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LG
Merci Marine Turchi !
Un propos clair et instructif, une argumentation rigoureuse et une patience admirable...
C'est pour des journalistes de cette trempe qu'on s'abonne à Mediapart !
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LG
En fait, si on va au bout du raisonnement de Mme Colin, on en déduit que les journalistes ne devraient jamais parler des victimes ou des auteurs de crimes ou de délits, tant qu'un procès n'a pas eu lieu.
Bisous la liberté de la presse.
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une pomme de terre
Une réponse possible à cette problématique pour les journalistes qui liraient :
expliciter le fait sociétal, dès le départ de l'article, plutôt que sa personnification et le côté "voici" style fait-divers.
En écrivant précisément et explicitement le fait sociétal qu'illustre l'exemple personnifié et pourquoi cet exemple a un intérêt sociétal. Par ailleurs, cet exercice de style est un excellent garde-fou pour le ou la journaliste, car en rédigeant cette partie, iel doit faire ce travail d'explicitation et met au clair la limite entre le voyeurisme people et l'intéret général. Cette explicitation permet également de clore ce genre d'accusation de tribunal médiatique ou de personnifications (style règlement de compte perso ou bien politique).
Par exemple, au lieu d'écrire un article compet personnifié style "Nicolas Hulot auteur de violence sexuelle; Christophe Ruggia a fait si ou ça, hanlàlà! Adèle Haenel a été victime de ci ou ça", plutôt écrire "Les violences sexuelles perpétuées par des personnes ayant autorité sont un fléau dans nos sociétés. Nous documentons ici des accusations qui illustrent ces violences et leurs conséquences à travers le cas de Nicolas Hulot accusé de .... et d'Adèle Haenel, qui mentionne avoir été victime de ..."
Or, à ce jour, comme lecteur, j'attends toujours ce type de formulation, y compris à Médiapart, mais je ne le vois jamais. Car il y a un fond dans ces articles de peopolisation et de racolage à la "Voici" ou "closer" : les journalistes savent que des gens viendront pour le côté voyeur et buzz, et ielles se gardent bien de casser cet intérêt malsain dès le début des articles pour hameçonner leurs lectorats et buzzer également.
Superbe entretien, mais je regrette que l'animateur n'ait pas titillé plus Marine Turchi sur ce côté recherche de sensationnel, tout en se cachant derrière le sociétal ("parce que vous comprenez, à Médiapart ou chez Lucet, on est des journalistes intègres qui ne cherchont pas le buzz..." alors qu'en tant qu'abonné et lecteur, on percois tr_ès bien dans ce genre d'articles le côté personnifié et voyeuriste fait pour buzzer et attirer le lectorat, plutot que pour éclairer et informer au sens noble du terme).
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marie 38
Ce qui ressort de l'émission, pour moi, et contrairement à tous les commentaires, c'est que quelqu'un qui se retrouve accusé devant les médias est forcément coupable...réécoutez certains moments ,c'est flagrant. Ça pose vraiment un gros problème. J'aimerais que les journalistes s'occupent davantage de l'argent public accaparé par les puissants et qu'ils confient à la justice leurs doutes et les témoignages qu'ils reçoivent, quitte à accompagner les plaignantes pour les aider à obtenir justice. Mais, c'est moins porteur, ça ne fait pas le buzzz...
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Roman Jean-Elie
Bonjour je n’arrive pas a lire la video.
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bzzzit-203925 bzzzit
Fanny Colin, à chaque argument valide qu'on lui oppose elle dévie de la question, ni vu ni connu je t'embrouille. C'est fou tant de mauvaise foi. Très bonne émission par ailleurs
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Esteban
Je n'ai pas fini de regarder l'émission, mais une remarque de forme : je note depuis les dernières émissions (le chômage, les migrants et celle-ci), la présence de contradicteurs et c'était jusqu'ici trop rare à mon goût. Il y a peut-être eu trop de plateaux ces dernières années avec des gens d'accord entre eux.
