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JCR
Bonne émission, intéressante et nuancée, en particulier pour ceux qui, comme moi, n'ont jamais lu Céline et qui sont plutôt novices en la matière.
Juste un bémol à propos des références à STAR WARS, et au discours supposé du personnage de Yoda évoqué par Judith Bernard et André Derval : étant moi-même grand amateur et connaisseur des 2 trilogies, je certifie qu'à aucun moment Yoda ne fait référence à l'Ignorance comme cause principale du "coté obscur" de la Force (peur, colère, agression)...Même s'il est entendu qu'elle constitue souvent un villain défaut qui peut parfois mener au pire.
Messieurs-dames, il faut réviser vos classiques de la culture populaire !
Plus généralement, bravo pour le concept de D@ns le Texte et la qualité des émissions. Merci à Judith et à toute l'équipe d'@si. -
Onyx
Je n'ai rien d'une littéraire mais n'en apprécie pas moins cette émission.
Pas de commentaire particulier sur les intervenants et propos. Juste un petit regret : j'aurais aimé que l'on "discute" des titres des livres et pamphlets de Céline...
Comment comprendre la juxtaposition des mots "bagatelles" et "massacre" . Ou encore "l'école des cadavres". Ces titres m'interpellent sans vraiment comprendre pourquoi. Si j'ignorai l'antisémitisme reconnu de Céline, j'imaginerais une dénonciation de la banalisation et la facilité de faire du mal à autrui.
Comme quoi, il ne faut pas s'arrêter aux titres:-) -
-raph-
Je suis en train de lire 'les Beaux draps", et je constate étonnamment (aprés tout ce qui en est dit) qu'il n'y a pas énormément de passages sur les juifs, mais que le sujet est autre. Quoique cette perruche Science-potarde (Flak) et ce flic mou en disent, les pamphlets font parti de l'oeuvre Céline et sont bien écrits. Je me dis méme que le sommet de Céline est dans les pamphlets. Lisez-les, faites-vous votre propre avis. Méprisez ces anathème :"haine du juif! anti-démocratique! toxique! racisme!...". Bref, franchissez la ligne rouge. -
BapCapa
Judith, vous me protégerez quand ils essayeront de me faire passer à droite. Merci. -
bérengère
Après avoir lu le voyage et guignols band, j' avais cru qu'il était misanthrope je n'ai trouvé d'égard dans ces écrits ni pour lui ni pour autrui
Dans le voyage, il a des mots extrêmement racistes envers les africains, une description assez terrifiante de la population des faubourgs
Dans guignol's band, c'est toute son humanité qu'il vomit
Alors antisémite ? ben forcément, les juifs sont des Hommes ... -
moka
Judith Bernard qui donne des leçons à Fréderique Leichter-Flack me rappelle un peut Thierry Roland qui donne des leçons à Platini...... -
awerle
Bravo Edith,pour ce recadrage courtois mais ferme, mise en garde face aux aléas des lectures anticipatives, chercheuses de prémices. Effet boomerang, par ce genre de biais, la parole n'enrichit pas le savoir historique: en forçant le texte, elle s'autodisqualifie. -
stan
Reprocher à Céline de déborder de haine dans Voyage au bout de la nuit est vraiment un débat de professeur d'université confortablement installé dans son fauteuil. N'importe qui ressentirait une haine et un dégoût du pouvoir ou/et de l'humanité après avoir vécu la grande guerre.
Tout ce qui est né après la première guerre mondiale est excessif par réaction.
