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galanga
Pour info: le livre est paru en poche chez folio en décembre 2010. Je viens de l'acheter (oui, je sais, je prends mon temps... et je suis radin.) -
Gérard Meilleur
« Prochain invité : Pierre Michon, pour son livre "Les onze" (Ed. Verdier). Mise en ligne, mardi 16 juin. »
En 2015 donc, prochaine fois que le 16 juin tombera un mardi.
Ouf, ça nous fera des vacances de cette émission pénible. -
Hélène
Bravo à votre invité, je suis d'accord avec lui sur plusieurs points, notamment :
- notre rapport avec le vivant et plus particulièrement les animaux
- sa vision du monde en tant que système (vers 37' / 38' je crois)
Malgré ses critiques sur notre époque, son discours est optimisme. Chamoiseau observe le monde, le critique avec pertinence, mais n'en reste pas là : il propose une issue, une porte de sortie qui me donne courage et confiance face aux 60 prochaines années qu'il me reste à vivre si tout se passe bien.
Pour répondre à la critique de LuckyLucke faite plus haut, je trouve que Chamoiseau s'exprime globalement très bien et de manière très fluide. Je n'étudie ni la philo ni la littérature, et pourtant j'ai compris. Le problème ne réside peut-être pas dans l'orateur, mais dans celui qui écoute.
J'ai trouvé l'attitude d'Aude enfantine. Sa question sur le "trip" frise le mépris. C'est niveau fin collège. Pas à la hauteur.
Bravo à Chamoiseau. Merci Judith. -
Papalagui
Pour l'instant, j'ai ai suivi dix minutes, qui valent le coup. Chamoiseau est bon dans la pédagogie de la " diversalité ", un peu rapide sur la première question d'Aude, mais de haute tenue toujours. Il sait quand il a de véritables intervieweurs (euses). Ce qui est bien c'est d'alterner les questions de curieux comme celle de contradicteurs. Du beau travail ! -
Patrick DREAN
Ca me rend malade tout ce forum ! Comment trouvez-vous assez de temps pour y aller (même si vos discussions sont intéressantes) ?
Je suis en cure de désintoxication des écrans, même si je fais encore des rechutes comme par exemple pour regarder cette excellente dernière émission qui donne pas mal à penser, même s'il y a toujours quelques outrances de part et d'autre, des expressions ampoulées (de part et d'autre aussi, mais c'est le genre "Emission littéraire", il n'y a rien de dramatique là-dessus). -
gérard jacquemin
Judith s'énerve un peu, peut être son côté "intello citadine" ne lui permet pas d'appréhender "la plénitude horizontale" telle que la conçoit Patrick Chamoiseau, au demeurant fort convainquant dans son argumentation anti-capitaliste. Demain j'achète son bouquin. -
Oxygène
Dans ce cas nous sommes parfaitement d'accord, la position du respect du vivant n'est pas cohérente pour les raisons que vous avez évoqué. C'est d'ailleurs pour ça que Chamoiseau ne peut pas être végétarien, son raisonnement est trop lacunaire. Cependant il pose le problème avec justesse : la verticalité méprisante, incapable de concevoir l'altérité nous pousse à un massacre aveugle, quotidien et massif.
Par ailleurs, toujours sans revêtir la position qui respecte la vie simplement parce qu'elle est vie, je note que l'on interdit encore la recherche sur des cellules souches alors qu'on peut étriper les animaux ("biens mobiliers" selon notre droit) en toute légalité et bonne conscience.
Merci d'avoir pris le temps de répondre, et veuillez m'excuser si j'ai pu paraître agressif.
En espérant qu'ASI évoque peut-être un jour le sort des activistes antispécistes en Autriche (http://www.l214.com/solidarite-autriche) voire se penche sur les "reportage" glorifiant le foi gras qu'on nous assène souvent à l'approche des fêtes ou encore sur nos bonnes vieilles usines à lait, nos élevages de porc ou notre glorieux salon de l'Agriculture. -
marie Terrien
Judith a trouvé plus bavard qu'elle! Elle m' a semblé s' ennuyer par moment..