C'est une très bonne chose de laisser aussi la parole à ceux qui pensent autrement, avec une limite toutefois : bannir les spécialistes de la com, de la langue de bois comme les politiques, dont il n'y a pas grand chose à tirer.
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JeNeSauraisVoir
Je vais redire ce que j’ai déjà évoqué au sujet d’un article sur les violences faites aux femmes : pour éviter d’être balloté, selon l’air du temps, de part et d’autre et trop loin de « la chose juste » très imparfaitement matérialisée par la justice, peut-être faut-il faire preuve d’anticipation dans ces moments exaltants de libération d’une parole longtemps maintenue sous séquestre ?
A cet égard, le discours de l’avocate quand elle rappelle la traduction, en France, de #TeToo par #BalanceTonPorc me semble audible ! L’enjeu dans cette histoire c’est de ne pas donner aux puissants la possibilité de s’en sortir à moindre frais en se posant en victimes devant une opinion publique qui deviendrait sourde alors même que nous espérions l’éduquer – oui, éduquer plus que convaincre d’une culpabilité que seule la justice peut prononcer.
Il me semble que les journalistes pourraient faire un geste qui est de nature à enrichir le traitement médiatique des affaires. Concernant leurs enquêtes, l’avocate se plaint en effet de l’absence de contrôle et du fait que l’accusé est appelé à réagir aux éléments résumés dans le projet d’article ou de reportage à paraître, sans avoir connaissance de la totalité du contenu des témoignages. Pourquoi ne pas mettre à la disposition de l’accusé la totalité des éléments recueillis ? L’enquête prendrait plus de temps d’accord mais ne gagnerait-elle pas en précision ? N’en sortirait-il pas un meilleur équilibre entre les témoignages et la parole de l’accusé. L’opinion publique ne serait elle pas mieux éclairée ainsi ?
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ManuTOO
Bon apparemment, j'ai été le seul à être choqué par le fait que Fanny Colin parle de "tribunal médiatique" à tout va pour le critiquer afin de protéger des violeurs et agresseurs sexuels, mais que cela ne lui pose aucun problème de traiter les accusatrices de "haineuses", comme ça, sans apporter d'éléments étayés sauf "qu'elle ne sait pas si c'est le cas ou pas".
*** clap *** clap *** clap *** (applaudissements au ralenti, c'est sarcastique ;-) )
Et je rajoute un petit cours accéléré sur la liberté d'expression.
Même si la liberté d'expression permet effectivement de dire (pratiquement) n'importe quelle connerie, cela ne veut pas dire que :- de 1) on est obligé de toutes les dires
- et de 2) quand on fait remarquer que c'est une connerie, généralement ce n'est pas qu'on est contre la liberté d'expression, mais plutôt qu'on est contre les conneries, et la liberté d'expression nous permet de l'exprimer autant que les dites conneries.
Non mais, m'enfin.
Si c'était mon avocate, j'en changerais... -
Blacksad
Une émission complexe mais très intéressante, même la présence de Fanny Colin qui me gênait à priori s'est révélée tout à fait justifiée. Paul Aveline est un excellent présentateur qui a parfaitement réussi à gérer un plateau difficile.
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Covila
J'ai été accusé par des parents d'élèves par un élève de CM2 qui avaient des propos antisémites dans ma classe. Il disait entre autre qu'Hitler était quelqu'un de bien et que 8 millions de juifs morts ce n'était qu'un détail. La maman de cet élève est allé voir les journalistes et leur a raconté des faits que je réfutais. Etant enseignant, je devais protégé les enfants dont j'avais la responsabilité. Je ne me suis donc pas tourné vers la presse. J'ai dit ce que j'avais à die à mon avocate et donc à la justice. Je me suis bien gardé d'aller me défendre dans les tribunes des journaux locaux.
Le contexte a changé aujourd'hui. Je comprends les tensions dans la société et la haine qui est instrumentalisé par les uns ou les autres. Les journalistes n'ont pas toujours les garde-fous évoqués par la journaliste de médiapart. Je suis un homme et je trouve courageux que les femmes osent témoigner de violences sexuelles subies. Et j'aime la presse indépendante. Tous les médias ne le sont pas. On le sait maitenant, merci à Arret sur image pour votre travail. Et bravo au 3 intervenantes qui analysent ce qui se psse dans notre société avec prudence et lucidité.
