-
MrToad
C'est assez hallucinant de voir que Filippetti est incapable de dissocier activité productive et activité professionnelle ...
( Sans compter que je trouve aberrant son discours sur le congé parental, qu'elle considère comme mal car handicapant pour la carrière ... Qu'est ce qui est le plus important, s'occuper de l'éducation de ses enfants, ou satisfaire son patron ? )
Que font les gens de leur temps libre ,en rentrant de leur boulot chez McDo ?
Certains passent leurs nuits à coder des logiciels open source, ou des sites web non marchand.
D'autres, font du théâtre, de la musique, du jardinage, du bricolage, de la menuiserie, bien d'autres choses encore, pour lesquelles ils sont souvent biens plus qualifiés que pour leur activité professionnelle ...
Question : Si 10% de la population produisent assez pour subvenir aux besoins de tout le monde, pourquoi vouloir absolument enchaîner les 90% restant à une activité qui 1 - ne sert à rien ou à pas grand choses (ou pourrait être faite aussi bien sinon mieux par une machine), 2 - Ne les intéresse pas, 3 - Leur fait perdre du temps qu'ils pourraient consacrer à d'autres activités plus épanouissante, et dans lesquelles ils sont bien plus efficace.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Jusqu'à il y a 2 semaines, je travaillais comme préparateur de commande dans une boite avec 80% d’intérimaires, et j'ai constaté un phénomène plutôt perturbant ... Les gens de ma génération (j'ai 21ans) ont un rapport au travail très différent des générations précédents ...
Mes collègues plus âgés étaient à la fois très critique envers la hiérarchie, et fiers de leur travail. Alors que les jeunes ont un rapport plus "désincarné" avec leur activité, ils ne croient pas à l’émancipation par le travail, et acceptent tout à fait de "laisser leurs cerveaux au vestiaire".
Et c'est le même rapport qu'ils ont avec la politique. Il n'y a qu'a voir les débats des AG lycéennes. Le discours majoritaire des anti-bloqueurs n'est pas "vous avez tord de refuser telle ou telle réforme", mais "ça ne servira à rien".
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Si on compare la situations des esclaves dans les colonies et des ouvriers de la métropole à la même époque, les conditions étaient elles SI différentes que ça ?
Les "maîtres" étaient tenus de fournir aux esclaves un toit et de la nourriture, que beaucoup d'ouvriers parisiens ne pouvaient pas s'offrir avec leurs salaires. Je ne suis pas convaincu non plus que les contremaîtres dans les champs de cotons traitaient moins bien leurs subordonnés que le faisaient leurs homologues dans les filatures métropolitaines ... Et si, certes, les esclaves n'avaient pas droit à la propriété, les ouvriers y avaient ils seulement accès ?
L'esclavage ne serait-il pas qu'un travail payé en nature ?
N'est ce pas donc pour le TRAVAIL que nous devrions nous excuser auprès des peuples de nos anciennes colonies ? -
Mlemaudit
Amusant, j'ai regardé l'émission hier et c'est ce que j'ai pensé aussi. :) Son seul defaut c'est d'être au P.S. -
Dominique Mourrain
Filoche président ! même s'il est au parti socialiste, je vote pour lui ! -
JR
Bonjour
Le progrès s'est arrêté avec la suppression du ministère du temps libre en 1981. -
Paul S
Je me suis régalé !!! Encore des émissions comme celle-ci ! -
abh
Merci pour cette execellent émission. J'ai lu ce livre il y a pal mal de temps, ça m'a donné envie de le relire.
Je voudrais juste revenir sur la fin de l'émission et le problème soulevé par vos deux invités du statut de la femme au travail. En effet, tout est fait pour qu'elle revienne au bercail et s'occupe de sa progéniture. le démantèlement de l'école maternelle aussi y contribue avec la volonté de ce gouvernement de créer les jardins d'enfants et j'ai entendu aussi tout récemment de surcharger encore les places en crèche sans augmenter le nombre de personnel.
Filippetti parle de 80 M pour le budget d'incitation des femmes à rester au foyer et 12 M de budget pour l'université. Cherchez l'erreur!