Je suis fascinée par Chamoiseau , je l' écouterais pendant des heures.
Très bien Aude Lancelin! Son ton tranche agréablement sur celui de Judith parfois péremptoire- on est prof,on le reste, on m' en a souvent fait le reproche.
Tant pis pour Naulleau, et qu'importe les chroniqueurs s'ils sont bons et sympathiques! -
vatapa
Chère Judith,
J'ai trouvé cette émission et les réponses de Chamoiseau à vos questions- son regard sur le monde, sur ses mécanismes et notre avenir absolument jubilatoires, malgré un certain pessimisme- qui n'est cependant, si on l'écoute bien et si on entre vraiment dans sa pensée- qu'appel à l'espérance dans une vraie remise en question de chacun et de ses valeurs, de son rôle et de sa place, individuellement et en société...
Bref, une bouffée d'air frais, d'intelligence et de sagesse, d'humanité et d'humanisme- cette notion n'étant pas du tout, malgré ce que vous avez essayé de lui faire dire (coquine)- inconciliable avec la "plénitude horizontale du vivant".
J'ai été saisie par l'aisance avec laquelle il répondait à vos questions en les précisant, en les recadrant, et j'ai pensé plusieurs fois à l'idée que "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Si Chamoiseau a un don, c'est bien celui d'exprimer simplement et joyeusement ce qu'il pense, ce qu'il a découvert et a envie de partager...
On sent qu'au contraire de ce que prétendent certains ici, Chamoiseau a et poursuit une profonde réflexion qui l'engage dans tout son être et qui aboutit à vision très riche, lucide et aimante de la réalité et des hommes, même si elle peut paraître parfois quelque peu caricaturale, les mots étant toujours impuissants à exprimer pleinement et absolument, justement une pensée. Il dit que la littérature ne peut être engagée. Dans son cas, elle n'a pas besoin de prétendre l'être. Il engage apparemment tout son être- sa réflexion, sa culture, son histoire propre, une certaine intelligence de l'Histoire, son langage métissé etc. dans ce qu'il écrit. Par conséquent sans militer explicitement pour quoi que ce soit il nous interpelle cependant et nous ouvre des horizons nouveaux, existentiels, poétiques et philosophiques: anthropologiques et sociologiques même dirais-je.
Je suis choquée et à vrai dire même consternée par le contenu de la plupart des interventions sur ce forum. J'ai commencé à les lire, puis y ai renoncé. Il y a vraiment de quoi désespérer de trouver encore quelque part si ce n'est un peu de poésie, de philosophie et d'ouverture à la diversité, du moins une certaine ouverture au poétique, au philosophique, à l'autre en tant qu'étant et s'exprimant autrement.
Merci Judith de ce que vous faites. Je dois vous avouer que souvent je suis heurtée par votre ton quelque peu agressif, même revendicatif- ou "comment absolument faire comprendre à votre interlocuteur"- l'auteur invité- "que votre analyse de son livre est juste... ?!" Il y a une sorte d'intransigeance (un désir, un devoir de "vérité", de "justesse" à la base?- et on est presque quelquefois au tribunal?) qui à la fois me séduit chez vous mais souvent aussi m'exaspère... une sorte de totalitarisme de l'analyse? Pour moi les écrivains sont aussi des artistes, et de même que l'on ne peut réduire un tableau de peintre à toutes sortes de critères "objectifs" établis par des historiens de l'art, on ne peut réduire une oeuvre littéraire à sa propre, personnelle analyse. Par conséquent recevoir un auteur, mettre en lumière son oeuvre, c'est avant tout écouter ce qu'il a à dire, le laisser mettre en relief des touches de couleur qui n'ont peut-être pas été perçues au premier abord, dans une première lecture peut-être réductrice de son oeuvre.