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Martin S.
Fanny Colin est dans son rôle d'avocate des puissants, sa stratégie est de faire confiance à la justice.
En effet cette stratégie est bonne car :
La justice n'a pas de moyens (on y veille)
La justice ne peut plus rien quand il y a prescription
La police accueille très mal les plaignantes, qui ne vont pas en justice
Il est très difficile de prouver des faits d'abus sexuelles entre adultes
Sa stratégie est donc la meilleure, mais cette stratégie n'apportera pas beaucoup de justice en ce bas monde...
Et quand bien même elle y arrive, alors les puissants changent de stratégie en disant qu'on ne peut pas lui faire confiance (dixit Sarko, Fillon, ...)
Du coup je veux bien faire confiance dans la justice, mais parfois je préfère faire confiance à certains médias qui font bien leur travaille comme Médiapart, le Canard, ou l'Aurore du 13 janvier 1898...
Je n'en dirai pas autant d'autres médias bien mal financés
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Brenda Relax
Une émission qui donne à réfléchir, et c'est tout ce qu'on demande.
J'ai eu peur au début, Fanny Colin étant avocate d'un accusé dans une affaire en cours, que le débat soit faussé par le fait que son devoir envers son client ne lui permette pas d'être sincère. En fait, elle était parfaite de le rôle de la contradictrice, et on a entendu tous les arguments simplistes habituels.
Elle se plaint que le journalisme n'applique pas des procédures contradictoires identiques à celles en vigueur en justice, et entretient par là elle-même la confusion. Cette là l'intérêt principal de cette expression "tribunal médiatique" que de semer la confusion.
Elle affirme que l'enceinte judiciare est le cadre naturel... Oui, enfin peut-être dans le monde fabuleux de Oui-Oui, mais ce qui nous intéressé, c'est le monde réel, et le fait que les citoyens et la presse ont le droit de questionner le fonctionnement de la justice.
Elle insiste d'ailleurs lourdement sur la liberté d'expression, en disant sans cess "j'ai droit de le dire", l'avocate de machin a droit de dire "déballage de haine" etc... c'est un détournement de débat, car ce n'est pas la question. Personne ne dit qu'elle n'a pas le droit de le dire, tout comme personne ne dit que Lévy n'a pas le droit de dénoncer un "tribunal médiatique". On questionne les propos en eux-mêmes.
Et puis quand on parle de la plainte en diffamation déposée publiquement par Hulot puis retirée en catimini, ell détourne encore en disant que la plainte en diffamation ne résoud rien car elle n'atteste pas de l'innocence.
Bref, elle était agaçante, mais pertinente dans ce rôle, même si sa plaidoirie ne m'a évidemment pas convaincu, Pour moi, la justice était plutôt du côté de Mathilde Jouanneau et de Marine Turchi.
De très belles oeuvres audiovisuelles apportent aussi beaucoup au débat. Le matinaute avait recommandé la série Maid, qui m'a énormément déçu. Trop lisse et trop empreint de l'idéal à l'américaine, et surtout à des années-lumières de la réalité. Par contre, j'ai récemment vu Slalom de Charlène Favier, et c'est autre chose. La réalisatrice ne nous épargne rien de la complexité des relations. Le film Dernier Duel de Ridley scott est aussi intéressant.
Les Chiens de Paille (Sam Peckinpah) reste aussi une de mes références sur l'exercice de la violence envers les femmes, je pense qu'il était très en avance sur son époque. Un extrait d'une critique Télérama:
"Entre-temps, il y a la scène qui fait débat : les villageois ont éloigné l'intrus américain, sa femme est seule dans la bâtisse ouverte aux quatre vents, ceux qui l'ont tant désirée de loin s'invitent de force dans son salon. Beaucoup ont jugé le viol ambigu, comme si le personnage joué par Susan George se laissait faire, voire y prenait du plaisir. Il faut croire que le passage en dit plus sur qui le regarde que sur ceux qui s'y montrent : la scène est résolument insoutenable, la contrainte physique et morale absolument répugnante. Quarante ans plus tard, le film provoque encore le malaise et c'est justement ce qui l'empêche d'être simplement voyeuriste…"
Le sujet est clairement posé. Avec une subtilité brutale. Ensuite, il y a ceux qui voient net, ceux qui voient flou, et ceux qui ne voient rien, parfois parce qu'ils ne veulent rien voir. Et heureusement, ceux qui ne voient rien sont de moins en moins nombreux, même s'ils sont encore trop.