Le PS doit se mobiliser pour cette bataille de l'école qui est le seul levier, à mon sens, pour tous les futurs adultes de ce pays à occuper leur temps laissé libre par le travail et revenir sur le modèle de la société de consommation. L'école sert aussi à ça, à faire apprendre à nos enfants comment réfléchir et à profiter (gros mot!) de la paresse
Abh -
antony
Le Ps est un parti libéral et donc sans avenir.
La TAZ, c' est une part et demie pour le capitaine, nous n' avons jamais vu d' association plus efficace. Les actionnaires et héritiers armés de CRS, nous ont soumis au petit emballage, 35 heures à poser les étiquettes de la jet set c' est beaucoup trop. De plus ils se goinfrent encore du pétrole que nous devons brûler pour nous rendre à la pointeuse. -
Annie Huet Annie
Alors bravo pour cette émission toujours intéressante, littéraire ou pas. Ce débat est hautement utile et vital, je dirais même.
Filoche est excellent, il me réconcilierait presque avec le PS ! Il pose les vraies questions aujourd'hui, celles qu'on cache à la majorité des gens bernés par "la valeur travail" tout aussi chère à la gauche qu'à la droite, hélas ! On leur fait croire que la seule façon d'être utile, c'est travailler pour le patronat ou les banquiers !! n'importe quoi.
Ah oui faire autre chose que s'abrutir, s'éreinter de 8 à 12 h par jour au travail et dans des conditions inhumaines. Enfin, réfléchissons, aller regarder la marguerite sous les pétales ou visiter les musées, faire des voyages, du bénévolat, se rencontrer entre potes, enfin des trucs qui nous plairaient quand on veut et selon nos choix, c'est pas mieux que d'être maçon ou caissière chez Monop ?
Bref, je revendique le droit à la paresse imaginative.
Merci Filoche !
Annie -
MURMURE
Dans les années 90 j'étais intérimaire, un jour on m'envoie en mission chez HERZT.
Mon boulot consistait à préparer les voitures pour les clients, c'est à dire, aspiré, laver les vitres, contrôler pressions pneus, les niveaux des liquides.
Les jours passent et un jour une responsable accompagnée d'un super-responsable me demande si je suis heureux et là je sais pas ce qui m 'a pris j'ai voulu faire de la sémantique je lui est dit que le mot qui qualifié mon état d'esprit était content, j'étais content d'avoir du boulot pour pouvoir payer mes factures.
Le soir même elle me convoque pour me dire qu'elle arrête ma mission parce que j'ai eu l'outrecuidance de dénigrer le travail de préparateur de véhicule chez HERZT devant un super-responsable.
Depuis je laisse la sémantique chez moi!! -
alaindulac
Bravo Judith pour cette émission et la découverte de ce petit livre que je vais acheter.
Bravo aussi pour le choix des intervenants, de belles personnes toutes les deux.
Merci -
autre
J'ai oublié de conseiller la lecture de l'interview de Maffesoli, sur la fin de l'idéologie du progrès et du travail
http://www.marianne2.fr/Michel-Maffesoli-on-assiste-au-retour-des-tribus_a189566.html -
autre
Je viens de voir, certes tardivement votre émission, elle est tout simplement excellente, et j'aimerais qu'elle donne des idées à d'autres. Les deux compères ont tout faux en disant que finalement, le travailler moins et surtout le revenu de subsistance, c'est gentil, mais pas à la mode. Et bien non, et c'est justement le nombre de chômeurs qui nous le prouve: tout d'abord la croissance ne crée plus assez d'emplois, et ensuite, la croissance est une illusion, qui est depuis longtemps sous perfusion de crédits pour continuer à l'alimenter. La crise actuelle en a sonné la fin. Donc non seulement la décroissance du travail, et sa séparation d'avec la question du revenu, est éminemment actuelle, mais surtout, ce n'est pas l'utopie qui parle, c'est la réalité. Etre réalistes (et socialistes), chers camarades Filoche et Filippetti, c'est proposer un revenu de subsistance et diminuer le temps de travail. Ce que prône, au sein du PS, et pas seulement, UTOPIA.