En cela Chamoiseau a été, à mon sens, durant cette émission, ad-mi-ra-ble. Il ne s'est pas laissé enfermer dans vos analyses et parfois même jugements, qui même s'ils sont souvent pertinents sont inévitablement quelque peu réducteurs.
Il a gardé son cap, sa vision des choses, son point de mire, l'axe central et le sens essentiel de son oeuvre (son grand-Oeuvre, pas seulement littéraire mais vital) à l'esprit et les a exprimés tout naturellement, en toute simplicité.
Merci Judith, donc, de l'avoir invité. De ce moment jubilatoire-
et des efforts que, je le vois, vous faites- grand combat- pour être de plus en plus à l'écoute des écrivains... Ne sais pas ce qui s'est passé pour Naulleau... etc. Peu importe.
J'aime votre intelligence et votre pertinence. Parfois même votre arrogance, pas pour elle-même, mais quand elle pousse les auteurs à livrer ce qu'ils ont au fond de leurs tripes. Vous souhaite en plus : simplicité, humilité, écoute attentive, empathie, une certaine retenue pour mettre davantage "l'autre" et ses pensées en lumière. Egalement pour laisser davantage de place à votre partenaire-critique-littéraire sur le plateau.
Bon courage et bonne continuation. Vous embrasse -
Oxygène
Pauvre Judith qui nous ressort l'argument anti-végétarien idiot n°1 : "et les plantes, elles sont vivantes". J'aimerais qu'elle ait honte de cette phrase, car comme chacun sait, les plantes n'ont pas de système nerveux, ne ressentent ni la douleur ni l'angoisse. C'est réellement décevant de la part d'une personne qui par ailleurs est brillante.
De plus elle semble complètement outrée que l'on puisse ne pas manger de la viande, comme si c'était le crime absolu, l'extrémisme le plus sommaire. Le crime serait plutôt de cautionner l'élevage et donc la viande etc. Là aussi, il est étonnant de constater cette réaction de la part d'une personne qui se dit "de gauche".
Je comprends que l'idée puisse paraître étrange au premier abord, mais de là à avoir une réaction aussi bassement réactionnaire...
Quand au débat futile sur le "gentil" élevage de papa ou le "méchant" élevage industriel, on croit rêver. Les abattoirs restent les mêmes, pour une vache bio ou non. La finalité reste la même : le massacre d'un être sensible, pour un plaisir douteux et passager. Il n'y a pas de gentille façon de tuer. -
yannick G
Message 4/5max du 07/06/09.
@ Julien Dumesnil et quelques autres ci-dessous
vous êtes contre la sacralisation du génétique, "ce qui n'a aucune valeur en soi" (1). C'est donc que vous considérez que la filiation est au moins en partie liée à la femme qui porte et accouche de l'enfant (2). Donc ces enfants sont les enfants des mères porteuses. Donc ce que vendent ces femmes, c'est bien leurs enfants. Yannick, c'est à cette conclusion qu'on arrive si on est conséquent avec vos postulats moraux sur la génétique.
Sauf qu’encore une fois, vous tirez vos conclusions de ce que je n’ai dis qu’à moitié, en me faisant tenir une autre moitié qui ne m’est pas propre et surtout, contrairement à ce que vous affirmez, aucunement la conséquence logique de la première prémisse.
Je dis que le génétique n’a pas de valeur en soi, je ne dis pas que le fait de porter l’enfant en a plus.
Je les renvoie, pour vous évitez de me faire parler, dos-à-dos.
Ce qui fait qu’un enfant est le vôtre ne tient pas plus du génétique que du développement intra-utérin.