Evidemment les écrits antisémites sont indéniables par la suite et particulièrement horribles. Mais pourquoi ne pas évoquer l'évidence : la grande guerre a généré chez lui comme chez beaucoup un nihilisme, une misanthropie viscérale et toute son oeuvre est marquée par une nécessité maladive de recracher par des mots la violence subie initialement. -
Ida Lounsky
Intéressant débat sur Céline, mais qui m'a laissé sur ma faim en ce qui concerne la réception critique, de « Bagatelles pour un massacre », l'auteur de l'essai s'effaçant beaucoup trop devant Judith Bernard et son autre invitée, Frédérique F.-L. (Une seule solution : acheter son livre.) Les prémisses du Céline de 1937 apparaissant entre les lignes dans « Voyage au bout de la nuit » ? Oui, sans doute. Mais ce qu'il faut savoir c'est que le premier ouvrage écrit par Céline, avant le « Voyage », si l'on excepte sa thèse de médecine sur Semmelweis, est « L'Eglise », sa seule pièce de théâtre, même si elle n'a été publiée qu'après. C'est une pièce très antisémite, et une critique violente du monde occidental et de la Société des Nations. Céline tente de la faire accepter par des directeurs de théâtre, mais elle est refusée partout. Considérant à juste titre que la charge antisémite nuit à la bonne réception de son œuvre, il la transforme en roman et s'autocensure. L'antisémitisme disparaît du roman, mais pas l'humour grinçant et, effectivement, le « mauvais esprit » qui fera le succès du « Voyage ». La pièce apparaît comme étant le scénario primitif du roman. Tout ceci est connu(ou devrait l'être)depuis longtemps. En 1932, le succès du « Voyage » transcende la division droite/gauche. L'un des plus vigoureux admirateurs de Céline est quand même Léon Daudet, de L'Action Française. Que serait-il devenu si « Mort à Crédit », son deuxième roman, avait remporté le succès critique du « Voyage » ? Aurait-il surmonté son antisémitisme ? Après « Mort à Crédit » s'ouvrent les années de la folie et de l'abjection qui commencent avec « Mea Culpa », pamphlet anticommuniste et antisémite, et la suite, « Bagatelles », « L'Ecole des cadavres », pour se terminer avec « Les Beaux draps ». Il retrouve la littérature avec Guignol's band. Céline était à la fois un génie de la langue et un parfait salaud. D'où le scandale…
Maxime Benoît-Jeannin (Bruxelles) -
Yanne
Embarquement pour un voyage dans un débat qui secoue et donne le mal de mer, mais il fallait bien faire ce trajet-là.
Pour, comme certains commentateurs le font, dire d'où je parle, que ce soit clair : j'ai trouvé Voyage au Bout de la Nuit sans intérêt flagrant, mais comme bon nombre de "chefs-d'œuvre" me font cet effet, ça n'a rien d'exceptionnel.
Mais ce n'est peut-être pas par hasard si j'ai abandonné le livre à la fin du voyage en bateau, après le fameux discours.
S'il m'est arrivé dans ma vie personnelle d'être dans le genre de situation où, pour m'en sortir, j'ai dû me mettre dans la peau d'une personne en face, pour lui faire oublier ses idées belliqueuses, et pouvoir dire les bonnes paroles pour le rendre plus sympathique à mon endroit, je n'ai pas du tout apprécié le discours de Céline à ce moment-là. Il y a une façon de voir les choses qui finit par révulser. Et j'ai jugé que c'était suffisant dans la vilenie. Aucun intérêt.
D'ailleurs, je suis une fan de Bernanos qui a eu un destin assez proche de celui de Céline, et est aussi un génial écrivain, mais ne s'est pas laissé aller à des dérives politiques du même genre. Et ça se sent dans ses livres, même s'il est de droite.
Le résultat est donc que non seulement FLF m'a convaincue que dans Voyage au bout de la nuit, il y avait plus qu'en germe les livres les plus navrants de Céline, mais je l'ai carrément toujours pensé.
Pour moi, le fait de ne croire en rien, et donc de ne pas avoir de limites dans ses paroles et ses actes, ouvre la voie à tout, y compris et surtout au pire. Si toutes les sociétés se bâtissent une morale, même si c'est pour s'empresser de la bafouer, c'est bien qu'il y a une raison. Il existe des limites à ne jamais dépasser.
Quant à savoir s'il y a des guerres justes, même si le mot est un peu exagéré, je dirais plutôt des guerres inévitables, que ceux qui voudraient encore être dans l'empire nazi, puisqu'il devait durer mille ans, lèvent le doigt. Au hasard, Alex ? Oui ? Non ?
Magnifier la guerre est une ineptie, mais considérer que jamais l'usage de la violence, même en réponse à une autre violence, n'est possible, c'est absurde. Demandez donc aux activistes égyptiens pacifistes de la place Tahrir s'ils pourraient en être là s'ils n'avaient pas eux aussi balancé des pavés en réponse à ceux des anti-Moubarak....
Si par pacifisme, il fallait faire alliance avec les nazis, où cela aurait-il pu nous mener ?