Merci pour cette émission. -
laurent
Quel plaisir d'entendre dans le texte Gérard Filoche et Aurélie Filipetti reprendre les idées de Lafargue écrites plus d'un siècle avant ! On se dit qu'il faut parler littérature pour s'engager dans une réflexion aussi fondamentale que notre rapport au travail. Mais pourquoi le PS ne communique jamais aussi clairement sur ce thème. Tout le monde y comprend quelques chose ; tout le monde est concerné et à envie de ce genre d'utopie comme horizon. Je vais m'empresser de lire ce texte et faire passer le message à mes proches de prendre le plaisir de vous écouter et d'entendre ce que cela impliquerait comme changement si nous nous rapprochions de 3h quotidiennes de salaria afin de consacrer le reste de notre journée à s'aider, s'aimer et s'amuser...
merci Judith. -
JUSTIN COLBART
Ah quel plaisir d'entendre enfin ce genre de discours ! Bravo pour cet excellente cuvée ! Je partage à 100 % les idées de M. Filoche !
Au passage : ça fait tout drôle d'entendre une parole de gauche au parti socialiste… -
La Tchèque
L'émission m'a donné envie de me plonger dans la lecture du livre de Gérard Filoche "Salariés, si vous saviez... dix idées reçues sur le travail en France" (Editions la Découverte).
Je laisse les références pour ceux qui ont apprécié les propos de G. Filoche et qui voudraient prolonger leur plaisir avec un peu de lecture. -
Goldy
Je ne sais pas si laisser un commentaire avec une semaine de retard est très pertinent, mais j'ai véritablement envie de donner mon point de vue.
J'ai 25 ans, bientôt 26, ma plus longue expérience professionnelle se résume à avoir travaillé pendant 1 an comme livreur de pizza. Un matin, je ne me suis pas réveillé, et je ne suis pas allé bosser tellement l'idée de devoir subir une fois de plus le regard de mon supérieur était devenu insupportable, les jours ont passé et je n'y suis jamais retourné. Ça va faire plus d'un an maintenant que je n'ai pas travaillé. J'ai bien essayé de retrouver un poste similaire, j'en avais d'ailleurs trouvé un, dans un resto chic en face d'une grande station de radio au logo rouge à Paris, et malgré le fait d'avoir vu tout les jours Jean-Pierre Foucault enfiler son K-way, d'avoir servi Laurent Gerra et Vincent Perrot, je n'ai pas tenu plus de 4 jours. Chaque matin en y allant, je transpirais tellement à l'idée de retourner travailler de 10h à minuit et demi qu'on pensait que j'étais venu sans manteau sous la pluie. Je suis partie sans même demander à être payé.
Je me suis posé la question de l'épanouissement au travail, la vérité est apparue quand je me suis rendu compte que je n'avais jamais été aussi riche que depuis que je ne travaillais plus. Riche financièrement, ne pas travailler ne vous incite pas à consommer, j'envisage aujourd'hui de créer ma société d'édition de bande dessinées, mais surtout une autre forme de richesse qui m'a permise de valoriser l'être plutôt que l'avoir, le savoir plutôt que l'efficience, et petit à petit parvenir à me remettre en question.
Alors je ne sais pas si le rapprochement avec l'œuvre de Kundera est pertinente, mais quand j'entends parler Filippetti à propos du travail, je ne peux m'empêcher de trouver cette légèreté insupportable, particulièrement cette impossible équation qui opposerait stricto sensus l'absence de travail à la libération de la Femme. Une idéologie qui a remplacé l'enfant par un patron, la famille par la carrière, au nom du choix ? Ce choix en est-il encore un quand une société toute entière prône d'abandonner les siens au nom d'un égoïsme carriériste ?
Je dois être trop libertaire et attaché à la responsabilité individuelle pour considérer qu'il est bon choix de penser à soi avant ceux pour qui vous compter le plus. C'est probablement antiféministe, mais si la légèreté de cette doctrine m'oblige à l'être, alors c'est sans regret que je l'affirme. -
Romain
Bon je doute que je sois lu étant donné la longue liste de messages qui précède le mien...en tous cas, je tenais à vous adresser Judith mes plus sincères félicitations pour cette excellente émission, qui est la meilleure que j'ai vue sur @si depuis un moment. Ces derniers temps, j'ai trouvé que les arretsurimages et les lignejaune peinaient à se renouveler (à force de suivre les sujets d'actualité sans chercher à se saisir de choses nouvelles....), et votre émission apporte un vent de fraîcheur plus que salutaire. On sent que vous avez pris plaisir à la faire, et pour tout vous dire, j'ai aussi pris mon pied. Encore merci ! \°/ -
claude
En voilà une émission qui fait du bien, en voici des propos doux à nos oreilles, aux miennes en tout cas, merci pour ces idées que l'on n'a pas souvent l'occasion d'entendre et pourtant on pourrait espérer que les défenseurs de l'environnement prônent ce droit à la paresse que revendiquait Lafargue. Je me souviens du succès de ce livre dans les années 70.