A l’époque des familles recomposées, des adoptions et abandons légalisé, il est surprenant de voir encore certains comme vous attaché exclusivement le fait d’avoir un enfant comme étant lié au corporel, qu’il soit génétique et/ou développemental, peu importe, dans les deux cas, c’est donner le prima au biologique sur le sociétal et vous dites parler d'éthique...
le problème, c'est qu'il n'y a que ça, des opinions, des valeurs. Aucune démonstration mathématique ne permet d'asseoir la morale. Les tenants de cette mathématisation de la morale, qui rejettent avec force (et pour cause) toutes les références affectives, se retrouvent dans une position délicate et ils ne leurs restent que deux solutions :
1) le relativisme absolu = tout se vaut moralement = ça dépend de l'avis de chacun = vider l'éthique de sa substance puisqu'on ne peut rien en dire.
2) la tautologie = ça existe donc ça existe = si vous êtes contre, vous niez la réalité = avaliser la réalité, c'est à dire les valeurs que certains ont défendues jusqu'à en faire une incontestable réalité de terrain.
Tout à fait faux, car, la morale rationnelle que je défends ici permet bien d’établir des jugements de valeurs, ne serait-ce qu’en niant les jugements de valeurs indus que vous faites, ce n’est donc ni un relativisme, ni une validation des faits (d’ailleurs, votre opinion existe et pourtant, je ne la valide aucunement), mais bon, je comprends en même temps que vous vous attachiez aveuglement à cela, c’est tout ce que vous avez à nous présenter, votre opinion et votre indignation, la belle affaire.
Une fois admis que les questions morales ne sont que des opinions, je tente pour ma part de faire en sorte que la mienne soit cohérente et conséquente.
Vous pouvez tourner longtemps, car, soit c’est cohérent et conséquent, est dans ce cas ce n’est pas que votre bête opinion, c’est intersubjectif, soit c’est votre opinion est dans ce cas, cela ne relève aucunement de la cohérence et de la conséquence.
La finalité est dans la tête de l'homme, elle n'est pas un attribut de l'animal.
Outre que je ne m’avancerai pas à faire de telle distinction entre homme et animal, ne serait-ce que parce que l’homme est un animal, je vous signale qu’on parle d’un concept éminemment humain, la barbarie. Un concept que les hyènes mangeant vivant le petit d’un buffle en train de sortir du ventre de sa mère (voir les photos de Yann Arthus-Bertrand, lorsqu’ils montraient la nature sans aucun angélisme, il y a plus de 20 ans,) ne s’encombrent pas.
Le problème n’est pas l’anthropomorphisme, c’est qu’il soit employé de façon très variable pour ne pas dire aussi peu conséquente. Si l’on parle de barbarie pour nos animaux de batterie, il faut alors intégrer aussi la finalité sans laquelle la barbarie ne se distingue pas de la violence. De quel côté de la baïonnette était les barbares, il y a tout juste 65 ans, sur les plages normandes ?
Il faut intégrer la finalité pour le savoir.
@ Dzonkha
Vous, yannick G, semblez trancher toute question de ce type (prostitution, mère porteuse, etc.) comme une question mathématique, mais il me semble que c'est un peu plus compliqué que cela et que la frontière de la "dignité humaine" est une frontière floue qui évolue selon la conviction de chacun
Mathématique non, rationnel oui, la morale n’est aucunement affaire de goût personnel, il faut appliquer les mêmes règles concernant ce qui nous paraît évident, autant que pour ce qui ne nous le semble aucunement de prime abord.
je pense (et c'est une profonde conviction) que le sexe est un organe différent dans notre corps humain d'un bras ou un dos (utilisé par le déménageur).
Libre à vous de le penser, tant que vous n’en faites pas un argument moral, je ne vois pas pourquoi nous devrions en discuter, le tout, c’est que vous laissiez libre les autres de ne pas voir comme vous et donc d’agir différemment.
Donc, non, la prostitution ne peut être "une profession comme une autre qu'il suffirait de cadrer", pas plus que le sexe serait une partie de notre anatomie comme une autre
Oups, là vous allez trop loin, vous sortez de votre ressenti ou vous en donnez tout au moins l’impression, je ne peux donc vous suivre.
