première depuis la guerre d'Algérie...Y a-t-il eu seulement un mort, à part la bavure supposée qui mit le feu aux poudres?
Au prétexte d'une épidémie potentiellement meurtrière, on a tenté d'organiser une vaccination de masse, il est vrai calamiteuse, mais dont la propagande déployée incitait chacun de nous à suspecter son prochain d'être contagieux.
Nous sommes soumis à un vigipirate orange ou rouge permanent. Faisons confiance aux experts de la communication pour justifier l'invention d'une couleur supplémentaire si besoin s'en fait sentir ...
A force de parler d'armes chimiques on va finir par en rencontrer...
Dans la configuration de guerre perpétuelle qui se met subrepticement en place, on retrouve incidemment l'intérêt économique des marchands d'armes et de leurs corollaires devant le risque de soulèvement des populations échaudées par les précédents du XXème siècle qui a la particularité d'avoir systématisé et taylorisé les massacres de populations civiles en même temps que les soldats, en temps de guerre, sort jusque là réservé aux manoeuvres de colonisation.
En effet la distinction entre combattant et civil s'est déjà effacée sans bruit dans un contexte de dillution des solidarités institutionnelles ou traditionnelles, sous couvert d'émancipation individuelle qui passerait uniquement par la satisfaction de tous ses instincts de puissance après avoir vaincu tous ses concurrents.
A défaut, de tenter sans cesse d'améliorer sa valeur médiatique sur le marché pour espérer faire parti un jour des heureux élus.
Ou le plus souvent de ne pas faire parti des "exclus" dont l'avenir s'assombrit à vue d'oeil en évitant de devenir une menace pour son entourage...
Il suffit d'étudier le lexique guerrier qui est censé régir notre quotidien, de la santé à l'emploi, en passant par la météo et la morale...
Guerre contre le cancer, alzheimer,..Campagne d'information sur les risques liés aux...
Offensive contre le chômage, chasse aux fraudeurs (remarquons le glissement sémantique employé à certaines occasions).
Evacuation "humanitaire" de bidonvilles insalubres (camps de roms évacués de force, démantelés au bulldozer, en français courant).
Sur le front des inondations, ...
Contre-offensive du camp des "pour" ou des "contre"
Invasion d'immigrés à nos frontières... Invasion de moustiques porteurs de chikunguya...
Alerte au passage d'oiseaux migrateurs porteurs de srass...
On peut y passer la nuit...
Lutter en premier lieu contre la peur que nous sommes censés ressentir paraît le plus urgent. Rencontrer par tous les moyens possibles nos semblables et en discuter parait prometteur, en confrontant nos sources, à défaut soi-même de s'engager dans des actions concrètes ,en attendant qu'une étincelle comme celle qui a permis en 2006 de voir les opposants au CPE faire ravaler leur loi à ses concepteurs,permette cette fois aux populations de voir se mettre le puzzle en place.
Cette lutte soutenue posait cette fois une question essentielle: d'emblée, même diplômé, un jeune est-il si menaçant pour l'entreprise que celle-ci doive le mettre à l'épreuve avant de l'accepter?
Au vu des stagiaires sous-payés employés en masse depuis, apparemment ils ne sont menaçants que lorsqu'ils réclament leur dû.
L'histoire récente nous offre de tels exemples qui stigmatisent selon le cas une catégorie déterminée d'individus potentiellement menaçants, parfois il est vrai de façon plus directe, comme les grévistes preneurs d'otages (de guerre?), le cancer de l'assistanat,
Retourner la terreur contre l'agresseur peut être une option mais elle est est discutable..
Après tout, comme le pilote de drone actuel censé se sentir en sécurité, même le plus influent dirigeant pourrait être piégé par un drone livreur de pizza (testé actuellement par un géant de l'agroalimentaire aux USA), dont le responsable de la manette serait lui aussi devenu un indigné....
Les perspectives sont étourdissantes...
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Annie Huet Annie
Très intéressant cet échange, je vais lire le livre.
Justement au Bourget, ça commence par de bonnes intentions :
http://www.liberation.fr/economie/2013/06/21/les-drones-envahissent-le-bourget_912494?xtor=rss-450#s1
Puis ça finira mal.
Grégoire devrait au moins aller leur dire ça aux politiques qui le sollicitent, puis il s'en va, car de toute façon..... beurk beurk. ralala, on et mal barrés. -
nazac
Les morts de Bligny jouent aux cartes - Malaparte -
bella
Très bien !