Continuons donc de faire des articles, des émissions, des films, des séries sur ces sujet, et d'y réfléchir.
Nous deviendrons meilleurs et notre société plus vivable.
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Dobenas
Je me pose une question sur la façon dont a été interprété le non lieu. Un non lieu n'est pas équivalent à déclarer quelqu'un innocent mais qu'on n'a pas d’éléments suffisants pour avoir un jugement fondé : innocence ou culpabilité. Enfin je crois, mais bon.
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thomas roulet
Emission tres riche en echange d'idees, avec le temps d ecoute de chacune . Il manque juste a mon avis la question de la prescription qui n'est pas debatue et qui est primordiale de faire avancée dans les debats, dans la societe, pour que ces delais de prescriptions s'allongent considerablement !! Encore merci pour cette emission.
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Adrien Mayer
Impossible d'écouter ces greluches hystériques qui parlent toutes en même temps. Un plateau de femmes dirigé par un wokiste à boucles d'oreille, je ne suis pas surpris que ça dégénère. Un Zemmour pour animer et cela aurait eu une autre gueule.
Nick
Ahah, pardon. Très bonne émission, merci.
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didier
Merci et félicitations pour cette émission passionnante.
J'aurais souhaité, avec un plateau d'invitées d'une telle qualité, que soit abordée la question de la prescription.
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poisson
En tant que faux-juré de ce faux-tribunal médiatique, après avoir écouté le requisitoire de Marine Turchi, les plaidoiries de Fanny Colin et Mathilde Jouanneau, j’ai été attentive aux débats et je me suis un peu prononcé sur la culpabilité des uns et des autres.
Fanny Colin a usé sa salive pour rien car l’argument qu’elle devrait avancer pour me convaincre est de montrer un intérêt des victimes à vouloir saper la réputation de ces hommes célèbres. Que le délai judiciaire soit passé donne à mes yeux encore plus de gratuité aux mots des victimes et donc plus de poids.
Julian Assange et d’autres peuvent avoir été le jouet d’une manigance, on arriverait à le croire, mais PPDA, mais Nicolas Hulot et son collier-queue-de-baleine-non-mais-il-a-pas-le-droit?
Autre remarque. Sur le visuel des personnages du plateau:
- Une a des bijoux ostentatoires et un chignon. Je viens d’ecouter Sur France Culture une vieille émission sur l’histoire des femmes, bon le chignon, allégeance aux regards masculins, faut pas les exciter avec des cheveux. Et les bijoux, c’est un peu être une vendue quand même, au premier abord, et justement elle défend les puissants comme de bien entendu.
- Les deux autres sont dans la féminité, important de le préciser, mais sans gage de soumission.
- La présence de petites boucles d’oreille du présentateur montre s’il en était besoin sa neutralité bienveillante.
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Ghis
L'émission est intéressante, mais j'ai quand même eu vraiment du mal avec les propos de Fanny Colin.
Exemple de ses propos (j'espère bien les citer, je n'ai pas réécouté) "Cet article a brisé la vie d'un homme"
ou "Dans le cas de M. Hulot, c'est encore pire, comme les faits sont prescrits, il n'y aura jamais de procès et donc il n'aura jamais la possibilité de se défendre."
Mais pas un mot pour les personnes victimes de violences sexuelles qui ont eu la vie brisée, qui n'ont pas non plus la possibilité de se défendre si les faits sont prescrits ou pour ce qui est la majeure partie d'entre elles ne porteront pas l'affaire en justice.