@ Djinneo
Mais quand vous dites que c'est aux animaux de nous prouver qu'ils ont une forme de conscience et qu'ils ont à trouver les moyens de nous les communiquer, c'est avoir une vision du monde à sens unique et centrée sur l'humain qui n'est pas la mienne. D'autre part, les sciences expérimentales ont déjà prouver qu'au moins certains animaux ont conscience de leur existence (ne serait-ce qu'une expérience avec un mirroir)
Euh, j’ai dis « certains me diront », pas « je dis ». Donc, oui, je suis d’accord certains animaux ont une conscience d’eux-mêmes et pas seulement de leur environnement. D’une manière générale, je suis opposé à toute approche philosophique traditionnelle visant à détacher l’homme de la nature par une caractéristique propre à ce dernier… L’anthropomorphisme ne vise pas tant à mettre l’animal au niveau de l’homme et inversement (ce qui ne me dérangerait pas) qu’à mettre l’homme au centre, lorsque cela l’arrange, lui, en tant qu’espèce (la distinction lapin-carotte par exemple).
@Lorie
Pensez que si ce "métier"est légalisé,on pourra demander à votre fille ou femme de l'exercer sinon ce sera considéré comme un refus de travailler si elles sont détentrices fameux RSA à un Euro de l'heure!
C’est déjà à mes yeux une connerie de cette politique gouvernementale pour laquelle je n’ai aucun respect que d’instaurer un refus de travailler, y adjoindre la prostitution n’y changerait rien.
Si une prostituée se trouve face à un malade,à un tordu,malabar qui plus est,elle ne pourra se défendre et sera obligée de subir!C'est du viol légalisé,je vous dis!
Un peu de mesure, personne ne parle de légaliser le viol, donc si une prostituée est violée, du fait qu’elle est un être humain, elle peut déjà porter plainte et son violeur finir en tôle. C’est déjà le cas actuellement, même si cela ne reste qu’un principe trop souvent, hélas.
Faisons en sorte que le droit de tout homme et femme à disposer librement de son corps soit respecté.
Enfin, juste pour le plaisir de rire :
Par PJLSM Re: Ethique en Toc. 12:13 le 07/06/2009
Vous perdez votre temps. Quoi que vous direz, il vous contredira. C'est son rôle sur ce forum.
Venant de vous, c’est hilarant.
yG -
Julien D.
Oups, mauvaise place.... -
Dzonkha
Bonjour, et @ Judith Bernard,
Je me suis encore une fois régalée et loin de trouver l'émission ennuyeuse, j'ai retrouvé un peu l'ambiance qu'il y avait avec Agnés Desarthe, cette jubilation de l'écrivain(e) quand il(elle) parle de son écriture. Encore une fois, un vrai moment de bonheur avec cette émission passionnante.
J'ai trouvé que ce d@ns le texte faisait un écho intéressant (au niveau idéologique) à celui avec Eric Hazan en lui faisant "une contreproposition" : avec Patrick Chamoiseau on parle de "la part du colibri" alors qu'avec "l'insurrection qui vient" c'est la révolution imposée à tou(te)s. Par ma façon de vivre et de penser, je me sens infiniment plus proche du colibri, c'est sans doute plus discret, moins "efficace", moins radical qu'une révolution mais il n'y a rien à faire, j'ai du mal avec cette idée que certain(e)s détiendraient "la" vérité qu'il faudrait imposer aux autres, y compris en utilisant la violence. Le fameux "la fin justifie les moyens" que je trouve odieux.
J'ai trouvé Aude Lancelin très bien, c'est vrai qu'elle a peu parlé mais ses questions étaient pertinentes même si Patrick Chamoiseau ne lui a pas toujours répondu (notamment à sa première question !).
L'idée que l'être humain est une espèce menacée par elle-même et pourrait bien disparaître m'a fait penser à un livre très intéressant de Théodore Monod (un de ses derniers je crois) : "Et si l'aventure humaine devait échouer ?"