Mais depuis il y a eu un tel matraquage idéologique tant de la droite que de la gauche, avec le soutien de ce vecteur diabolique qu'est la télé, que la plupart des gens ne peuvent plus imaginer leur vie autrement.
Il serait tant de libérer l'imaginaire !
Un dernier mot pour remercier Gérard Filoche d'être ce qu'il est, il en faudrait beaucoup comme lui, et aussi à Judith pour la qualité de ses émissions. Quant à Mme Filipetti, je suis sur la défensive, Mme Royal étant bien loin de vouloir s'attaquer à l'aliénation par le travail !!! -
JYC
Moi, entre la réduction du temps de travail et l'amélioration des conditions de travail, je ne choisis pas : j'appelle les deux de mes voeux.
Voilà donc que cette émission a été l'occasion d'un débat de fond passionnant : oui, j'ose lâcher le mot, de fond. De FOND ! Un débat qui me réconcilie avec la politique (il ne m'échappe pas pourtant que les deux contradicteurs sont de gauche). Et sans doute, le fait que M. Filoche soit un spé-cia-lis-te de la question, n'est pas étranger à cette impression. Après tout, le travail, c'est son univers, son travail ! Mais combien on aimerait entendre les politiques parler aussi précisément et concrètement sur d'autres médias, le Grand Journal, le journal de TF1, toutes les émissions politiques..., alors qu'en général les mêmes nous servent ailleurs, sur d'autres plateaux, leurs bonnes intentions sous la forme d'un jargon compassé et artificiel ! On a le droit de parler de politique !
Oui, ce débat aborde les bonnes questions, sur la consommation par exemple : travailler plus pour gagner plus : pour vivre, manger, se loger, ou acheter des tonnes de conneries dont on pourrait se passer ?
Ou alors : est-ce vraiment déplacé de parler de propagande à propos de l'offensive umpiste et medefienne contre les 35 heures ? Mais qui est-ce qui rappelle aujourd'hui qu'à l'époque de la mise en place des 35 h (certes il y avait en plus les emplois-jeunes, et la croissance), le chômage a spectaculairement baissé (un million de chômeurs en moins je crois ?) ? Baisse record du chômage en 2000 Libé.fr
Qui est-ce qui rappelle que les patrons, eux qui sont si favorables à la réforme, si disposés à faire bouger la France, ont résisté de tout leur poids à la réduction du temps de travail, ce que Filoche appelle "le contournement des 35 heures" ? Enfin, pourquoi la gauche n'assume pas ces 35 heures, pourquoi n'en tire-t-elle pas fierté, pourquoi ne dénonce-t-elle pas cette hypocrisie de la droite et du patronat ? Pourquoi n'attaque-t-elle pas de front ses adversaires, au lieu de faire pénitence et de leur servir la soupe, de les suivre toujours sur le terrain qu'ils ont miné ? -
FB
Bis ! J'avais beaucoup aimé les numéros précédents de cette émission, j'ai adoré celui-ci. La passion qui habite Judith est si communicative. J'ai un peu redécouvert les socialistes et ce qu'ils représentent - on les voit d'habitude plutôt tristounets, gestionnaires en costumes gris, dont les propositions sont si peu différentes de celles de la majorité ; on les voit ici décrire le futur qu'ils appellent de leurs voeux, en creux le sens de leur combat politique ; rappel de la nature des liens entre le socialisme et le communisme. Je me prends à oser espérer que ces deux socialistes-ci ne sont pas atypiques. Ajoutez à cela un texte qui les oblige à expliciter leur position face à l'utopie ; splendide.