Tout le raisonnement de Céline est dévoyé par ce refus de la vie en société et de ses règles, par peur.
Il y a tout de même quelque chose avec lequel je ne suis pas d'accord avec la gentille Frédérique, c'est sur la banalité du mal d'Hannah Arendt. Je trouve qu'au contraire, Céline est en plein dedans.
L'idée de HA développée dans Eichmann à Jérusalem, est non pas que le mal est banal dans la société nazie, ce qui est un autre débat qui fait l'objet de la trilogie des Origines du Totalitarisme, où elle l'analyse plutôt comme un effet de sidération, mais que des gens intelligents et informés, qu'on pouvait imaginer comme responsables, et au courant des enjeux et de la réalité terrible qu'elle allait engendrer, on accepté d'être des rouages dans la machine qui a provoqué l'assassinat de millions d'êtres humains dans des conditions atroces. Et je persiste à dire que Céline était proche de ce cas de figure, il était tout simplement en-dehors de tout sens moral élémentaire.
Je me suis interrogée pendant tout le débat si la raison pour Judith de contester la théorie de FLF était qu'elle-même avait lu le livre sans voir le problème, et que de ce fait, elle ne voulait pas admettre l'évidence, ou si c'était pour la nécessité du débat. Je suis encore dubitative. -
Watson
La couverture du Voyage au bout de la nuit qui était montrée durant cette émission, très intéressante, est la reproduction d’une peinture de Gromaire qui reprend les acquis du cubisme mais à contre-courant et figure les soldats comme des obus. -
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Bill
Bravo à Judith. Quant à Frédérique Leichter-Flack, elle ne m’a absolument pas convaincu. -
martine duclos
Toujours passionnant .MD -
malpoli
Emission extrémement pénible arrêtée dès les premières minutes. Je préfère de manière générale les livres aux critiques et aux profs de littérature qui ne sont au mieux que leurs sangsues et au pire leurs censeurs ou leurs miroirs magiques servant à projeter leurs propres idées. La ça atteint vraiment des sommets. Chercher les prémices de l'antisémitisme dans "voyage au bout de la nuit" via la misanthropie et le mépris de la "république des lumières." Que dire alors des livres de Houellbecq ? Un futur nazi sommeille sans doute en lui, mettons le sous surveillance (ça aurait du être fait depuis son plus jeune age) et mettons des bandeaux d'avertissement sur ses romans. Il y en a marre de cette période de politiquement correct ou on nous alerte sur tout dès que ça sort de la mièvrerie ambiante. Nous sommes des humains et nos pensées ne sont pas toutes irréprochables et conformes à la morale. La littérature en fait foi et est un des seuls exutoires qui n'impose pas les bons sentiments. D'autre part un livre est un livre et je me fiche pas mal de savoir si son auteur est un chic type. Nous lecteurs, ne sommes nous pas capables de critique et à la distanciation ? Dans le cas contraire il va falloir faire le ménage jusque dans la bibliothèque rose...
D@ns le texte comme découvreurs de talents très bien mais pas comme inquisiteurs. Dans la même veine que l'interview de Pierre Péan par Daniel Schneidermann. -
bastounet
Grande justesse du point de vue de frederique flack.
Avis discutable de Mme Bernard ( a propos , ce serait sympa qu'elle arrete de monologuer , des fois...)
Le Mr me parait tres en retrait et cet emission m'est apparus plus comme un desaccord tres profond entre mesdames.
Bravo a Mme Flack pour ça patiente et merci a Mme Bernard pour cette excellente emission(a propos , inciter plutot vos invites a
dire ce qu'ils pensent plûtot qu'a nous imposer votre lecture , assez partial ) -
Mangematin
Chère Judith,
vous CRIEZ. -
Olympio
Je ne connaissais de Céline que son aura sulfureuse... Et puis avec un titre " voyage au bout de la nuit" il y a tellement des nuits... Chacun la sienne! Pas forcément une à partager avec d'autres, sinon est-ce vraiment la nuit?
Encore une fois vous m'avez passionné , je crois que je vais me plonger dans Céline ou plutôt dans son voyage !
j'ai regardé sur un site, la dernière interview de Céline. Il m'est apparu comme un être profondément vulnérable, écorché, pitoyable .