Pour ce qui est de l'élevage en batterie, j'ai trouvé, Judith, que vous sembliez prendre ce sujet un peu à la légère (et cela m'a étonné de votre part). Je me suis souvent demandé ce qui, pour les générations futures, semblerait pour elles des comportements inadmissibles pourtant tolérés en ce moment sur notre planète (un peu comme nous aujourd'hui lorsque l'on regarde en arrière la pratique de l'esclavagisme ou la question des droits des femmes qui, même si elles ne sont toujours pas "réglées", sont clairement condamnées). Et bien il me semble que la réponse à ma question est dans notre comportement vis à vis des animaux. En effet, à titre "universel" l'être humain a établi des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, quelle que soit leur condition, religion, etc. Je pense que le prochain sur la liste est l'animal (et aujourd'hui, l'espèce humaine n'est pas encore mûre pour l'admettre).
Et oui, le problème de l'élevage en batterie soulevé par Patrick Chamoiseau est une vraie et importante question concernant notre société actuelle. Et non, il me semble que tout n'est pas dans la finalité ( mais aussi dans la manière d'élever le poulet) : il reste quand même une différence entre manger pour le repas du Dimanche le poulet qui a gambadé dans la cour et réifier l'animal en le produisant en masse. Et pourtant c'est une végétarienne qui écrit !
Et, il y a aussi une différence entre une carotte et un lapin, le nier c'est faire preuve de mauvaise foi. Cela me rappelle les remarques stupides du type : "la salade, elle pleure aussi quand on la ramasse!" quand certain(e)s constatent que je suis végétarienne (et pourtant je ne fais jamais de prosélytisme).
Cette question d'élevage en batterie me semble une vraie question de société car elle renvoie à de nombreux sujet d'actualité humaine : elle interroge sur notre rapport à l'animal bien sûr et essentielement, mais aussi sur l'écologie (car se nourrir de viande a un impact écologique beaucoup plus important que de se nourrir des produits de la terre), sur notre rapport avec ce que l'on mange (quand on voit des gosses qui ne savent même pas si c'est du poulet ou de la dinde qu'ils avaient dans leur assiette à la cantine, cela pose question), etc.
En tous cas, cela m'a donné envie de lire Patrick Chamoiseau (que je ne connaissais pas). -
Collongues
Si le critère d'une émission littéraire est d'être profondément ennuyeuse, alors c'est une réussite complète!
Dieu sait pourtant que Chamoiseau est un écrivain qui compte! Il méritait infiniment mieux. -
Georges Lucien
Magnifique moment, malgré les hésitations du questionnement. La littérature, avec Chamoiseau, a fait enfin son entrée dans votre émission. -
Paul S
Peut-être l'émission la plus difficile à suivre pour moi depuis le début.
Sans doute aurait-il fallu expliquer certain concept comme "poétique" ou "individuation". Heureusement que Judith a demandé à l'auteur d'expliquer le sens qu'il donnait à Ecocide !
Peut-être aurait-il fallu dans l'accroche de l'émission préciser quelques termes pour une bonne compréhension.
Autrement, de très bon moments comme par exemple lorsqu'il décrit sa façon de créer son texte, d'entrer dans la peau (si j'ose dire) de l'oiseau. Sublime.
J'ai été très étonné lorsque Judith nous a parlé de viol pour les néologismes de cet écrivain, comme si le vocabulaire devait être sacralisé. Au contraire, c'est ce qui fait la richesse et la jubilation d'une écriture. -
Jean-Pierre ROBERT
Je n'ai pas trouvé le lien pour ecrire directement à l'equipe,mais l'harmonie systemique faisant bien les choses ,(au risque de deranger ce forum),c'est ici que je retrouve asi.Mon histoire comme beaucoup,je suppose à commencé avec asi sur la 5 episodiquement,puis sur le web par militantisme,et ensuite par interet des sujets dans la formule.
Puis un Intermede prolonge par un demenagement pour realisé une esperance partagée depuis 15 ans avec mon epouse.Et j'ai suivi + que par pointillé.
Et ce soir le sujet d'asi au milieu du crash ,c'est une emmission litteraire que je decouvre(eh oui ) BRAVO, avec un auteur qui depuis 15 ans fait partie de notre histoire.
NOUS AVONS REUSSI A PRENDRE NOTRE RETRAITE EN MARTINIQUE.
MERCI a vous tous et a bientot au gres des vents et des connections dans la Caraibe.
PS:J'espere toujours rencontrer l'oiseau de chame au DIAM. JPR -
antony
en réponse au premier commentaire, il y a des différences énormes dans la façon de considéré un animal et de le consommer, il est vrai que depuis la disparition de nos petites fermes nous avons tendance à penser que la bidoche ça se trouve dans une barquette chez leclerc, que c' est côté en bourse, et que les questions sur le sujet sont navrantes, d' ailleurs ça va pas me gâcher mon week-end chez mickey et le barbecue sauce piquante.
Apprentis, je suis allé chercher des truites au vivier d' un établissement gastronomique, le bassin se trouvait dans les jardins, ça glisse un poisson, pas facile à vaincre, des bourgeois en promenade se sont arrêté pour observer ma technique très curieuse, je tentais d' assommer l' ennemi sans toutefois abîmer la chaire, bref je n' y parvenais pas. Retour en cuisine, je dois châtrer des écrevisses, opération délicate qui consiste à leur retirer vivantes l' intestin en pinçant les deux écailles du milieu, dès le massacre de la première toutes les autres se sont agité et m' ont tendus leur pince, comment? Cet animal n' est donc pas muet ou bien n' ai je pas l' oreille assez fine? Je passe sur la préparation des anguilles..et puis non.. leur résistance est incroyable, épiaucés, crânes fracassés et congelés durant une nuit, elle se sont remise à nager dans l' évier du matin.
Accident de travail durant ces journées interminables, mauvaise opération à l' hôpital, le proprio ne renouvelle pas le bail, je me retrouve à la rue, je calcule mes billes, j' atterri à Kathmandou.
Trek en hivers, ça ouvre l' appétit, les restaurateurs proposent le plus souvent des menus végétariens. En altitude, il est parfois proposé du yack séché, réhydraté et sauté accompagné de quelques herbes, c' est délicieux. Il n' y a que quelques morceaux de viandes et il est mal vu d' en recommander, d'ailleurs c' est beaucoup moins bon. Après trois semaines de marche, j' atteint une vallée et retrouve dans une guesthouse un couple de treckers allemands, ici il y a de la bière et du poulet sur la carte, quelle joie! Une demi heure après la commande le propriétaire de l' établissement réapparaît avec une poule entre les mains, il s' accroupit devant la porte et tout en caressant l' animal lui coupe une veine, elle est morte en toute tranquillité sans avoir à aucun moment paniqué, c' était pas la technique de mon grand père. Le soir il y eu chicken pour toute la famille.
Durant un autre voyage en Inde, j' ai réalisé des travaux dans une école de musique, les menus sont exclusivement végétariens sauf parfois un repas pour marquer le départ de volontaires occidentaux. Les enfants magnifiques, nous regardaient manger avec dégoût.
Connaissant mon ancien métier, le cuisinier troublé me confit que c' est la première fois qu' il prépare de la viande, je pense qu' il attendait de moi un geste de compassion ou de solidarité, quelques choses que nous les cuisiniers occidentaux maîtriserions et qui protège des sentences du crime, malheureusement, j' ai simplement pu lui dire que c' était bon, je ne l' ai pas revu, il s' est brisé un pied durant son congé.
Merci à vous Mr Chamoiseau. -
Guy
je le dis tout net : je me suis régalé ! Une intelligence brillante sur le fond servie par un langage riche et précis dans la forme... Merci à Judith Bernard d'avoir invité Patrick Chamoiseau. -
Sanchaise Raoul
Judith, vous recevez les messages envoyés par le lien "contact", en bas de page??