Quant 'à ses idées libertaires, je les ai rencontrées chez Brassens " Les deux oncles " "Mourir pour des idées" " La fille qui couchait avec le roi de Prusse " ou chez Ferré "Ils ont voté et puis après ..." ou encore "Il n'y a plus rien " et bien d'autres sans doute dont le nom m'échappe .. je crois que Ferré dit quelque part que "L'anarchie est une forme esthétique du désespoir".Céline m'a touché par ce côté profondément désespéré : la meilleure chose qu'il pouvait lui arriver c'était de mourir sans souffrir! je me reconnais dans cette humanité...même si dans mes rêves je me vois en Hugo "l'histoire d'un crime " ! Hugo homme de lumière et Céline homme de l'ombre le cercle est bouclé !
Ses pamphlets, comme vous les appelez, je préfère ne pas les connaître ... je n'aime la nuit que quand il y a promesse d'aube ! -
Romano C.
J'avais vu l'émission Céline d'Apostrophe il y a 3 mois depuis le site de l'INA. Celle de @DansLeTexte me parait bien meilleure. Au bout de 20 minutes l'émission de Pivot s'était transformée en procès de Céline... Aujourd'hui on dirait que "2 trolls anti-Céline ont pourri le programme". Ceux-ci remettaient n'arrêtaient pas de rappeler les écrits antisémites et remettaient en cause les qualités littéraires de l'écrivain.
Si « Le voyage » est un chef-œuvre absolu, comme le dit Judith, comment qualifier « Mort à crédit » qui me semble un cran au-dessus ? (ceci dit j'ai bien aimé le voyage)
À ne pas rater : Mauvais Genre (émission de France Culture) spécial Céline le 19 février à 19h00.
Tout le programme de France Culture sur Céline (du 14 au 19 février) ici.
Frédérique Leichter-Flack est une formidable oratrice et décortiqueuse de texte. Ses échanges avec Judith étaient donc passionnant. Il serait sympa de la réinviter pour parler de « Le Château » de Kafka (un des 3 livres étudiés dans sa thèse).
Je ne souscris cependant pas à tout ce qu'elle a dit. Par exemple elle critique le refus absolu de la guerre de Ferdinand dans le voyage. Il est en effet critiquable, mais il faut le remettre dans le contexte : Ferdinand Bardamu est traumatisé par la 1ère guerre mondiale et par son accident qui le conduit à l'hôpital.
PS : une hypothèse perso : le côté obscur de la force est piqué à Asimov (c'est le pouvoir du Mulet dans le cycle de la Fondation, même s'il ne l'appelle pas comme cela) -
Arnaud Romain
Ho Judith...
Ne le prenez surtout pas en mauvaise part, mais dans la déjà longue lignée des Dans le texte, c'est la seule et première fois que je me sens exclu et frustré... c'est la première fois où, justement, vous ne nous avez PAS fait entendre le texte. Le texte d'un critique, oui, mais jamais celui dont on parle ! Les dialogues d’exégètes que vous avez mené avec vos deux acolytes étaient impénétrables puisque, si j'excepte les quelques érudits qui auront vu l'émission dotés des outils pour comprendre de quoi il retournait, personne ne pouvait comprendre de quoi vous parliez... désolé... et je ne parle pas là du fait qu'ils ne sont plus accessibles (ou mal, ou peu... où à un grand prix) : je n'avais pas lu un livre sur les 10 dont vous avez parlé dans vos émissions... mais "dans le texte" nous y faisait entrer malgré tout afin d'en parler ensuite... les émissions étaient passionnantes... les seules émissions littéraires qui montraient, qui proposait à entendre ce qu'elle donnait à voir... (puisque nous sommes à la "télé")
Un suggestion : pourquoi ne pas faire appel au "multi-média" que représente le site en donnant accès, tout simplement, à un florilège d'extraits choisis APRES l'enregistrement de vos émissions, par des liens hyper-texte dans le corps de l'article qui la présente ? Je dis cela parce que, peut-être, vous rechigniiez à lire les extraits, sans doute parmi les moins dignes de Céline... mais justement, c'est de ces textes que vous parliez ! Sans une appréhension un peu précise de ce qu'ils sont, comment comprendre de quoi vous parlez ?
Tant pis... à la prochaine et gros bisou.